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L’histoire de l’équipe nationale à travers son encadrement technique (1986)

Source : L'opinion

Le bon cheminement du onze national lors des phases finales du Mondial mexicain en 1986, sa belle prestation et les résultats positifs qu’il a glanés, ont concouru à faire de la participation marocaine à ce rendez-vous planétaire, le plus prestigieux, une véritable réussite qu’aucune sélection africaine n’avait pu réaliser jusqu’à cette date.


L’entraîneur national, José Faria, et son staff étaient aux anges. Il venait, non seulement, d’étoffer sa carte de visite technique, mais il était entré tout droit dans l’histoire du football national et international. En effet, ce qui s’est passé lors de cette seconde expédition mexicaine confirme tout l’éveil du football marocain, le génie des joueurs et sa présence active dans les compétitions au plus haut niveau.


Parmi les bénéfiques retombées de ce résultat, il faut citer en particulier le fait que la FIFA a commencé à envisager, pour l’Afrique, un troisième représentant en phase finale de la Coupe du Monde. Ce qui, conforta cette réalité après la participation honorable et les résultats enregistrés lors du Mondial 1990 en Italie par une autre sélection africaine, celle du Cameroun. Ce Mondial a d’ailleurs permis à certains joueurs de se mettre en évidence en étalant leurs qualités et de s’affilier par la suite à des clubs professionnels européens. Parmi ces joueurs, on peut citer : Zaki, Bouderbala, Haddaoui entre autres.


Considérant la valeur des acteurs de ce périple et qui ont été à la hauteur des vœux et des souhaits de leur pays en s’illustrant à merveille et en défendant leurs chances jusqu’au bout, nous vous présentons ci-après quelques-uns parmi eux ayant participé à ce Mondial.


Aziz Bouderbala : Evoquant ce nom, une expression toute prête vient sur les bouches : « Les grandes avenues du dribble ».


C’est avec le Wydad que Aziz Bouderbala fit ses débuts. Cette grande école du football marocain, avec laquelle il gagna des galons et ses gloires. Comme toutes les stars du foot africain, Aziz a fait son école footballistique aux terrains vagues même si à l’émergence de sa génération, ces espaces étaient en voie de disparition.


C’est le début des années 80 qui marque l’apparition de Bouderbala, joueur modèle et exemplaire. L’élimination de la Coupe du Monde 1982 lui avait porté un coup fatal, ainsi qu’à d’autres joueurs. Mais Aziz Bouderbala réussit à mettre en évidence ses dons et ses potentialités durant les deux années suivantes, obtenant ainsi sa place pour le Mondial 1986.


Aziz Bouderbala entra dans le monde du professionnalisme en Suisse puis en France et au Portugal. D’une éducation exemplaire, Aziz est très poli, très gentil et élégant. Il est aimé par tout le monde, un vrai acteur sur le terrain et dans la vie civile. Je suis sûr et certain que Aziz était encore capable de faire œuvre utile dans la Coupe du Monde de 1994 s’il avait été appelé. A ce moment, il s’entraînait encore de façon professionnelle et je l’ai toujours encouragé lorsqu’il venait dans mon club...


Abdelmajid Dolmy : On l’appelle le maître. Il faut dire que ce qualificatif lui sied à merveille. Les stades du football au Maroc ont rarement vu un joueur ayant subjugué les cœurs et attiré l’amour du grand public comme le fit Dolmy. Son nom a été longtemps lié à celui de l’équipe du Raja, et à celui des vrais amoureux et véritables connaisseurs du football avant qu’il ne rejoigne le CLAS, qui par la suite, fut absorbé par le Raja suite à une fusion.


Dolmy s’est bâti une gloire qui le distingue des autres grands joueurs au sein du Raja et sur toute l’étendue de la scène marocaine. Il était le cœur vivant, le joueur artiste, le défenseur solide et l’homme des missions impossibles... Toutes les équipes le respectaient. Tous les joueurs lui témoignaient de la considération parce qu’il était à la fois le joueur et le maître,qualité rare qui lui a fait gagner la médaille de l’esprit sportif attribuée par l’UNESCO. Et si ma mémoire est bonne, il n’a eu durant toute sa carrière qu’une seule carte jaune. D’ailleurs, il a regretté publiquement son geste.


Dolmy entre en équipe nationale très jeune et joue à tous les postes. Il acquit aussi une grande expérience et devint la tête pensante du Onze National. Si l’honneur de participer à la Coupe 1982 ne lui échut pas après l’élimination devant le Cameroun, son souhait s’est toutefois réalisé en 1986 au Mexique. Lors de la phase éliminatoire et du tour final de ce mondial, Dolmy fut un des piliers les plus importants de la sélection nationale et son nom figure désormais avec celui des grands joueurs sur la scène internationale. Par contre, Dolmy qui souhaitait acquérir une salle de sport, ce souhait n’a pas été hélas réalisé même si Maître Ghoulam et votre serviteur l’avons encouragé pour concrétiser ce vœu. Car les salles de sports privées devraient appartenir aux véritables sportifs qui servent le sport au lieu de s’en servir et qui croient et travaillent pour perpétrer cette noble devise : « Un esprit sain dans un corps sain ».


