Deux jours avant l’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations le samedi 24 janvier, les yeux seront braqués sur la capitale tunisienne qui connaîtra les 22 et 23 courant la tenue de la 15ème assemblée générale de la Confédération africaine de football (CAF). Une assemblée qui sera ponctuée par l’élection du président et de neuf autres membres du comité exécutif de cette instance.
Un Marocain est en lice pour l’un des deux postes réservés à la zone Nord, en l’occurrence Saïd Belkhayat qui brigue un troisième mandat. Il est en concurrence avec quatre candidats, représentant les quatre autres pays de l’Afrique du Nord. Il s’agit de Mohamed Rawrawa, président de la Fédération algérienne de football, Selim Chiboub, président de l’Espérance de Tunis et du comité d’organisation de la CAN, le Libyen Abdelmajid Bouchouya et l’Egyptien Hani Abou Rida, trésorier de sa fédération nationale.
Et pourtant, le candidat marocain est optimiste quant à l’issue de ce scrutin. «Je suis le doyen de la zone et c’est un grand avantage. L’Afrique est très conservatrice et le choix des votants ne créera pas de grandes surprises», a-t-il déclaré depuis Tunis, où il a la responsabilité du terrain de Rhadès. Le Marocain lie sa réélection avec celle du président de la CAF, Aïssa Hayatou qui brigue un cinquième mandat.
Le Botswanais Ismaël Bhamjee, par ailleurs membre du comité exécutif de la FIFA, est le seul challenger du Camerounais pour cette élection. Sa campagne s’appuie sur une critique globale du règne Hayatou, en tête de la confédération depuis 1988, et à qui on reproche d’avoir divisé l’Afrique en «grands et petits pays». «Si Aïssa Hayatou est réélu, j’aurais parcouru plus des deux tiers du chemin», précise M. Belkhayat.
Mais au-delà de ce poste au comité exécutif de l’instance africaine, les candidats visent un tout autre poste, au comité exécutif de la Fédération internationale (FIFA) cette fois-ci et dont les élections auront lieu en même temps. Actuellement occupé par la Tunisien Slim Aloulou, ce poste est disputé par cinq candidats, un autre Tunisien Slim Chiboub, l’Algérien Mohamed Rawrawa, l’Egyptien Hani Abou Rida et le Togolais Seyi Memene, vice-président de la CAF. Cette élection est d’autant plus importante qu’elle a lieu sur fond de course entre plusieurs pays africains pour l’organisation de la Coupe du monde 2010.
Le poste est stratégique en effet puisqu’il permettra au pays qui le décrochera d’assurer un des 24 votes le jour J. L’argument prôné par le Marocain dans cette lutte acharnée est simple. Il met en évidence la légitimité du Maroc d’accéder à ce poste longtemps occupé par la Tunisie et l’Egypte. Le représentant du premier pays est resté au comité exécutif de la FIFA durant 16 ans alors que le mandat du général égyptien Mustapha a duré 24 ans. A travers ces élections, c’est donc la question de la représentativité du Maroc dans les plus hautes sphères du football mondial qui est remise sur le tapis. Et Saïd Belkhayat en est conscient.
«Au-delà de l’enjeu de la Coupe du monde, aussi important soit-il pour le Maroc, cette élection met à nu une situation inconcevable pour un pays où le football est une passion. Actuellement, notre football n’a qu’un seul représentant à la FIFA alors que l’Algérie et la Tunisie en comptent trois chacune et l’Egypte est représentée par deux membres», explique-t-il. Et d’ajouter : «L’élection de jeudi est également très importante parce que si le scrutin nous échappait, il faudrait attendre longtemps pour qu’une autre chance se présente au Maroc».
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