Lancée en grande pompe, mardi à Casablanca, par Fayçal Laraichi, président-directeur général de la SNRT (Société nationale de radiodiffusion et télévision) et son directeur Younès Alami, la troisième chaîne thématique nationale sera sur les ondes dès demain. Une chaîne 100% marocaine comme l’indiquera fièrement Laraichi.
«Le Maroc est capable de lancer une chaîne de télévision de qualité en se basant uniquement sur des compétences locales». Chaîne exclusivement dédiée au sport, comme son nom l’indique, Arriadya offre toutefois une programmation variée: la grille est composée de rendez-vous quotidiens d’information, talk-shows, reportages, magazines, fictions et documentaires. «Une grille qui remonte directement de la rue, en liaison directe avec l’actualité», dira Alami.
Le tout, évidemment centré sur le sport. Et qui dit sport au Maroc, dit bien entendu football. Celui-ci aura la part belle avec 20% de la programmation.
On découvrira aussi sur les ondes que le Maroc dispose d’une équipe nationale de hockey sur glace, on écoutera les confidences des vétérans et on s’infiltrera dans les coulisses du fief du rugby marocain. Arriadya proposera en effet une programmation thématique hebdomadaire.
La nouvelle télé se veut également une chaîne de proximité: 90% des émissions, elon les responsables, seront centrées sur un environnement marocain. «Contrairement aux grandes chaînes satellitaires arabes, qui se basent sur l’achat de grands tournois internationaux, nous nous consacrerons à l’actualité sportive nationale sous toutes ses formes», confirmera Laraichi. La langue de diffusion oscillera entre darija et arabe médian, une seule émission en français sera consacrée… au tennis.
La part de la production interne sera de 58%, les émissions externalisées ne dépasseront pas les 10%. Arriadya consacrera par ailleurs 10% de son temps d’antenne au direct.
La chaîne envisage également de promouvoir le sport marocain. Les responsables restent toutefois discrets sur les montants à allouer.
Ils annoncent cependant des négociations avec le Comité olympique national et les fédérations de sports en vue de la signature de conventions. Celle établie avec la fédération de tennis, présidée par Mohamed Mjid, est déjà bouclée et porte sur la création de tournois nationaux, qui permettraient d’identifier des graines de champions et d’assurer la relève.
La dernière-née de la SNRT, bien que profitant des infrastructures de la maison mère, aura nécessité un investissement de 60 millions de DH dont 20 pour l’équipement.
Arriadya diffusera ses programmes sur les deux satellites Hotbird (13° est: 12673/v/27500) et Nilesat (7° ouest: 12206/v/27500). Les horaires d’émission sont dans la tranche horaire 16h-2h en semaine et 12h-2h les week-ends, pour un premier temps.
«Ne pas déshabiller Jean pour habiller Paul»
ARRIADYA a misé sur un staff jeune et dynamique, la moyenne d’âge ne dépassant pas les 30 ans. Une équipe de 85 personnes dont 15 animateurs et 16 journalistes a été recrutée et a bénéficié d’une formation dispensée par les techniciens de l’Institut supérieur de l’audiovisuel français. Une vingtaine de consultants externes, spécialistes de certaines disciplines pointues, complète le staff.
Les responsables d’Arriadya se sont abstenus, dans un accord tacite entre les chaînes de télévision, de débaucher du personnel «afin de ne pas les priver de leurs forces vives».
Ce qui ne semble pas être valable pour la presse écrite puisque 60% des journalistes viennent de cette catégorie.
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