Le rêve d’instaurer un championnat féminin de football semble de plus en plus lointain. Chaque début de saison, c’est la même rengaine. Les responsables annoncent en fanfare la structuration d’un championnat en bonne et due forme puis le dossier est clos et mis en veilleuse dans les tiroirs de la Fédération.
Au début, l’aventure avait débuté dans les équipes de quartier où beaucoup de jeunes filles avides d’émancipation et d’égalité s’adonnaient à la balle ronde par défi et également par ambition de rivaliser avec l’homme dans son propre fief. Après des rencontres amicales ou parfois d’exhibition et les tournois entre les quelques équipes, pionnières dans ce domaine, éparpillées à travers le pays, ce fut la création d’un championnat inter-ligues à partir de 1997. Le public apprécia et sympathisa avec la compétition. Surtout que, durant cette période, on assista à l’émergence de grandes athlètes dans différentes disciplines qui gagnèrent leur statut d’internationales et de stars.
Mais devant le manque d’encadrement, l’absence de soutien financier aux clubs et aux ligues de la part et de la fédé et l’Etat ainsi que la rareté de compétences spécialisées dans ce secteur, beaucoup d’équipes ont fini par céder au désespoir et au forfait. Il faut dire également que, malgré l’appui matériel de la FIFA et ses orientations pour plus d’intérêt au foot féminin, la fédé n’a pas pu lancer un projet bien ficelé pour un véritable décollage de ce sport.
Le foot féminin doit faire partie du projet national de mise à niveau du foot national.
L’encadrement technique, administratif et juridique fait défaut dans la plupart des clubs alors que la Fédération se contente de lancer des slogans destinés à la consommation médiatique ou à l’occasion de chaque début de saison ou pendant la présentation de la candidature du Maroc à la Coupe du monde ou lors de la Journée mondiale de la femme.
Afin de surmonter ces difficultés, il est du devoir de la FRMF d’adopter la même approche destinée à la constitution des clubs et des sélections masculines. L’implication des intéressés directement par ce sport s’impose en priorité. La création d’une commission nationale chargée de ce dossier doit être composée d’un directeur technique national, des techniciens régionaux et locaux et des dirigeants des clubs et des ligues afin de trouver des solutions adéquates pour réaliser le rêve féminin. Cela demandera du temps et de l’argent et une réelle volonté des différents intervenants. Quant aux qualités techniques, on ne peut nier que les clubs existants sont de véritables pépinières de joueuses de talent qui ont été sollicitées par de grands clubs européens.
La balle est dans le camp de la Fédération qui doit opter pour un choix. Elle doit trancher sur la question et entamer le processus de restructuration qui prendra certainement du temps. Sinon, le rêve de voir une compétition féminine ne sera qu’illusion regrettable.
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