Relancé en Grèce après s'être égaré entre Sochaux, l'Arabie Saoudite et Nantes, Jaouad Zairi tutoie enfin le plus haut niveau avec l'Olympiakos, qu'il a rejoint l'été dernier. Pour en arriver là, l'international marocain a sérieusement épuré son jeu.
"Vous verrez, ce sera son année." La promesse est signée Jean-Claude Plessis, ancien président du FC Sochaux-Montbéliard, et elle date du mois d'août 2004. Deux ans et demi plus tard, lorsque son ancien poulain débarque à Nantes, Plessis a changé de ton : "Zairi ? Un bon dribbleur, oui, mais bon pour le FC Barnum Circus." En deux phrases, la première partie de la carrière de Jaouad Zairi est résumée. Débarqué à Sochaux en 2001, en provenance de Gueugnon, avec une réputation très flatteuse, le feu follet marocain laisse très vite entrevoir de belles promesses. Dribbleur invétéré, obsédé par le beau geste plutôt que par le geste juste, Zairi n'est pas tout de suite bridé par ses entraîneurs à Sochaux (Jean Fernandez, puis Guy Lacombe). Mais malgré un talent indéniable et une technique clairement au dessus de la moyenne, jamais il ne sera à leurs yeux un titulaire indiscutable. Son manque de clairvoyance l'empêche de progresser, et rapidement, Zairi s'enferme dans ses propres dribbles.
Pisté par l'OL, il est prêté à ... Al-Ittihad
Le joueur s'agace, puis agace son nouveau coach (Dominique Bijotat) et son président. En janvier 2006, alors qu'un intérêt de Lyon est évoqué, il est finalement prêté à Al-Ittihad, en Arabie Saoudite. Six mois plus tard, il quitte définitivement le Doubs pour s'engager à Boavista. Son aventure à Porto est (encore) un échec. L'occasion de se relancer et de se rappeler aux bons souvenirs de la Ligue 1 se présente alors à lui en janvier 2007, avec un prêt de six mois au FC Nantes. Las, l'international marocain ne convainc pas (huit matches, dont quatre titularisations, aucun but), et le FCN descend en Ligue 2. En pleine perte de vitesse et de confiance, Jaouad Zairi décide, quelques mois plus tard, de mettre son ego de côté et de repartir de zéro. Au mois de septembre, il rejoint donc la modeste équipe grecque d'Astiras Tripolis. Là-bas, Zairi retrouve le goût du jeu et l'efficacité, et attire donc l'oeil de l'Olympiakos. A bientôt 28 ans, on peut désormais l'affirmer : Jaouad Zairi a mûri. On n'est même plus surpris quand l'ancien dribbleur fou adresse un centre en première intention depuis son côté droit.
"Je suis très content de revenir en France"
S'il n'a évidemment rien perdu de ses qualités techniques, le joueur a incontestablement mûri. L'homme aussi. Il ne s'offusque plus de ne pas être un titulaire à part entière, et ne cache pas qu'il est "très content de revenir jouer en France", mercredi, pour le huitième de finale retour de Ligue des champions face à Bordeaux. A l'image de son équipe, Zairi avance avec humilité, mais compte bien renverser la situation sur le terrain des Girondins : "Dernièrement, ils semblaient fatigués, mais avec la Ligue des Champions, la motivation est différente et je suis sûr qu'ils seront présents. Et s'ils sont fatigués, ce sera à nous d'en profiter. Ils ont des joueurs très forts individuellement, comme Chamakh et Gourcuff. Mais c'est aussi une équipe très solide. Pourtant, si on regarde le match aller, on s'est créé pas mal d'occasions. On va donc essayer de le répéter et mettre un petit but." Un petit but et puis s'en va, ce serait bien la preuve que Jaouad Zairi a évolué dans le bon sens depuis ses années sochaliennes.
Source : France Football
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