Dans cet entretien accordé au journal Le Matin, Mickaël Basser revient sur l'élimination de l'équipe nationale en coupe du monde et à la CAN-2010 et sur les perspectives du futur.
Le Matin : Qu'est-ce que vous avez ressenti après l'échec de la sélection nationale de se qualifier à la coupe du monde et à la CAN-2010 ?
Mickaël Basser : Je suis très déçu, par rapport, aux résultats que l'équipe nationale a enregistrés. C'est décevant de ne pas voir le Maroc à la dernière coupe d'Afrique des Nations qui s'est déroulée en Angola. Maintenant, je pense qu'il faut rebâtir cette équipe de façon à ce qu'elle soit compétitive. De toute façon, il n'y a que cela à faire.
Existe-t-il des clans au sein de l'équipe nationale?
Il n'y a pas de clans au sens propre du terme. En revanche, il y a des affinités qui se sont créées entre les uns et les autres. Parler des clans, c'est dire qu'il existe des disputes entre les uns et les autres. Or, je n'ai jamais vu des joueurs se prendre la tête.
C'est souvent après les mauvais résultats que certains parlent dans la presse.
Des petits groupes qui se côtoient et rigolent ensemble, ça existe dans les vestiaires de tous les clubs parce qu'il y a des joueurs qui ont l'habitude d'être ensemble et qui évoluent dans le même championnat. Généralement, on ne parle de clans dans les vestiaires que quand il y a de mauvais résultats. C'est à ce moment-là que chacun essaye de remettre la faute sur l'autre. En fait, ça part de là. L'essentiel maintenant, c'est de dépasser cela et regarder vers l'avant afin de construire une grande équipe nationale.
Qu'est-ce que vous pensez du retard de la nomination d'un nouvel entraîneur des Lions de l'Atlas ?
En fait, ce n'est pas préoccupant en tant que ça puisque les prochaines échéances sont un peu lointaines.
Mais on aimerait être bientôt fixé. Car pour avancer, il faut bien quelqu'un en place qui puisse nous fixer des objectifs et mettre en place un programme et une stratégie afin de travailler dans de bonnes conditions. Maintenant, on attend comme tout le monde.
Quel serait, à votre avis, le profil d'entraîneur qui conviendrait à la sélection nationale ?
Je pense que l'entraîneur d'équipe nationale doit être quelqu'un de caractère qui sache mettre de la discipline dans le groupe et surtout qui sait faire passer son message. Chaque entraîneur, certes, à sa propre méthode de travailler et c'est aux joueurs de s'y adapter.
Néanmoins, il faut quelqu'un qui puisse communiquer ses idées aux joueurs et qui arrive à faire passer son message. Bref, il faut quelqu'un de l'expérience.
A chaque échec, certains ont montré du doigt le rendement des joueurs professionnels. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Je ne suis pas d'accord avec ceux qui accusent les joueurs. Je peux vous dire que tous les joueurs qui arrivent en sélection donnent le meilleur d'eux-mêmes.
C'est difficile pour tout le monde en ce moment. Si les joueurs répondent présents, c'est parce qu'ils se sentent concernés et impliqués. S'il y a un joueur qui n'est pas prêt de se sacrifier, il vaut qu'il reste chez lui.
Il ne faut pas tourner en rond, il faut aller de l'avant et mettre en place une stratégie, des objectifs et des moyens pour les atteindre.
Est-ce que l'instabilité du staff technique en est pour quelque chose dans le recul des résultats de la sélection ?
Effectivement, il est pour quelque chose. Le problème c'est quand il n'y a pas de résultats, les entraîneurs sont les premiers à payer les pots cassés. Mais il ne faut pas oublier que les résultats viennent avec le travail à long terme. Or au Maroc, à chaque échec, on change d'entraîneur. Ce qui n'est pas du tout une bonne solution. Construire une équipe est un travail de longue haleine qui nécessite beaucoup de patience.
Un mot sur l'élection de Marouane Chamakh comme meilleur joueur arabe de l'année 2009 ?
Je crois que c'est un choix logique. Ce qu'il a fait en championnat et en Ligue des Champions est incroyable. Je suis content de ce choix parce que Marouane est beaucoup plus fort qu'avant. C'est tout simplement un joueur de classe mondiale.
Quel est votre objectif cette année avec l'AS Nancy Lorraine ?
Notre objectif est finir en milieu du tableau. Le club n'a pas les moyens de se mêler à la lutte pour le titre.
Est-ce que vous avez toujours votre bon de sortie pour changer le club en fin d'année ?
Oui je l'ai toujours. J'espère avant tout retrouver mon meilleur niveau et ainsi attirer l'attention des grandes équipes européennes.
Source : Le Matin
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