Henri Michel, sélectionneur des Lions de l'Atlas, retrouve l'équipe de France vendredi pour une rencontre amicale, "un match particulier pour le Maroc et pour moi", a expliqué à l'AFP celui qui fut aussi le sélectionneur des Bleus.
Revenu au Maroc après un premier bail réussi (septembre 1995-2000), Michel regrette de n'être toujours pas reconnu à l'égal d'autres grands entraîneurs dans son pays natal.
Que représente pour vous un match dans votre pays?
Ce match a un caractère particulier. D'abord pour le Maroc, en raison des relations privilégiées entre la France et le Maroc, puis pour beaucoup de nos joueurs qui jouent dans le championnat français, surtout pour ceux qui sont nés ici. C'est aussi un honneur d'affronter la France, championne du monde, finaliste de la dernière Coupe du monde. Et enfin c'est particulier pour moi, qui ai entraîné cette équipe de France (été 1984-automne 1988), et qui a accompli toute ma carrière de joueur ici (à Nantes)."
Votre carrière d'entraîneur s'est surtout déroulée à l'étranger et vous êtes moins reconnu dans votre pays. Etes-vous amer?
"Ca ne me dérange pas, mais c'est vrai que quelques fois ça ne fait pas tout à fait du bien. Ma carrière (quatre Coupes du monde disputées à la tête de la France, du Cameroun, du Maroc puis de la Côte d'Ivoire) est peut-être une réponse à certains... J'avais fait acte de candidature il y a quelques années pour le poste de sélectionneur français (en 2002), je n'ai même pas eu de réponse... J'ai été déçu par certains, mais c'est du passé. Je m'occupe du Maroc et je n'ai pas d'esprit de revanche."
C'est donc un match amical contre les autres?
"Oh, les matches amicaux, vous savez... La France prépare son match contre l'Ukraine (le 21 novembre, peut-être décisif pour la qualification à l'Euro-2008), et pour nous, il s'agit de la dernière occasion de nous retrouver tous ensemble avant la Coupe d'Afrique (CAN-2008, du 20 janvier au 10 février au Ghana)."
Avez-vous un favori pour Ukraine-France?
"En tant que Français, je suis obligé de dire oui. Et puis je pense qu'ils en ont les moyens."
Vos retrouvailles n'ont pas toujours été très heureuses avec les Bleus (trois défaites, un nul)...
"N'oubliez pas le tournoi Hassan II de 1998, si ma mémoire est bonne (taquin) nous avions gagné aux tirs au but (2-2, 6-5)... Mes souvenirs ne sont pas toujours positifs au plan du résultat, mais chaque fois il s'est agi de matches de qualité. Je me souviens notamment de la soirée exceptionnelle de l'été 2005 (17 août) à Montpellier, avec la Côte d'Ivoire, pour le retour de (Zinédine) Zidane, (Lilian) Thuram et (Claude) Makelele. Nous avions perdu 3-0, mais c'était le début d'une aventure qui s'est bien terminée pour la Côte d'Ivoire avec la qualification pour le Mondial-2006 et qui a failli très bien se terminer à la Coupe d'Afrique (2006, défaite en finale aux tirs au but face à l'hôte égyptien)".
Votre équipe se crée beaucoup d'occasions mais marque peu de buts...
"Il faut travailler le réalisme offensif, oui. On a perdu contre le Ghana (2-0 à Rouen en septembre) un match qu'on n'aurait jamais dû perdre vu le nombre d'occasion qu'on s'est créés, et même contre la Namibie (victoire 2-0 à Rabat en octobre), c'était moyen, on a raté des buts. Et on commet encore des erreurs défensives. Ca, contre des nations du niveau de l'équipe de France, ça ne pardonne pas."
Avez-vous prévu une tactique spéciale contre les Bleus, justement, pour contrer Karim Benzema, par exemple?
"On dit la même chose de tous les joueurs de talent, on disait ça pour Zidane. Mais si vous ne vous occupez que d'un seul, vous prenez une claque. Il faut trouver des mesures collectives et pas seulement individuelles sur de tels joueurs".
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