L'hémorragie des sportifs, qui se réfugient sous d’autres cieux, ne cesse de s’amplifier, touchant plusieurs disciplines comme s’il n’y a plus de tocsin au pays pour alerter qui de droit au sujet de ce grave problème.
Sans ouvrir le dossier de l’athlétisme, dans le sport-roi la fuite rocambolesque de trois joueurs du SCCM, à la fin du siècle dernier, au-delà de l’autre rive de la Méditerranée, n’a guère instruit les dirigeants du football national, pas plus que les défections des joueurs de la RSS, de l’IRT ou du WAC ne les ont réveillés de leur profond sommeil. Rien n’a été fait pour éviter les désagréments d’une nouvelle mésaventure et dernièrement, c’était au tour du Fedali Souieb d’aller tenter sa chance, sans le feu vert des dirigeants du SCCM, dans un club de D1 égyptienne. Mais, en vrais professionnels, les dirigeants de ce dernier ont exigé d’abord la réception du certificat international de transfert du keeper marocain avant de finaliser le contrat de deux ans qui devait les lier. L’ex-chababiste a préféré alors prendre la poudre d’escampette et rejoindre directement sa femme en Italie sans passer par la cité des fleurs. A qui est la faute?
On ne peut pas en vouloir à un jeune gardien de but, dont le talent est la seule source de revenu, de vouloir assurer son avenir. Une telle fuite n’a rien d’élogieux ni pour le football national ni pour l’image de notre pays mais quand des joueurs ne peuvent pas se réaliser matériellement au Maroc, quand ils évoluent dans un football géré de manière artisanale, quoi de plus légitime que d’aller chercher ailleurs.
On ne peut jamais arrêter cette hémorragie sans une restructuration radicale du sport-roi qui continue dans sa collection des heurs et malheurs. Le système sans identité qui prévaut aujourd’hui ne satisfait nullement les pratiquants. Mais la question qu'on devrait poser est la suivante: le Maroc, aujourd'hui, ce Maroc en lequel nous croyons tous, a-t-il les moyens humains et financiers, pour garder nos footballeurs de haut niveau sur place? Oui, si on peut pédagogiquement convaincre nos joueurs que jamais plus ils ne subiront le sort de Larbi Benbarek ou de Mustapha Bettache, enterrés vivants et répudiés de la mémoire, après leur mort.
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