Les militaires ont réalisé l'essentiel en glanant trois précieux points qui leur permettent de rester dans la course pour la finale. Ils sont venus à bout d'une coriace équipe angolaise que certains ont cru à tort venue en victime expiatoire. Et pourtant, sa dernière sortie contre l'OCK, bien que perdue sur le score de 2 à 0, a laissé une forte impression quant à la valeur intrinsèque des coéquipiers du capitaine Njoum Charles. Aussi, le match contre les FAR constituait-il une épreuve piège, indécise pour l'entraîneur H. Stambouli. Fort heureusement, les Marocains sont parvenus à exploiter les rares opportunités qu'ils se sont offertes pour arracher la victoire.
Un premier half insipide
On savait d'avance que les Angolais choisiraient l'option offensive, malgré eux en somme, car n'ayant plus rien à perdre. La qualification, ils y croyaient comme fer, à commencer par le chef de la délégation, qui nous déclara dans les vestiaires que son équipe était venue à Rabat pour enlever au moins le nul. Prétentieux ? Oui, car il confia qu'il suffirait d'un petit point pour que son équipe garde l'espoir de se qualifier en finale ! Il justifia cet optimisme béat par le fait que l'Inter Club aura à recevoir à trois reprises chez lui. Mais le responsable a omis de souligner que son équipe accuse un retard de 4 points sur les deux fuyards (FAR et Petro Athletico) dans un critérium qui ne pardonne aucun faux pas. Le coach Roméo Silva n'était pas en reste, il revint pour rassurer en fin de match que son équipe espérait encore réaliser l'exploit. Roméo a oublié pour sa part que cet objectif dépend des autres et non des victoires probables de son team.
Les Angolais entamèrent donc la partie avec beaucoup de conviction face à des militaires curieusement fébriles qui eurent du mal à imposer leur domination et encore moins à menacer la gardien international Molongo. On se demandait comment ils y parviendraient vu la pâleur d'une ligne médiane amorphe, errante, conduite par Abdessadeq et Mounir Benkassou qui marchaient sur la pointe des pieds. Les deux attaquants de service, Adil Lotfi et Ouaddouch, se retrouvaient le plus souvent dans l'obligation de se replier pour récupérer des balles qu'ils perdirent d'ailleurs aussitôt arrivés à l'orée du rectangle adverse. Au gré du temps, les locaux se retrouvaient à court de solutions et penchaient instinctivement vers le jeu individuel, stérile, qui ne faisait que ragaillardir l'adversaire et imposer le silence dans les gradins. Il a fallu attendre la 23e minute avant d'assister au premier ballon dangereux, une belle bicyclette de Ouaddouch face au gardien. On notera une autre action de Adil Lotfi. Le reste fut tel un désert tibétain. L'absence du latéral Bouâaouda et du feu follet Kaddioui s'est beaucoup faite sentir. La machine militaire toussait, Henri Stambouli se contentait de suivre des yeux, le public gardant son calme. Les attaquants marocains ne pouvaient espérer prendre à défaut le portier adverse car toujours en infériorité numérique en raison du repli rapide des Angolais. Un véritable casse-tête chinois.
On continuait de cafouiller au milieu et c'est tout le système qui se trouva grippé. Ajeddou, sensé jouer la courroie de transmission, était hors sujet, comme il l'est depuis quelque temps. Et comme ce n'était pas suffisant, Adil Serraj fut blessé et remplacé (32e).
Dorénavant, les visiteurs seront plus incisifs pour devenir menaçants. Sans le métier de Jermouni, l'international André Zinga aurait converti son tir sur balle arrêtée. Le match finira par s'équilibrer.
Mais c'était sans compter sur l'opportunisme de Ouaddouch qui hérita d'une balle en profondeur, mystifia deux défenseurs avant de trouer les filets. Un but qui fit exploser les gradins et plongea les visiteurs dans le désarroi. Un but inscrit à un moment psychologique important (42e).
Une seconde manche également indigeste
On croyait que l'avance allait couper les jambes aux visiteurs et inciter les nôtres à creuser davantage l'écart pour se mettre à l'abri de toute mauvaise surprise. Il n'en sera rien. Les militaires seront encore plus méconnaissables qu'avant. Le match sombra dans une interminable partie de cache-cache, étayée de maladresses imprononçables à ce niveau de la hiérarchie. Mais il était écrit que les FAR gagneraient la partie. Et pour preuve, Benkassou, effacé ce jour, ôtera le brin d'espoir qui restait aux Angolais.
Il reprit victorieusement le corner botté par Ajedou (60e). Incrédules, les visiteurs ne réalisaient pas ce qui leur arrivait. Stambouli lança son joker, El Hirech, à la place de Adil Lotfi dans l'espoir de soigner davantage le goal-average pour toute fin utile.
Mais le nouvel arrivant passera inaperçu. On ne s'en lamenta pas outre mesure du moment que la victoire était quasiment acquise surtout que les visiteurs avaient du mal à approcher Jermouni, barricadé derrière une défense orchestrée de main de maître par Youssef Rabeh. Le coup de sifflet final retentit subitement pour annoncer la victoire des Marocains. Une victoire contestée par le coach angolais Roméo Gonzalez pour un arbitrage considéré « pas assez convaincant ». Un paravent à dessein de prévenir probablement la critique qui l'attend chez lui à la suite de cette 3e défaite d'affilée.
Grâce à cette évolution sans faute, les militaires ont prouvé qu'ils peuvent se considérer prétendants sérieux à la qualification pour la finale. Ils sont de fait l'équipe à battre. Aussi, et au vu du match livré samedi, Stambouli devra réviser sa copie car il y a pas mal de petites coquilles coquines qui pourraient lui valoir des déceptions. C'est impératif, du moment qu'il a l'avantage de disposer d'un effectif riche en nombre et en teneur. Un effectif qui a de la force de caractère et prêt à mouiller le maillot. Qu'on se le dise, le plus difficile est à… venir.
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