C'est comme qui dirait qu'un vent de déprime souffle sur le football national. Sans parler de notre équipe nationale senior à la dérive, on ne peut qu'être consterné par le niveau de notre championnat national et ce foisonnement de zéros partout devenus une spécialité locale. Six petits buts durant tout un week-end et par un temps printanier, c'est faible et, hélas ! continuel. On croirait que nos entraîneurs n'ont qu'une stratégie en tête, se mettre toujours sur la défensive. Maintenant, les amateurs commencent à parier sur le nombre de minutes (en fait, une éternité) que passeront les FAR sans marquer un but, si le KAC est-il capable de supporter une seule année en première division et de cesser de faire l'ascenseur, si nombre d'équipes persisteront-elles à construire un mur de Berlin à la place d'une défense, ou encore se demander pourquoi Hamdaoui marque contre l'Ajax d'Amsterdam et pas contre un pays africain très mal classé, pourquoi des équipes relativement riches importent des coaches étrangers à la pelle et à coups de millions et pas de joueurs renommés pouvant mieux animer nos pelouses désertes, etc.
Le football marocain est riche en argent mais pas rentable en spectacle. Il partage cette particularité avec le septième Art. Contrairement à ce que croient des commentateurs, notre cinéma est loin de plafonner. Il évolue, certes, mais tout est relatif. On ne cesse de comparer la passé cinématographique avec le présent, tout en oubliant que cela se résume à quelques années ! Le nombre de longs et courts-métrages répertoriés chaque année approche de celui de buts marqués dans notre championnat de foot ou de médailles ramassées dans l'olympisme. Il n'y a pas de quoi jubiler ni de pavoiser. Par rapport à d'autres pays lointains, nous sommes à la traîne, en queue de peloton. Et ce malgré les milliards distribués par le Centre Cinématographique Marocain et l'Etat, malgré la multiplicité des festivals, malgré cette énorme opportunité qu'offre la cineccita de Ouarzazate, malgré l'inépuisable inspiration culturelle et artistique que notre pays permet aux étrangers de s'émanciper et pas aux nôtres, malgré la disponibilité du public à encourager et demander à consommer marocain
Cette faiblesse de rendement par rapport aux budgets consentis a pour conséquence qu'on continue à parler d'un film (l'exemple de Casanegra) des années après sa sortie ou encore qu'un film marocain investit la salle du 7ème Art à Rabat pendant de longues semaines, non pas grâce à son exceptionnelle réussite mais bien à cause d'un bilan déficitaire. La chute ininterrompue et fatale des salles obscures en est un indice frappant, flagrant. A vrai dire, nos cinéastes n'ont jamais soufflé mot sur le drame des salles fermées faute de spectateurs, cela bien avant l'émergence des DVD, se contentant d'engranger les millions du CCM et de l'Etat. Si on ne peut que se féliciter de la politique du CCM au niveau de la subvention financière du cinéma, on peut aussi marquer notre déception quant au bilan international de ce même cinéma. Ceci explique la présence insignifiante de notre cinéma dans les grands événements mondiaux.
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