Il aura tenu parole. Comme prévu, comme attendu et comme annoncé depuis trop longtemps, il ne pouvait débarquer que de longues et d’interminables mois après la signature du fameux contrat le liant à la trop patiente Fédération marocaine qui devait faire avec le pragmatisme ou les caprices de la trop vicieuse Fédération tunisienne.
Roger donc est arrivé. Pourquoi faire ? pourrait-on se demander tout de go. C’est pour entraîner la grande équipe du Maroc, pardi ! Grande par rapport à celle olympique ou celle juniors … Une précision qui s’impose par les temps qui courent, surtout.
Non, il n’est sûrement pas là pour un truc aussi simple, aussi banal. On a bien prouvé au Maroc qu’entraîner une équipe si « grande » soit-il, peut bien être à la portée de n’importe qui. On attend beaucoup plus de Lemerre, en fait. C’est tout un staff bien fourni, bien garni qui devrait travailler à ses côtés et donc sous ses ordres et également sans une direction technique tout aussi française.
L’exemple hexagonal séduit, paraît-il. Mais il y en a tout récemment ceux qui ont vite fait de trouver tout récemment, au lendemain du tout dernier « Euro », un argument en béton pour contester cette décision de s’en remettre à la France pour réaliser la refonte voulue et s’approcher de l’élan désiré. Ledit argument trouve son « irréfutabilité » dans la piètre prestation des Tricolores lors de ce tournoi européen. Erreur ! Roger Lemerre n’est pas Raymond Domenech.
Certes, ils se veulent tous les deux autoritaires, et sont, surtout, tous les deux têtus, comme tout entraîneur qui se respecte. Mais si Domenech est connu pour être assez porté sur la communication, Lemerre, lui, n’est «pas communication» du tout. A moins que cette attitude trop peu appréciée ne lui ait été imposée par celle de quelques confrères tunisiens trop fouineurs ou trop insistants, voire carrément maladroits, comme il en existe tant parmi nous.
Par ailleurs, le palmarès de Lemerre est de loin plus éloquent que Domenech. N’a-t-il pas été aux côtés du grand Aimé Jacquet, comme adjoint, pour le fameux sacre au Mondial de 1998 ?
Et même mené les Tricolores, deux années plus tard, vers le titre de l’Euro 2000. En 2001, c’est la Coupe des confédérations qu’il a remportée en Corée. Il est passé du côté de la Tunisie pour nous barrer le chemin de la victoire en 2004 et pour devenir le premier entraîneur à gagner deux trophées continentaux. L’expérience maghrébo-africaine est là.
Reste à le doter des moyens de succès. Reste à ne pas faire dans le copinage pour ce qui est de la nomination à la tête des différentes équipes nationales. Il y a même des débutants qui n’ont encore rien prouvé mais qui ont osé postuler.
Et si on en est là aujourd’hui, c’est parce l’on avait commis la bêtise de placer à des postes de grande importance, les hommes qu’il ne fallait pas.
En attendant, Roger Lemerre doit passer par la dure épreuve de gagner l’Ethiopie et la …Mauritanie. Il ne peut tout de même pas se permettre de nous refaire le coup de Kigali quand notre valeureux Onze national s’est fait bouffer tout cru.
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