L'euphorie du titre acquis à la force des jambes par le Wydad n'a, tout de même, pas empêché le comité du WAC de se rendre à l'évidence : le prestigieux club bidaoui ne dispose pas de joueurs issus de la formation des Rouges.
Le comité s'est, donc, fixé un objectif : organiser et soutenir l'encadrement des jeunes footballeurs du WAC pour en faire de véritables professionnels performants au service de l'équipe des seniors.
Comme tout grand club qui se respecte, il a été décidé d'instaurer un code à l'instar de celui de Liverpool qui est célèbre par sa devise : «You'll never walk alone !» (Tu ne marcheras jamais seul !), le Wydad a décidé de donner à cette académie sa propre devise : DRAEF, ce qui signifie «gentil» : «D» pour discipline, «R» respect, «A» amour du maillot, «E» esprit d'équipe, «F» fair-play.
Tout manquement à un des principes de valeur par un des jeunes expose le fauteur, au vu des éléments du dossier, à des sanctions. «Il faut partir de la base. Car le volet comportemental est fondamental et pour s'y attaquer lorsque le joueur a atteint l'équipe des seniors, il est trop tard ! En passant en revue la liste, que de joueurs doués ont échoué ! »
Ce sont là les paroles de celui qui a initié cette académie en compagnie de certains membres du comité tout aussi passionnés : Hicham El Khlifi
La création de cette académie n'est pas une surprise puisque la nouvelle a été annoncée lors de l'assemblée générale ordinaire du premier club casablancais tenue en juillet dernier. La création de ce lieu de formation n'est pas un fait isolé, elle s'inscrit dans la démarche globale de structure du club.
Si tous les postes sur le champ de jeu sont très convoités, celui de gardien de but demeure le parent pauvre. Même durant notre jeunesse, lorsqu'on juge un garçon «incapable de bien jouer», on lui ordonne de garder les bois. Et pourtant la dimension d'une grande équipe reste tributaire de son gardien de but.
«Et depuis Badou Zaki, le Wydad n'a jamais eu un vrai grand gardien, poursuit le jeune Hicham. Car il ne suffit pas d'être bon techniquement.
Comme je vous l'ai expliqué tout au début de notre entretien, le volet comportemental est incontournable. Pour rappel, l'organisation est un moyen pour répondre à l'objectif fixé, en l'occurrence produire des joueurs professionnels performants.»
Pour entourer cette commission de jeunes, de garanties de succès, Hicham El Khlifi a appelé à la compétence de membres et d'adhérents en mesure d'être le soutien escompté à l'image des Morchid, Bennouna, Mellakh, Chraïbi ainsi que Khalid et Moumil.
Pour l'académie des gardiens de but, la direction a été confiée à un ex-grand gardien (au propre et au métaphorique) du WAC, Ahmed El Khalidi, plus connu chez le public marocain et les supporters des Rouges par «Yachine» en référence à l'inoubliable keeper de l'ex-Union Soviétique, Lev Yachine surnommé «l'Araignée noire». Pourquoi El Khalidi ? «Tout simplement parce qu'il était mon encadreur lorsque j'étais gardien des buts chez les jeunes avant mon départ en France.
Ses qualités d'encadreur et d'éducateurs sont connues de tous. Il fera avec Younès Koutaya un duo de choc pour le succès de cette académie. Force est de reconnaître, ajoute El Khlifi, que l'entraînement du gardien de but est certainement l'un des domaines les moins développés.
Il est temps que le gardien de but du WAC suive des entraînements spécifiques.» Quelle méthode de travail pense-t-on appliquer aux gardiens de buts du Wydad ? «De la spécificité du poste ! Je pense que nous pouvons les amener à comprendre l'importance de la position du gardien sur la surface de réparation, les qualités physiques et motrices pour ce rôle, l'importance des réflexes, de la vision périphérique ainsi que par son rôle de chef de la défense.
Les jeunes gardiens (même à 20 ans !) seront amenés à vouloir se perfectionner. Car même si leur taille les handicape, ils pourront y remédier par une formation rigoureuse. On tiendra compte également des caractéristiques propres à l'âge de chaque gardien de but », conclut ce responsable que l'incommensurable passion a contraint à rester dans son pays alors que la raison lui conseille d'aller monnayer son talent en Europe. Il est ingénieur nucléaire doublé d'un 3e cycle d'étude en finances. Rien que ça !
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