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· Séoul a investi plus qu'il n'en sera fait au Maroc: La Corée n'était pas un pays de foot
· Un gain colossal, y compris en image
La Fifa a fait savoir qu'elle ne retiendrait plus les candidatures conjointes. Elle se réfère bien évidemment à la coupe de l'année dernière, organisée conjointement par le Japon et la Corée du Sud. Mais pour celle-ci, quel a été le coût de l'organisation de cette coupe 2002 coupée en deux?
L'organisation en Corée a coûté 2,8 milliards d'euros. Contrairement à ce que l'on croit, au Maroc, l'investissement sera nettement moins important: 1,7 milliard d'euros en hypothèse basse, 2,1 milliards d'euros en hypothèse haute.
Bien que les auteurs du rapport sur l'impact s'en défendent, ils ont peut-être sous-évalué les investissements nécessaires (qui peut savoir?). Même s'ils ont sous-évalué de 10%, voire 20% (ce qui serait énorme comme marge d'erreur, donc peu crédible), l'investissement au Maroc reste inférieur aux dépenses engagées par Séoul.
A cela, une explication, qui ne vient pas des milieux footballistiques, mais d'un expert analyste pour un organisme multilatéral de développement, interrogé par L'Economiste: «Le coût en Corée est plus fort que celui du Maroc, et ce pour deux raisons: la Corée n'était pas un pays de foot, elle n'avait pas de grands stades, pas d'infrastructures pour aller aux stades… Ce n'est pas le cas au Maroc où les Marocains sont passionnés de grand-messes de foot depuis longtemps; deuxième point: les coûts de revient des infrastructures construites au Maroc sont moins élevés». Une question de salaires, mais aussi l'habitude de travailler avec peu de moyens qui a donné une réputation d'économe au génie civil marocain.
Sur les 2,8 milliards d'euros investis par Séoul, note le rapport sur l'analyse d'impact, 1,9, soit les deux tiers, sont allés aux constructions d'infrastructures, en particulier les stades. De plus, la Corée a dû construire dix stades alors qu'elle n'a accueilli que la moitié des compétitions.
Pour le Maroc, les dépenses pour les stades ne devraient pas dépasser les 750 millions d'euros, dont 300 millions devront être investis avec ou sans Coupe à organiser. On retrouve l'analyse faite par l'expert: le Maroc a une bonne partie des infrastructures sportives déjà prêtes puisque seulement un tiers du coût total de l'investissement ira aux stades.
Pourtant, malgré une position initiale défavorable, la Corée a beaucoup gagné de la Coupe 2002. En investissant 2,8 milliards d'euros, le pays a gagné 4,3 milliards de production additionnelle, note le rapport: “Ceci représente un point de PIB et 350.000 emplois supplémentaires”. Les entreprises coréennes et l'économie du pays en général ont tiré une image très positive de l'organisation de cette coupe, même tranchée. Pourtant, deux ans auparavant, la Corée comme les autres pays de la région plongeaient dans une crise comme on n'en avait plus vu depuis 1927. Séoul s'est sorti plus vite que ses voisines de cette crise, dont il ne reste plus que le souvenir aujourd'hui: les entreprises coréennes ont été englobées dans l'amélioration de l'image de marque du pays. Exactement la portion qu'il faudrait au Maroc…
(L'economiste)
· Séoul a investi plus qu'il n'en sera fait au Maroc: La Corée n'était pas un pays de foot
· Un gain colossal, y compris en image
La Fifa a fait savoir qu'elle ne retiendrait plus les candidatures conjointes. Elle se réfère bien évidemment à la coupe de l'année dernière, organisée conjointement par le Japon et la Corée du Sud. Mais pour celle-ci, quel a été le coût de l'organisation de cette coupe 2002 coupée en deux?
L'organisation en Corée a coûté 2,8 milliards d'euros. Contrairement à ce que l'on croit, au Maroc, l'investissement sera nettement moins important: 1,7 milliard d'euros en hypothèse basse, 2,1 milliards d'euros en hypothèse haute.
Bien que les auteurs du rapport sur l'impact s'en défendent, ils ont peut-être sous-évalué les investissements nécessaires (qui peut savoir?). Même s'ils ont sous-évalué de 10%, voire 20% (ce qui serait énorme comme marge d'erreur, donc peu crédible), l'investissement au Maroc reste inférieur aux dépenses engagées par Séoul.
A cela, une explication, qui ne vient pas des milieux footballistiques, mais d'un expert analyste pour un organisme multilatéral de développement, interrogé par L'Economiste: «Le coût en Corée est plus fort que celui du Maroc, et ce pour deux raisons: la Corée n'était pas un pays de foot, elle n'avait pas de grands stades, pas d'infrastructures pour aller aux stades… Ce n'est pas le cas au Maroc où les Marocains sont passionnés de grand-messes de foot depuis longtemps; deuxième point: les coûts de revient des infrastructures construites au Maroc sont moins élevés». Une question de salaires, mais aussi l'habitude de travailler avec peu de moyens qui a donné une réputation d'économe au génie civil marocain.
Sur les 2,8 milliards d'euros investis par Séoul, note le rapport sur l'analyse d'impact, 1,9, soit les deux tiers, sont allés aux constructions d'infrastructures, en particulier les stades. De plus, la Corée a dû construire dix stades alors qu'elle n'a accueilli que la moitié des compétitions.
Pour le Maroc, les dépenses pour les stades ne devraient pas dépasser les 750 millions d'euros, dont 300 millions devront être investis avec ou sans Coupe à organiser. On retrouve l'analyse faite par l'expert: le Maroc a une bonne partie des infrastructures sportives déjà prêtes puisque seulement un tiers du coût total de l'investissement ira aux stades.
Pourtant, malgré une position initiale défavorable, la Corée a beaucoup gagné de la Coupe 2002. En investissant 2,8 milliards d'euros, le pays a gagné 4,3 milliards de production additionnelle, note le rapport: “Ceci représente un point de PIB et 350.000 emplois supplémentaires”. Les entreprises coréennes et l'économie du pays en général ont tiré une image très positive de l'organisation de cette coupe, même tranchée. Pourtant, deux ans auparavant, la Corée comme les autres pays de la région plongeaient dans une crise comme on n'en avait plus vu depuis 1927. Séoul s'est sorti plus vite que ses voisines de cette crise, dont il ne reste plus que le souvenir aujourd'hui: les entreprises coréennes ont été englobées dans l'amélioration de l'image de marque du pays. Exactement la portion qu'il faudrait au Maroc…
(L'economiste)
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