Le Maroc, auréolé de sa victoire initiale face au Nigeria, va continuer de vouloir flamber samedi face au Bénin, son deuxième adversaire dans le groupe D du premier tour de la 24e Coupe d'Afrique des Nations.
Cette rencontre sera celle des extrêmes, entre d'une part la rigueur marocaine, et de l'autre la magie noire, l'appel aux esprits capables de déstabiliser les meilleures formations du monde. Car le Bénin est considéré comme le berceau du culte vaudou.
Sur le papier, le Maroc partira favori. Le but de Youssef Hadji lui a permis de terrasser le Nigeria (1-0), deux fois sacré dans la CAN, alors que le Bénin s'est incliné 2-0 face à l'Afrique du Sud lors de son premier match.
Mais les Lions de l'Atlas ont surtout confirmé leur grande cohésion défensive, puisqu'il n'ont toujours pas encaissé de but dans cette CAN, leur cage étant déjà restée inviolée lors des six matches des éliminatoires.
"Nous avons confirmé notre solidité défensive après la phase éliminatoire où nous n'avons encaissé aucun but", se plaît à souligner Badou Zaki, le sélectionneur du Maroc. "Je pense qu'il est difficile de tromper notre défense et un gardien comme Khalid Fouhami".
Lui-même ancien gardien de but et "Ballon d'or africain" de 'France Football' en 1986, Zaki, qui a été capitaine de l'équipe marocaine, a érigé une défense de fer devant son gardien, comprenant les Naybet, El Karkouri et autres Ouaddou. Il allie ainsi expérience et jeunesse, comme en atteste la confiance faite en attaque à Marouane Chamakh, le jeune attaquant des Girondins de Bordeaux, qui a frappé sur un montant lors du choc face au Nigeria.
Qualifié pour la première fois de son histoire pour une CAN et classé 123e au niveau mondial par la FIFA, le Bénin a d'autres tours dans son sac que les seules qualités de son attaquant vedette, Mouritala Ogoubiyi, vainqueur de la Ligue des champions d'Afrique avec l'Enyimba du Nigeria. Il bénéficie des préparations des féticheurs.
Un ballon frotté avec un certain citron et l'adversaire croit donner un coup de tête dans une brique, une autre préparation et le gardien adverse voit arriver une douzaine de ballons dans son but... Ou encore de la sève d'une feuille particulière, qui, introduite dans les yeux, vous fait disparaître au regard de l'entourage...
Pour se qualifier pour cette CAN 2004, le féticheur béninois Charlemagne Hessou a raconté dans 'L'Equipe Magazine' comment il avait envoûté le gardien zambien lors du match décisif des éliminatoires: en pointant sur lui depuis les tribunes du stade le goulot d'une bouteille contenant du verre pilé, des épingles et des hameçons. Les objets tranchants passés dans son sang auraient alors produit leur effet. Le gardien zambien devait effectivement quitter la pelouse au bout de 20 minutes de jeu et le Bénin l'avait emporté 3-0.
Dans l'autre match de ce groupe D, le Nigeria affrontera samedi l'Afrique du Sud.
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