Il n'y a pas pire situation pour un journaliste sportif que de devoir commenter une parodie de football livrée par deux protagonistes fantômes. Ce fut le cas pour le «sommet » ou encore « la finale avant la lettre » entre deux grands ogres à la fois maghrébins et africains. Un match qui aura finalement donné raison aux absents. Il s'est joué au Complexe Prince Moulay Abdallah à Rabat devant des gradins quasiment déserts.
A qui la faute ? Les index sont pointés vers les responsables de la programmation. Est-il vraiment sensé de programmer un tel match en plein été, en période de grandes vacances et de grosses chaleurs ? Non, bien évidemment.
Mais ce prétexte n'est pas suffisant. Les Rajaouis ne pouvaient nourrir de grandes ambitions en alignant une équipe de réserve. Les Tunisiens ne pouvaient obtenir meilleur résultat en optant pour une prudence trop exagérée. Cela accoucha fatalement d'une couleuvre trop dure à avaler par la poignée de spectateurs clairsemés dans le grand stade.
La partie n'était pas de tout repos face à l'équipe tunisienne fraîchement auréolée de son doublé (championnat et coupe) et renforcée par des internationaux et de grosses pointures africaines.
La différence entre les deux adversaires sera visible dès l'entame avec une meilleure occupation du terrain par l'EST en plus de son avantage physique et morphologique face aux jeunots casablancais.
Ces derniers ne pouvaient attaquer sans essuyer des rushes éclair. Les Marocains ont frôlé la catastrophe quand Yassine Erramch a taclé par derrière. Si le match se jouait à l'extérieur, le rouge aurait été inévitable. Le jeu individuel des Rajaouis, dont certains éléments tiraient des boulets de plomb, ne faisait que rassurer des visiteurs bien calme, trop même. Les Diables Verts réagissaient sporadiquement mais sans résultat palpable. Ils essayaient de lever le rythme mais encore leur fallait-il les moyens physiques de le maintenir.
La supériorité de la ligne médiane tunisienne n'était pas de nature à permettre aux coéquipiers de Saïd Fettah d'instaurer une quelconque maîtrise des débats. Bien au contraire, les Rajaouis étaient maintenus loin de la cage de Kasraoui. Le match se morfondait dans la monotonie et l'approximatif. Il a fallu attendre la 33e minute avant d'assister à la première opportunité de but à l'actif des Tunisiens. Ataba sauve.
Ce sera le déclic et les premiers cartons (Fofana, Ziad et Tabet). Mais le coup de sifflet viendra interrompre momentanément le duel.
De retour des vestiaires, on se tint mutuellement au cou. Le match promettait enfin car les deux coaches ayant lâché les brides. Au grand bonheur du public qui donnait finalement de la voix. Le sursaut ne sera qu'éphémère. Le match retomba dans sa torpeur.
On dégage comme on peut, on verse dans le petit jeu. Le jeune Fettah se dépensait aux côtés de Daoudi, en petite forme ce jour, mais leur labeur est annihilé par une ligne d'attaque biaisée par certains joueurs hors sujet. On nommera ici Mohcine Yajour qui n'est plus que l'ombre de lui-même, trop personnel et surtout trop maladroit.
Ce sera lui d'ailleurs qui dilapidera la première occasion de scorer créée par le Raja après… 56 min de jeu ! Face à l'impuissance des nôtres, les Tunisiens finirent par sortir davantage de leur réserve et placer des contres tranchants, donnant des sueurs froides au coach rajaoui, Oscar Fullone, qui se dépêcha d'effectuer des changements, question d'apporter de la fraîcheur à son team.
Mais les remplaçants, trop jeunes pour ce niveau de la compétition, ne pouvaient espérer tirer grand-chose face des bûcherons bien en jambes. Bien au contraire, la seule action de but qui suivra sera tunisienne. Ataba sauve in extremis face à Jabroune.
Une parité dans la nullité aura arrangé les deux adversaires mais certainement pas le public présent. Le match retour s'annonce malgré tout incertain pour les uns et les autres dans la mesure où les Tunisiens n'auront pas l'avantage de jouer contre des juniors puisque les nombreux titulaires rajaouis absents aujourd'hui, seront de service ce jour-là.
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