Les Pharaons ont souffert
Grâce à son succès contre l'Angola (2-1), l'Egypte, tenante du titre, reste en course pour remporter son sixième trophée. Les Pharaons ont fait preuve d'expérience pour dominer une formation angolaise pourtant séduisante. Ils affronteront jeudi la Côte d'Ivoire dans un duel au sommet.
EGYPTE - ANGOLA : 2-1
Buts : Hosni (24 s.p.) et Zaki (38e) pour l'Egypte. Manucho (26e) pour l'Angola.
Et une étape de plus. Une ! Engagée dans la conquête d'un sixième sacre, bien que détenant déjà le record de victoires dans la compétition (5), l'Egypte a franchi lundi l'obstacle Angola non sans éprouver certaines difficultés. Face à la jeunesse et à la fougue angolaises, les Egyptiens ont su faire preuve de maîtrise pour s'imposer de justesse et ainsi rester en course pour un formidable doublé. Mais que les tenants du titre ont dû lutter pour vaincre cette étonnante formation angolaise.
Même s'ils sont les premiers à se mettre en évidence par Emad Moteab (12e), ainsi qu'à inscrire le premier but sur un penalty d'Hosni (24e ; 1-0), ce sont bien les Palancas Negras qui marquent les esprits dans cette première période. Quelques instants à peine après l'ouverture du score, Manucho se distingue en effet en réalisant le geste parfait : contrôle en mouvement enchaîné avec une frappe soudaine qui surprend Al Harabi (26e ; 1-1). Le portier égyptien n'est dès lors sans doute pas le seul à accuser le coup devant la facilité avec laquelle Manucho et son compère d'attaque, Flavio, multiplient les actions de grande classe. Grâce notamment à ses deux gazelles, l'Angola est armé pour lutter contre le collectif égyptien parfaitement huilé. C'est du moins ce que tout le monde pense après cette égalisation lumineuse.
Une seule erreur, une de trop
Malheureusement pour la dernière équipe d'Afrique australe encore en lice, la machine égyptienne ne tarde pas à repasser en tête. Suite à une grossière erreur de Kali en défense, Amr Zaki est tout heureux de redonner l'avantage aux siens (38e ; 2-1), un but qui sera du reste suffisant pour qualifier l'Egypte puisque Manucho (46e et 60e) par deux fois en seconde période manquera la balle de l'égalisation. Entre temps, Lama, le portier angolais, réussira également un festival dans sa cage (62e, 68e, 74e, 85e). Pas de quoi en revanche permettre à son équipe de franchir le cap des quarts de finale. Assez toutefois pour sortir la tête haute et se positionner encore un peu plus haut sur la carte du football mondial.
Il faut dire qu'un quart de finale en CAN après une première Coupe du monde réussie en 2006, il y a pire. Mais il y a mieux aussi. L'Egypte se qualifie en effet pour sa douzième demi-finale, lors de laquelle elle affrontera jeudi la Côte d'Ivoire. L'heure de la revanche a sonné puisque les Pharaons avaient en effet conquis le titre en 2006, au nez et à la barbe des Eléphants. Ça promet...
Les Eléphants écrasent tout
La Côte d'Ivoire a écrasé la Guinée (5-0), en quarts de finale de la CAN. Les Eléphants ont réalisé un festival offensif et retrouveront en demi-finale le vainqueur de la rencontre Egypte-Angola.
COTE D'IVOIRE - GUINEE : 5-0
Buts: Keita (25e), Drogba (70e), Kalou (72e, 81e), Koné (86e)
Les Elephants ont frappé très fort dans ces quarts de finale. Les joueurs de Gérard Gili ont fait preuve d'une grande maîtrise tactique et ont profité de leur puissance offensive pour s'imposer 5-0 face à la Guinée et rejoindre le dernier carré de la CAN. Compacte, sérieuse et techniquement supérieure, la formation ivoirienne a fait voler en éclats une défense guinéenne inédite. Les autres prétendants sont prévenus.
Privés de Feindouno, les Guinéens apparaissent d'abord prudents face aux favoris ivoiriens. Les Elephants, eux, débutent tranquillement, faisant tourner le ballon derrière en attendant une ouverture ou une erreur adverse. Après un long round d'observation, la Guinée prend confiance et tente sa chance mais Youla manque de vivacité et Bah de précision dans sa frappe de 25 mètres (16e et 23e). Très sereins, les Ivoiriens profitent d'un petit exploit individuel pour ouvrir le score. Keita se sert de sa puissance pour récupérer le ballon sur la droite, accélérer et frapper à ras de terre dans un angle fermé ce qui surprend Camara, le portier adverse qui avait anticipé un centre (1-0, 25e). Sans forcer leur talent, les joueurs de Gérard Gili prennent les devants.
