Le défenseur marocain Abdes Ouaddou ne pensait passer que six mois à Valenciennes. Mais séduit par le club et ses valeurs, il a repoussé des offres allemandes pour signer un nouveau bail de trois ans.
Abdes Ouaddou, en fin de contrat, vous avez décidé de rempiler à Valenciennes malgré des offres concurrentes. Pourquoi ce choix ?
J’avais signé six mois au départ, car quand j’ai quitté l’Olympiakos, j’avais déjà des opportunités à l’étranger. Je savais qu’en faisant six mois à valenciennes, j’aurais toujours ces opportunités. Dans ma tête, je faisais six mois et je repartais, soit en France, soit ailleurs. Et puis, nous nous sommes très bien adaptés, tout s’est bien passé et on a décidé de rempiler. La stabilité de ma famille, l’accueil reçu de la part du club et le discours honnête du coach m’a poussé à accepter la proposition de Valenciennes alors que j’avais des propositions à l’étranger. Mais si c’est pour partir à l’étranger et que ça ne se passe pas très bien…
Des clubs allemands importants notamment souhaitaient votre venue ?
Les touches que j’avais, c’était en Allemagne. J’ai vraiment étudié le truc car à 28 ans ça pouvait être un beau challenge, d’autant que c’était des clubs importants. Mais lors d’une petite réunion familiale, on a pesé le pour et le contre. Après ce qu’il s’est passé en Grèce, on a décidé de continuer à Valenciennes où il y a un beau challenge sportif aussi : pérenniser le club en L1, ce qui n’est pas facile car les clubs font souvent le yo-yo. C’est donc un challenge intéressant. Si on peut faire retrouver de la stabilité à VA, ça serait super. C’est pour cela que j’ai signé pour trois ans : c’était une façon de montrer que c’est du long terme.
Valenciennes va se développer avec le nouveau stade…
Ça aussi ça m’a séduit. Un nouveau stade, c’est plaisant. De l’autre côté, j’aurais aimé jouer la Coupe d’Europe comme à Rennes. Mais ici, à défaut d’Europe, il y a le public qui vient. A Sedan, j’étais surpris de voir autant de supporters valenciennois. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu ça en France. A l’Olympiakos, c’était autre chose, puisque nos supporters se déplaçaient jusqu’en Russie.
Justement après l’Olympiakos où la vie était difficile, cette chaleur humaine vous a-t-elle poussé à rester ?
Franchement, on en parlait avec ma femme dernièrement : quand on est arrivé, j’ai dit qu’on allait essayer de tenir bon pour six mois. Quand j’ai signé ici, le coach m’a dit : « Les gens disent qu’ici, tu pleures une fois quand tu arrives et une autre fois quand tu pars. » Je n’y croyais pas. Et finalement, on s’est attaché. C’est la première fois que je vois des gens aussi attachants. Ici, il y a un échange avec les supporters : on se sert la main le matin, c’est très familial. C’est très important pour moi car ce sont des valeurs qui se perdent. Le football dans le Nord, ça compte beaucoup.
Vous avez ce recul grâce à votre expérience, mais les plus jeunes du groupe, qui sont sollicités peuvent-ils avoir votre démarche et refuser de partir ? Pour réussir la deuxième saison, il vaudrait mieux éviter que les meilleurs joueurs s’en aillent…
Ça serait bien de rester tous ensemble avec quelques renforts. Si le renforcement de l’équipe peut permettre de stabiliser le club, tant mieux. La dernière fois, on discutait de cela avec le jeune Guillaume Rippert qui vient de faire une très bonne saison. Il voulait savoir si je voulais rester. S’il pose des questions, c’est qu’il aimerait bien que certains joueurs comme moi ou Steve Savidan restent. Pour Steve, ce n’est pas évident, car il a été meilleur buteur une bonne partie de la saison. Il doit avoir des propositions, comme Rudy Mater. Si on peut garder notre base solide et recruter quelques joueurs, ça peut être bien pour le club et la ville.
Ce club se développe comme la ville : pouvoir présenter une équipe avec des Penneteau ou des Ouaddou, ça montre qu’il y a une réelle volonté de développement pour ne plus être un petit club…
A nous durant les trois ans à venir de nous faire respecter dans le milieu en créant une petite touche VA, en pérennisant le club en L1. Nous devons attirer le respect grâce à nos résultats. C’est ce que fait Lens tous les ans. Il faut se servir des clubs comme Lille et Lens comme exemple pour obtenir le respect et qu’un jour, si un club doit descendre, on ne dise plus il vaut mieux que ça soit Valenciennes qu’un autre.
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