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« Entrer complètement dans l’histoire »

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Entretien de Walid Regragui avec sporever.fr
Aurélien CANOT - sporever.fr


Walid Regragui est fier. Finaliste de la CAN avec le Maroc, l’Ajaccien vit un rêve depuis deux semaines. Lui et ses cadets sont en train d’écrire en Tunisie une magnifique page de l’histoire du football marocain. Si, en plus, il y a la coupe au bout…


Walid Regragui, sans parler de victoire finale, le Maroc a déjà réussi quelque chose de grand durant cette CAN. Il n’y a qu’à voir la liesse populaire qui a suivi votre qualification ?


Exactement. Mettre quatre buts au Mali en demi-finale de la CAN, c’est du jamais vu et ce n’est pas donné à tout le monde. Maintenant, ça a permis au peuple marocain de vivre une soirée inoubliable – le coach nous a dit que, là-bas, c’était la folie – et ça nous a permis à nous d’être en confiance avant cette finale qui devrait être beaucoup plus dure que l’on ne le pense. Jouer devant 60T000 spectateurs en finale de la CAN tous acquis à la cause de la Tunisie… Nous aurons encore plus de mérite si nous la ramenons.


A quoi avez-vous pensé au coup de sifflet final ?


A ma famille, ma femme et à tout le peuple marocain. Car nous savions que cela faisait exactement 28 ans que le Maroc n’avait pas fait de finale de Coupe d’Afrique. Avec mon pote Ouaddou, nous nous sommes dits : « Ca y est, nous sommes dans l’histoire du foot marocain. » Maintenant, il y a une nouvelle page à écrire en gagnant la CAN pour vraiment entrer complètement dans l’histoire.


Vous avez infligé un sévère 4-0 en demi-finale à une équipe du Mali dont on attendait beaucoup ?


Oui, 4-0 c’est un peu beaucoup pour eux, mais, nous, nous avions conscience en nos qualités. Déjà, avant la CAN, nous en discutions entre nous et nous savions que nous avions un groupe pour aller loin. Maintenant, il nous fallait seulement ce petit déclic qui nous permette de nous libérer et de nous lâcher. C’est ce qui s’est passé lors du premier match contre le Nigeria.


« Tous ancrés dans le même moule »


C’est ce match qui vous a permis de mettre le moteur en marche finalement ?


Oui, depuis, tout nous réussit, nous fournissons du jeu et prenons du plaisir à jouer. Même mercredi, alors qu’il s’agissait d’une demi-finale de Coupe d’Afrique, nous étions tous hyper cool dans le vestiaire, comme si rien ne pouvait nous arriver. C’est un truc exceptionnel qui nous arrive, mais c’est mérité vue la qualité du groupe et le jeu que nous fournissons depuis le début.


On parle beaucoup des qualités défensives du Maroc. Or, vous passez quatre buts au Mali. Ce qui fait du Maroc une équipe complète ?


C’est exactement ça. Nous avons mis treize buts en cinq matchs. Ce qui fait plus de deux buts de moyenne. Derrière, c’est vrai que nous n’avons pris que deux buts, mais, en fait, nous sommes tous complémentaires. Il ne faut pas sortir un nom. On dit que l’axe central de la défense est fort, c’est indéniable. Maintenant, devant, nous avons un potentiel offensif qui est énorme. Nous avons Zaïri, Chamakh, Hadji, nous avons le petit Baha qui est quatrième attaquant, mais qui est aussi fort que les trois autres.


Ce sont tous de jeunes attaquants, mais cela ne les empêche pas d’être à la hauteur ?


Nous avions un peu peur de leur jeunesse, mais, apparemment, à cet âge-là, ils ne doutent plus, c’est la nouvelle génération, ils sont formatés comme ça. Ils ne se posent pas de question et savent déjà ce qu’ils veulent. Après, il ne faut pas non plus oublier le travail des milieux de terrain, que ce soient Safri, Mokhtari, Kaissi ou moi. Nous formons tous un travail énorme. C’est un collectif, un peu comme l’équipe de France en enlevant Zidane. Nous sommes tous ancrés dans le même moule.


« Notre équipe peut faire mal à tout le monde »


Ce Maroc-là nous rappelle celui des années 90. C’était votre sentiment avant que ne débute cette CAN ?


Là, c’est facile de dire oui car nous sommes en finale, mais, sincèrement, à tous mes amis et ma famille, j’avais dit avant la CAN que nous allions faire quelque chose car, quand vous voyez ces qualités à l’entraînement et dans les matchs amicaux, vous sentez tout de suite à qui vous avez à faire. En Ligue 1, je vois de bons joueurs tous les week-ends et je sais, quand je vais en sélection, ce que valent les joueurs.


Vous ne devez donc pas être plus surpris que ça du talent affiché par votre équipe ?


Nous savions que nous étions capables de ça, que nous avions une équipe très forte qui peut faire mal à tout le monde. Imaginez, ils ont tous pratiquement vingt, vingt-trois ans de moyenne d’âge. L’avenir est pour eux, nous nous essayons de les encadrer. El-Karkouri, Ouaddou, Safri et moi sommes les « anciens ». Tout le reste, ce sont des nouveaux. Mais ce n’est pas difficile de les encadrer car ils savent déjà ce qu’ils veulent et possèdent un bon état d’esprit. Tout est facile pour nous.


Vous devez vous éclater sur un plan personnel ?


Franchement, quand vous jouez une équipe qui joue le maintien chaque saison, qui entre dans chaque match de championnat pour ne pas perdre, quand vous vous retrouvez dans une équipe qui joue au ballon, vous vous faites plus que plaisir. Pour moi, je m’éclate, c’est un mois de rêve car ça faisait longtemps que j’avais envie de jouer dans une équipe pareille. Evoluer dans une équipe qui joue au ballon comme ça, c’est ce dont rêve tout footballeur.

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