Les Ivoiriens laissent l'initiative du jeu à leurs adversaires mais ceux-ci, pas assez lucides, se précipitent et négocient mal leurs coups de pied arrêtés. La rencontre s'emballe dans les derniers instants de la première période. Camara sauve son camp face à Kalou (43e). Bangoura réplique d'une puissante frappe lointaine captée par Copa (44e). Keita revient à la charge mais loupe le cadre (45e). Drogba, lui, vise la lucarne d'un tir enroulé aux vingt mètres mais Camara se détend parfaitement (45e+1).
La défense guinéenne dépassée
De retour des vestiaires, les Guinéens haussent le ton pour tenter d'égaliser mais ils manquent cruellement de présence offensive. Mansaré peut bien se débattre sur le flanc gauche, personne ne parvient à reprendre ses centres. Youla, l'unique attaquant de pointe est trop esseulé. L'unique frayeur de Copa arrive lorsqu'il heurte son poteau sur un bon coup franc à ras de terre de Jabi qui termine dans le petit filet extérieur (62e). Les Ivoiriens décident alors d'accélérer pour se mettre à l'abri. Dindane est le premier à perforer la défense guinéenne où Zayatte et Diallo sont alignés pour la première fois. L'attaquant lensois passe Camara mais ne parvient pas à redresser le ballon (68e).
Dindane a manqué de réalisme mais la défense guinéenne explose encore sur une percée de Drogba qui termine par un plat du pied de la gauche de la surface (2-0, 70e). La faille est trouvée. Après une nouvelle percée, Kalou drible Camara et tue le match (3-0, 73e). Puis le joueur de Chelsea s'offre un doublé quelques minutes plus tard (4-0, 81e). Gili peut faire tourner son effectif et Baky Koné à peine entré en jeu inscrit également son but en envoyant le ballon dans la lucarne d'une frappe de 20 mètres (5-0, 90e). La Côte d'Ivoire a fait le plein de confiance avant d'affronter le vainqueur de Tunisie-Cameroun en demi-finale. Elle devra éviter de tomber dans le piège de la facilité.
Le Ghana au courage
D'abord mené au score puis réduit à dix dès l'heure de jeu, le Ghana a su trouver les ressources pour s'imposer aux dépens du Nigéria (2-1) et se qualifier pour les demi-finales. Les Black Stars restent ainsi en course pour décrocher leur cinquième succès dans la compétition.
GHANA - NIGERIA : 2-1
Buts : Essien (45e) et Agogo (83e) pour le Ghana. Ayegbeni (34e s.p.) pour le Nigéria.
Les meilleures équipes sont souvent celles qui savent non seulement battre leurs adversaires mais surtout celles qui savent passer outre les aléas d'une rencontre pourtant si mal embarquée. Dimanche, dans la fournaise d'Accra, le Ghana justement a su se sortir d'une situation bien délicate pour obtenir le droit de poursuivre sa route dans sa Coupe d'Afrique des Nations. Les joueurs de Claude Le Roy doivent en grande partie cette performance à leur courage à toute épreuve. Un courage qui leur a permis d'inscrire ce deuxième but salvateur par Agogo (83e) dans les dernières minutes, alors qu'ils étaient pourtant en infériorité numérique.
Auparavant, en première période, les Black Stars n'avaient déjà pas ménagé leurs efforts. Généreux, ils avaient même sérieusement bousculé leurs adversaires dès les premières minutes de jeu. Muntari (15e) et Asamoah Gyan (25e) se montrant notamment les plus dangereux. Mais alors que tout le stade, tout un peuple attendait l'ouverture du score d'un côté, c'était finalement de l'autre côté que le premier but allait intervenir. Ayegbeni ne tremblait pas pour transformer un penalty accordé au Nigéria pour une faute sur Uche (34e). Les affaires ghanéennes se compliquaient. A l'approche de la pause, Michael Essien remettait toutefois les compteurs à zéro grâce à une tête venue de nulle part (45e). La seconde période promettait d'être belle.
Elle le fut effectivement, avec donc une expulsion, celle de John Mensah (60e) pour un accrochage sur Odemwingie en position de dernier défenseur, mais surtout avec ce final à suspense. Grâce à ce succès, le Ghana poursuit son rêve. Son réveil n'est du reste pas plus attendu jeudi en demi-finales, face à la Tunisie ou au Cameroun, que le 10 février prochain, lors de la finale programmée que Claude Le Roy et ses hommes ont bien l'intention de gagner.
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