Mohamed Timoumi : Ce virtuose du ballon rond a fait ses adieux au football après qu’il ait reçu le « Ballon d’or ». Mohamed Timoumi jouea, à un âge très précoce, au sein de l’équipe de l’Ittihad de Touarga dont il était un jeune élément. Joueur merveilleux et fascinant, il attira vers lui les regards des observateurs et les experts du football marocain. Il devient très vite objet d’intérêt de la part de l’entraîneur national qui l’incorpora dans l’équipe des juniors, puis il rejoignit les rangs des Seniors en compagnie d’autres jeunes éléments tels le gardien Zaki, Bouderbala, Hcina, Kamal, etc. au moment où la sélection nationale était en pleine restructuration vers la fin des années 80.


Timoumi s’est brillamment distingué avec l’équipe des FAR au sein de laquelle il devint un merveilleux meneur de jeu, digne d’admiration, à côté de ses coéquipiers Dahane, Khairi, Laghrissi, Fadili, Haidamou et Lemris. Timoumi a fait usage de toutes ses potentialités créatives, tant au niveau du championnat national qu’au niveau du championnat d’Afrique des clubs champions que les FAR gagnèrent. 1985 fut l’année où Timoumi s’est brillamment manifesté malgré la blessure et la fracture auxquelles il s’était exposé lors du match des FAR face à l’équipe égyptienne du Zamalek. Au cours de cette année, Timoumi fut, de l’avis unanime de la presse sportive internationale, la star de l’Afrique. Il reçut d’ailleurs le Ballon d’or Africain. Sa blessure ne l’empêcha pas de revenir sur les stades. Il participe en effet, à côté de ses camarades, aux phases finales de la Coupe du Monde de 1986 au Mexique. Il fut, à Mexico, l’un des éléments les plus importants de la sélection marocaine et à l’origine de ses plus beaux buts.


Timoumi fut un joueur talentueux possédant quelques choses que le football moderne a perdu, la magie du jeu et l’esprit inventif. Il reste à savoir pourquoi il s’est retiré prématurément : Sans doute son entrée dans le monde du professionnalisme avec Murcie puis en Belgique a-t-elle eu un effet très négatif sur sa psychologie.


Aujourd’hui comme par le passé, nous avons beaucoup besoin des joueurs de la trempe de Timoumi. Il y a quelques années de cela, les responsables ont été à l’écoute lorsque nous avions écrit que dans nos ambassades, il y a bel et bien des attachés de presse, pourquoi nous n’avons pas d’attachés sportifs pour détecter nos brillants joueurs à l’étranger... ? Et, c’est avec un grand plaisir que nous avions appris, par la suite, la désignation de Timoumi à ce poste.


Baddou Zaki : Le grand gardien. Experts, observateurs comme publics ont été unanimes à dire que le football marocain a engendré un gardien de but incomparable. Haute stature, agilité, coup d’œil, réactions rapides face à l’adversaire et bon positionnement. Il est un ensemble de gardiens à lui tout seul !


Zaki a fourni un grand effort pour s’imposer comme gardien de but. Il ne tarda pas à devenir le gardien attitré du Wydad de Casablanca en remplaçant au fur et à mesure Abdelkader et Yachine. En 1979, il remplaça Hazzaz dans les buts de la sélection nationale qui vivait, avec le début des années 80, une période de renouvellement total.


Le gardien Baddou Zaki gagna plusieurs titres au niveau du championnat national et de la Coupe du Trône. Avec le onze national, il enregistra des résultats positifs à la CAN, au Nigeria en 1980. Au terme duquel le onze marocain reçut la médaille de bronze.


Cependant, c’est au cours des éliminatoires de la Coupe du Monde de 1986 que le gardien Zaki a donné le meilleur de lui-même et s’est brillamment illustré. Dans ce Mondial, Zaki atteignit le sommet de l’élégance et de la virtuosité. Sa présence comme gardien de but constitue un appui fondamental pour la sélection nationale.


Il s’affirma à l’occasion, comme un gardien remarquable avec toutes les caractéristiques des grands gardiens internationaux que le football mondial a produit, tels les Yachine, Zoff et Mayer.


Ainsi, dans chacune des rencontres du Mondial du Mexique, il joue un grand rôle qui le mit en pleine lumière et qui fut hautement apprécié par les experts du football, et plus particulièrement lors du match des huitièmes de finale face à l’Allemagne de l’Ouest, malgré la défaite, due à une erreur de la défense.


