L’entraîneur argentin Luis Oscar Fullone est intéressé par l’intérim à la tête de l’équipe du Maroc de football, pour la suite des éliminatoires combinées Coupe du Monde et Coupe d’Afrique des Nations 2010.
Oscar a roulé sa bosse dans la Planète Foot, en Espagne, où il a vu jouer la Perle Noire Larbi Benbarek, en Angleterre et ailleurs, dans le monde hispano-anglo-saxon, avant de venir en Afrique.
Après le Raja en Coupe du monde, pourquoi pas le Maroc ?
Son palmarès parle pour lui, que ce soit en Côte d’Ivoire, où il a influencé un jeune gardien reconverti au métier d’entraîneur, le Français Philippe Troussier, aux pays du Golfe, au Maroc, au Raja et au Wydad, sans oublier le MAS, en Algérie et en Tunisie…
Son meilleur exploit, il l’a réussi avec le Raja, vainqueur de la Champions League d’Afrique et qualifié en première Coupe du monde des clubs champions.
Oscar n’ira pas au Brésil, pour la Coupe du monde, mais il chargera Fethi Jamal de la mission d’entraîneur, en prenant contact avec lui, au quotidien, par téléphone !
L’équipe formée de jeunes talents, a tapé dans l’œil de Joseph Sepp Blatter, fraîchement débarqué président de la FIFA qui lancera une formule qui fera mouche, en prenant exemple sur le Raja : «Avec cette équipe du Raja, qui a tenu tête au Real Madrid, on peut dire qu’il n’y a plus de petites et de grandes équipes, toutes les équipes s’égalent.»
Luis Oscar Fullone est un pur produit du football argentin, qui a un côté secret pour ne pas dire invisible, qu’on retrouve dans l’œuvre du grand écrivain Luis Borges.
Oscar l’aime beaucoup et le cite à satiété, comme témoin du côté noir et du subconscient qu’on peut tirer d’un joueur de football, n’importe quel joueur, pourvu qu’il soit affecté de «la passion foot».
Spécialiste de science de l’éducation, il en a retenu le côté psychologique, adapté au football.
Oscar prend toujours de gros risques, en faisant confiance aux jeunes, sans rompre avec les anciens.
L’équipe nationale a mal à son mental
Pour lui, la crise de l’équipe du Maroc ne réside pas dans les mauvais résultats et l’accumulation des sous-prestations par les Lions de l’Atlas, mais elle est due à une crise de confiance, avec des joueurs qui ont mal au mental.
Oscar n’aime pas l’école française, qui hisse l’entraîneur au rôle de «dictateur», avec un Roger Lemerre qui a poussé l’affront jusqu’à rejeter toute communication avec l’environnement footballistique, les médias et aussi et surtout les joueurs !
Roger Lemerre a fini par créer des clans et détruire le groupe !
«Pourtant, ce sont les joueurs qui qualifient ou non une équipe, c’est à eux de réussir», dit Oscar qui ne comprend pas qu’on ait marginalisé les Karkouri, Safri et autres locomotives du football comme l’est un Naybet, par exemple.
On a fini par créer une mauvaise ambiance au sein de l’équipe et l’entraîneur a fini par se mettre à la marge, sans aucune influence réelle sur les joueurs, dont Roger Lemerre ignore l’histoire (footballistique), les traditions et la culture.
Oscar, lui, s’est toujours intégré dans son environnement, en respectant les joueurs, en allant dans leurs foyers, en prenant contact avec les parents dont il fait des amis, en n’hésitant pas à visiter les bidonvilles et à y partager le thé avec les amis de quartier des joueurs.
Même Taika, la serveuse de thé au Raja, généralement ignorée par certains dirigeants est interpellée par son prénom et tout le temps remerciée pour son œuvre et son thé succulent.
Borges aurait dit à son propos, dans un beau conte noir : «Elle vous sert du thé, elle peut vous servir du poison…» !
La culture du gri-gri pour battre le gri-gri
Au Ghana, avec le WAC en finale de la Coupe des Coupes, dernière édition, il avait réussi à déstabiliser tout l’Ashanté Kotoko et ses milliers de supporters, en allant voir un magicien pour jeter un mauvais sort sur l’équipe locale et désamorcer l’effet du gri-gri auquel s’adonnent en principe les animateur du football en Afrique Noire.
Oscar a agi en ethnologue et c’est on ne peut plus normal, car il faut jouer les coutumes et les traditions, ne serait-ce que parce que cela a de l’effet sur le mental et l’imaginaire collectif.
En football, on a beau rationaliser, la passion finit toujours par avoir le dernier mot, y compris dans le cas d’Oscar, qui perd les pédales quand il est sur les nerfs et on l’a vu se faire boxer et envoyer au tapis, K.O par l’un des gardes Slim Chiboub, quand il avait battu l’Espérance.
Il avait osé parler de…«dictature», un mot figurant en bonne place sur la liste des produits prohibés à l’importation, en Tunisie !
Luis Oscar Fullone va-t-il assumer l’intérim, pour une courte période où on va surtout parler de mental, beaucoup plus que de football, car on n’a rien à apprendre aux joueurs sélectionnés, car tous sont bons et l’ont prouvé au sein de championnats parmi les plus relevés, à l’image de Mounir Hamdaoui, premier buteur à l’AZ Alkmaar en Hollande et qui a été l’auteur d’une prestation plus que minable contre le Togo.
Fallait-il pour autant le sacrifier à la vox populi, par un entraîneur qui n’en a pas détecté les véritables potentialités, en dehors de son statut de premier buteur ailleurs.
Il y a la fatigue physique, certes, mais il y a le mental et on n’est pas prêt d’oublier Mounir Hamdaoui jeter son maillot comme pour se défaire d’un objet encombrant, au lieu d’y voir une récompense et un aboutissement.
Cette cassure est d’ordre psychologique et peut-être que tout le monde l’a vu, sauf le dictateur, heureusement reparti suite à une séparation à l’amiable !
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