« 10 ans au MAS, et trois grands trophées remportés ! »
C'est bien ce 22 janvier que va avoir lieu à Tunis cette réunion des officiels de la CAF pour décider de l'élection d'un quatrième membre à l'exécutif de cette grande institution footballistique de notre continent. Ce meeting revêt cette fois-ci une bien grande importance pour notre pays, puisque l'espoir - très grand et surtout inconditionnellement légitime - repose sur la candidature de Haj Saïd Belkhayat à ce poste. L'échéance est d'autant plus importante que cette fois-ci, notre candidat aura logiquement toutes les chances de son côté pour convoiter par la même occasion - et surtout - une place au sein des instances les plus culminantes du soccer universel : celles de la FIFA. Vous en conviendriez alors que ce n'est certainement pas à chaque CAN que notre pays a le plaisir de plaider pour un poste de cette envergure. Voilà pourquoi toutes nos forces vives - celles veillant sur notre football en particulier - se doivent de serrer les coudes et de faire en sorte que Haj Saïd Belkhayat soit vu et considéré comme le seul et l'unique représentant de notre football, et donc de nos grandes ambitions concernant les échéances que nous convoitons par la même occasion. Et d'abord un petit aperçu sur l'historique de l'homme.
Saïd Belkhayat : Le dirigeant
Certaines bonnes gens ici à Fès disent sans la moindre hésitation que Saïd Belkhayat - à l'instar de bien d'autres membres de sa famille - est né avec la graine des grands dirigeants. Il faut dire que chez ces gens-là - comme dirait l'immortel Brel - où on « dirige » ou alors tout simplement on va crier ses joies et autres liesses sur les gradins du Stade Hassan II. C'est presque contagieux au sein de cette grande famille !
Haj Saïd, lui, n'aura pas chômé sur ce volet, et ce dès son jeune âge : « Je me suis retrouvé à la gestion du Moghreb de Fès alors que j'avais à peine mes 17 ans. Puis en 1981, je me suis trouvé aux commandes de ce club. Nous étions un groupe de jeunes dirigeants dont le plus âgé n'avait pas plus de 37 ans. Ce fut là une nouvelle forme de gestion, avec une nouvelle politique. La moisson ne put tarder puisque deux ans après, on était déjà champion du Maroc, et le MAS de redorer son blason, notamment en faisant drainer la grande foule que ce soit au Stade Hassan II ou ailleurs. C'est lors de cette grande époque qu'il fallait se lever tôt le dimanche pour trouver une petite place sur les gradins du Stade. Puis en 1985, le Maroc, qualifié pour la prochaine Coupe du Monde, se devait de confectionner sa propre fédération. Avant ce temps-là, notre football était géré par une commission administrative dirigée par M. Ben Zeroual. C'est là que Me Semlali, que Dieu ait son âme, me nomma 1er vice-président de ladite fédération, sous la présidence du colonel Bamous (maintenant Général), et aux côtés d'une armada de grands dirigeants de la trempe de Me Lahbabi, Dr Sentissi, My Abdellah Alaoui, M. Saïd Ben Mansour, Si Lemtioui, Si Mahmoud Archane. Il faut dire que je me sentais vraiment très petit au milieu de tout ce beau monde. Chemin faisant, notre équipe le MAS, allait être auréolée une seconde fois en 1987 en tant que champion du Maroc. C'est justement lors de cette même année que nous allions remporter notre première bagarre de fédé, en nous octroyant l'organisation de la CAN contre un postulant du gabarit de l'Algérie.
Et comme le pays organisateur avait droit au membre à la CAF, alors j'y fus désigné par notre Fédération comme représentant du Maroc. Il faut dire que Casablanca a été le grand tournant de la CAF. C'est justement lors de cette édition, Casablanca 88, que fut élu Issa Hayatou ainsi que toute l'équipe qui supervise les hautes instances de notre football africain jusqu'à ce jour. J'ai eu le plaisir et l'honneur d'y avoir contribué. Je fus alors copté par le président à la commission technique.
C'est aussi grâce à ces compétences que j'avais développées à la CAF que j'allais me trouver au comité d'organisation de l'Union Arabe qui venait justement de tenir ses assistes à Marrakech en 1989, et donc je suis devenu, à partir de ce moment-là, membre de l'Union Arabe. En 1992, j'allais échouer de très peu aux élections directes pour la CAF, en alignant de prime abord pas moins de 17 voix, contre des monstres de ce domaine qui s'appelaient Slim Aloulou (Tunisie), Mohamed Ahmed (Egypte). Plus tard, je me suis représenté au Comité exécutif de la CAF, et là j'ai forcé mon concurrent à se retirer parce qu'il n'avait aucune chance de me battre. Et donc ce fut la consécration puisque je devais intégrer le Comité exécutif de la CAF, et par conséquent celui de l'Union Arabe.
