Le onze national a perdu le match qu'il ne fallait pas ; mais dans tous les cas de figure il aura accompli sa mission de la plus belle des façons. Car vaincre une équipe supportée par 60.000 spectateurs en délire est une entreprise qui destabiliserait les plus forts smoralement ! Et encore plus ces jeunes, dont la plupart viennent d'avoir leur baptême de feu en Coupe d'Afrique des nations.
Pour la majeur partie d'entre eux une pression pareille est au dessus de ce que peuvent supporter leur jeunes épaules. Mais il était écrit quelque part que même en revenant dans la rencontre, cette maudite pression avait déjà fait de l'effet. Fouhami, pourtant habitué des compétitions d'envergure, a commis l'irréparable en lâchant le ballon et offrant un ballon en or, et par là même la Coupe d'Afrique à Zyad Jaziri et la Tunisie.
Handicapé par des joueurs amoindris ou qui sortent d'une blessure ou d'une maladie (cas de Talal dont le genou souffrait le martyre tout au long de la rencontre et puis Zaïri sujet à une forte grippe), le onze national a joué une partie héroïque. A cette situation s'ajoute la tactique d'homme à homme, pratiquée par les Tunisiens avec la bénédiction de l'arbitre sénégalais, Falla, que le public marocain respectait et appréciait.
Et pourtant dans une déclaration, un supporter tunisien affirmait à qui veut l'entendre qu'il «était inconcevable que l'on nous désigne un arbitre d'un pays qu'on vient d'éliminer en demi-finale». C'est dire l'appréhension que le public avait de cette désignation ; peut-être pas ceux qui ont pensé à M. Falla.
Si la sélection marocaine avait, parfois, retrouvé le jeu qui était sien et qui avait fait sa force tout au long de cette compétition, il n'en demeure pas moins que tout au long de ce match, les joueurs marocains n'ont jamais donné l'impression d'être à l'aise. Mais perdre, cela fait partie du jeu. Ses larmes en fin de partie nous ont tellement émus mais, ni l'excellent entraîneur Baddou Zaki, ni ses protégés n'ont à rougir de cette défaite. Même les plus perspicaces ne l'attendaient pas, ainsi, que son jeune groupe à ce stade de la compétition.
Car jouer une finale de Coupe d'Afrique des Nations était un rêve que l'on caressait depuis fort longtemps. Surtout lorsque des équipes comme le Cameroun, le Nigeria ou le Sénégal étaient en lice.
Une fois encore, un grand bravo à ces jeunes footballeurs et à leur coach qui nous ont permis de vivre des moments inoubliables et qui ont permis à tout un peuple d'être rassuré sur son football et sur la suite des compétitions internationales, notamment les qualification pour la Coupe du monde 2006.
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Ils ont dit :
Baddou Zaki : « il faut reconnaître que nous avons commis des erreurs qu'il serait superflu de discuter maintenant. Le but inattendu que nous avons encaissé contre le cours du jeu a totalement perturbé nos cartes. Les changements que nous avons opérés ont été en fonction du but marqué et non pour égaliser. L'état de l'équipe, vous le connaissez ! ce que je redoute toujours ce sont les blessures, la méforme, les expulsions. Le mauvais sort s'est acharné sur nous en nous privant d'éléments incontournables. En tous les cas, nous avons terminé sur le podium, résultat que beaucoup d'équipes avant nous n'ont pas réussi.
Roger Lemerre ( entraîneur de Tunisie) : «Bien entendu, je suis très satisfait de mes joueurs. Je voudrais les féliciter tellement ils ont livré un combat très héroïque. Remporter la Coupe d'Afrique des Nations est une consécration que tout entraîneur cherche en venant dans cette compétition. Elle est la récompense d'un dur labeur auquel nous nous sommes tous associés, joueurs, staff technique et responsables du football tunisien».
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