La défaite est orpheline ! On n’attendra pas longtemps pour entendre des tas de remarques qui mettent le sélectionneur national dans le collimateur. Certains ne ménagent aucun effort pour sortir leurs couteaux et faire descendre la vache meurtrie. On oublie pour autant que durant les dernières sorties du onze marocain, on avait su situer quelques remarques qui ne gênent pas dans un style de reproche amical.
Cependant, une certaine euphorie inconnue s’était emparée de certains, alors qu’après d’autres on avait relevé une fatigue morale très nette.
Seulement assurant à lui seul cette équipe de toute sa tactique et sa technique, voulant néanmoins faire passer un message codé, Fathi dévoilant haut et fort son dévouement et son intelligence pour vouloir créer une nouvelle identité à ce groupe Maroc, s’est fait piéger à Kigali par un Rwanda plus fort que prévu. On ne peut tout faire assumer à Jamal car les joueurs ont leur part de responsabilité puisque, parfois, ils ne savent point où se croisent leurs limites. Sur le penalty, un vrai professionnel n’aurait jamais essayer d’entrer dans la surface de réparation au moment du tir au but comme l’avait fait Alloudi... un penalty refait et raté et qui, s’il était réussi, aurait donné à la rencontre un nouveau tournant.
On avait relevé que des joueurs étaient harassés, épuisés, fatigués moralement plus que physiquement et cherchaient la porte du salut en évitant les vrais duels. Il est vrai que notre milieu ne suit plus et que la défense centrale n’est pas encore homogène mais c’est un risque qu’il fallait prendre n’ayant aucune autre alternative de rechange. Pour les meilleurs entraîneurs du monde on ne change jamais une équipe qui gagne ! Le vrai exemple nous a été venu d’Henri Michel face à la Guinée à la CAN 2008. L’ambition c’est concrétiser l’objectif atteint jusque-là devant l’Ethiopie et la Mauritanie.
Un test concluant qu’il fallait maîtriser aussi au Rwanda. Dans toute cette lancée, on avait découvert que le Rwanda était plus fort que nous, peut être ses joueurs avaient plein de matches dans leurs jambes, peut-être l’atmosphère leur était plus favorable ce jour-là, peut-être que leur coach avait bien étudié notre arsenal, peut-être même que le Rwanda voulait à tout prix prendre leçon sur le Maroc pour se faire un nom en Afrique à l’image des Iles Cap-Verts vainqueur ce dimanche, le Malawi qui crucifie l’Egypte, la Gambie qui gifle l’Algérie, le Burkina qui surclasse en résultats la Tunisie, le Ghana qui tombe à Libreville... autant de cris d’alerte qui doivent nous mettre devant le fait accompli pour qu’on comprenne finalement que le football africain vaut plus que l’on pense. La défaite devant le Rwanda ne nous étonnera guère, cela peut être logique chez un adversaire à plusieurs atouts.
Ce qui serait inacceptable c’est une quelconque déconvenue chez soi ! Alors là, on ne peut que crier haro sur le fautif ! Aujourd’hui, la défaite chez autrui doit rentrer dans nos mœurs. Elle fait partie de la logique du football actuel.
On a à comprendre, maintenant plus que jamais, que le football africain oublie peu à peu ses craintes et que nous autres, devront désormais cravacher dur pour ne plus subir pareils affronts.
On a toujours nos chances de revenir au poste de leader sachant pertinemment que le seul obstacle qui nous reste à franchir c’est le gool-average que nous devons soigner coûte que coûte pour être à l’abri de tout équivoque.
Qu’on oublie la débâcle de Kigali pour se concentrer davantage sur le Rwanda de ce samedi que nous avons le devoir absolu d’étriller pour se rassurer sur notre force et assurer un avantage moral sur notre adversaire pour la suite de la compétition qui sera très âpre et très disputée.
Alors ? Alors effaçons l’ardoise et écrivons une nouvelle formule pour notre équipe nationale... qu’on souhaite des plus remarquables !
Finalement pour parer à toute éventualité ? Fathi a tenu à faire appel à des éléments de milieu offensifs très doués en l’occurrence Madihi et Ajeddou, tout en renforçant l’attaque avec l’éternel El Moubarki. Aura-t-il finalement compris que tout aussi bien Safri que Kharja sont actuellement « hors zone » ? Espérons-le.
En tout état de cause Jamal a fait ce qu’il a pu en toute âme et conscience et ceux qui lui en voudront n’auront pas fait mieux... qu’on se le dise !
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