J'ai pu ainsi contribuer au sein de cette grande équipe de la CAF de cette période-là aux nombreuses révolutions qu'allait connaître notre football africain : la CAN des 16 clubs, celle des juniors, des cadets, des dames, la Coupe de la CAF, l'apport financier, la construction du siège... Toutes ces belles choses, nous les avons réalisées avec un grand groupe de camarades, et sous l'égide d'un grand président.
Et maintenant !
Voici donc une personne dont le nom est - et reste - gravé sur les pages indélébiles de notre football : aussi bien au niveau local et national, qu'à l'échelle du continent.
Toutes les gens footballistiques de la cité spirituelle le reconnaissent à qui souhaiterait l'ouïr que le Moghreb de Fès aura connu - jusqu'à ce jour - les meilleurs moments de toute son histoire pendant l'ère Belkhayat. Jamais par le passé, jamais avant cette époque rose, jamais plus tard non plus, le MAS n'a été sollicité tant de fois pour accéder à la marche la plus haute du podium : en championnat autant qu'en Coupe du Trône. Ce fut justement à cette époque-là que le Moghreb de Fès, déjà en bon pionnier sur l'échiquier national, allait se frayer, et surtout ouvrir la voie grande ouverte du championnat africain pour nos grands clubs locaux qui allaient suivre. Il devait bien se comporter lors de ces sorties africaines aussi, avec de grands joueurs qui s'appelaient : Fettah, Khourag, Tagnaouti, Bonou, Lachhabi, Ben Souda, Belhouji, Driss, Abdellah...
Maintenant Haj Saïd Belkhayat ne saurait que placer haut la barre : l'échéance convoitée n'est tout autre qu'un bon siège à l'exécutif de Dame FIFA. Et oui, qu'y aurait-il de plus merveilleux et pour la personne, et surtout pour un pays dont Saïd semble épris jusqu'aux ongles, que de se hisser vers ce piédestal que nous ne méritons que bien ? ! Il faut dire que bien avant ce jour, il y a des années de cela, en 1998 plus exactement, notre homme avait déjà risqué le rêve : celui de siéger avec l'élite de notre football universel. Le Sage devait pourtant le remettre à sa place, bien gentiment, et surtout avec toute la délicatesse qu'on connaît à la personne. Le Sage répondait au nom de Issa Hayatou, qui voulait que Saïd, alors toujours considéré comme « jeunot » au milieu de ces grands gabarits, devait attendre « son temps » par respect pour l'âge et l'expérience des autres postulants. Un désir que M. Belkhayat ne pouvait ignorer, déontologie oblige !
Et Saïd garda le sourire, et attendit le temps qu'il a fallu !
Voici venu le temps du Maroc !
« Maintenant c'est à moi, et donc c'est à nous ! Jamais je n'aurais effleuré l'idée de convoiter ce poste si mon ami - et aîné - Slim Aloulou devait se représenter. C'est donc là, un tournant historique pour mon pays surtout, pour moi un petit peu, et pour ma génération, puisqu'il ne s'agit pas moins d'un siège à l'exécutif de la FIFA qui vient d'être libéré par la Tunisie. Je pense donc que ce ne sera là qu'une justice rendue, et une alternance respectée si mon pays doit prochainement siéger là. Ce poste a été occupé bien longtemps par l'Egypte, puisque Feu le général Abdelaziz Mostapha devait y siéger pendant 34 ans, avant que M. Slim Aloulou n'y accède pour 16 ans pour la Tunisie. L'Algérie est d'accord pour se retirer, et la Libye n'a pas nommé de représentant. C'est donc la logique des choses qui veut que le Maroc soit l'héritier de ce poste. Ce sera là aussi une décision de bon augure à la veille d'un événement dont rêve tout un peuple : celui d'abriter notre Coupe du Monde.
Haj Saïd Belkhayat est donc le candidat de toute une nation. Ce choix n'est dicté que par la compétence et le savoir-faire de cette personne. Partout où Haj Saïd est passé, des graines bénéfiques ont germé. Au MAS de Fès, il n'est resté qu'à peine une dizaine d'années, et voici ce club victorieux de trois grands trophées : deux championnats (83-85) et une Coupe du Trône (échéance 88, jouée en 90). En somme, la moitié du butin gagnée par le Moghreb de Fès depuis sa naissance à ce jour. Et ce n'est certainement pas demain que ce club est prêt à revivre l'expérience de la sorte. C'est d'ailleurs lors de cette ère glorieuse que le MAS tournait avec la moyenne modique de quelque 8000 spectateurs par match. Le record dut être comptabilisé contre la Centrale Laitière d'un grand monsieur qui s'appelait Ammari : 14.000 spectateurs payants (et presque autant sans le ticket !) Et ce n'est pas du bluff !
En membre fédéral, il a été d'un grand apport, et son écho aura revêtu une dimension universelle. Ce ne sera donc que bonne logique que l'Afrique - la nôtre plus précisément, celle du Nord du continent puisque c'est de cette région qu'il s'agit - doive mettre toute sa confiance en cette personne. Le futur proche le lui prouvera sans le moindre doute. Incha Allah !
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