Les réalisations extraordinaires de Zaki le rendirent digne de la considération des différents mass-média dans le monde et lui permirent d’être le troisième marocain à remporter le titre du meilleur joueur africain. Après cette consécration, comme Ballon d’or africain, il entre dans le domaine du professionnalisme, en Espagne, dans les rangs de l’équipe de Majorque avec laquelle il vécut les meilleurs souvenirs. Ensuite, il retourne au Maroc pour jouer dans les rangs du FUS de Rabat avant d’en devenir son entraîneur en 1992-93.


Voici, par ailleurs, un autre témoignage que m’avait fait de son vivant le regretté Si Mohammed, ex-gardien de but du WAC ; un géant goal et l’un des meilleurs que le Maroc ait produit et qui, avec le regretté Bettache, étaient les héros de la rencontre WAC-St Etienne en huitièmes de finale de la Coupe de France : « Ecoute, Saïd, ce Zaki sera un grand goal, il a juste une petite correction à faire avec le temps...


Lemris : Un solide défenseur, arrière au jeu moderne.


Biaz, Bouyahiaoui et Khalifa composaient une très bonne charnière défensive. A propos de Khalifa, Beckenbawer a avisé ses joueurs d’en faire attention et de surveiller ses montées.


Hadaoui : Un bon technicien. Contre l’Allemagne de l’Ouest, il s’est démené comme un diable pour porter main forte à la défense notamment pour museler les attaquants allemands Briguel et Rummunige. Il est aussi doté d’une puissance de tir qui aide parfois à faire la différence. Lors des Jeux Méditerranéens en 1983, il a marqué un but des 30 mètres contre la Turquie au Complexe Mohammed V. Hcina : Un solide arrière. Homme de confiance de Faria.


Krimau : Voilà un joueur qu’on peut qualifier de buteur dans sa carrière. Le nom du joueur Merry Krimau a émergé, alors qu’il était encore adolescent des rangs de l’équipe du Port de Casablanca, et de l’Esthétic Club dont j’étais président-entraîneur. Lors du tournoi de l’amitié que nous avons organisé où une sélection de l’Ancienne Médina rencontra celle de la Nouvelle Médina, à l’occasion de la fête de la Jeunesse, et qui a drainé une grande assistance, Krimau montra ses capacités et étala toutes les qualités d’un footballeur qui promet. Le regretté Me Semlali, alors sélectionneur des jeunes, et le regretté Khalfi, alors entraîneur des jeunes, l’ont repéré avec d’autres jeunes et l’ont incorporé au sein de la sélection qui allait jouer à Bastia. Il faut rappeler qu’à cette époque on voyait chez lui les signes d’un bon buteur puisqu’après les prolongations il m’a dit qu’il pouvait marquer son penalty au profit de l’équipe de l’Ancienne Médina même s’il avait devant lui un bon gardien qui joue au championnat de première division.


Après cette belle rencontre entre les deux équipes dans ce tournoi de l’amitié, votre serviteur qui en était l’organisateur, a invité tout le monde (joueurs, dirigeants, staff technique, des supporters) au restaurant du port appartenant à Abderrahman Belmahjoub.


A Bastia, lors d’un tournoi qui rassemblait les juniors du football mondial, Krimau attira les regards. Il partit alors comme joueur professionnel en France où il obtint des résultats magnifiques, et joua notamment avec Bastia le match final du championnat d’Europe.


Sonparcours professionnel fut très positif, comme le fut son rôle au sein du onze marocain qui trouvait en lui l’homme des missions difficiles lors des différentes phases éliminatoires. Avant de s’éloigner des stades, il réalisa enfin son rêve en participant au Mondial 86 au Mexique. Il a commencé sa carrière de buteur pour finir en beauté en marquant le troisième but marocain contre le Portugal lors de ce Mondial.


Abderrazzak Khaïry : Deux buts au Mondial. Khaïry fit ses débuts dans l’équipe du Hilal au quartier Yacoub El Mansour à Rabat. Il entame sa carrière professionnelle avec la sélection des jeunes en 1982 à l’occasion du tournoi Saint Malo, puis en Coupe de football de Palestine. Il réalise, avec ses camarades de l’équipe des FAR, les meilleurs scores en championnat, en coupe, et en championnat d’Afrique.


Voici, enfin, un autre témoignage sur notre football émis par Cruyff, la star hollandaise, européenne et internationale : « Mon premier contact avec le football marocain fut lors de ma visite avec l’équipe espagnole de Barcelone. J’ai remarqué à cette occasion que le football marocain possédait des techniques supérieures et ses aptitudes qui le rehaussaient au niveau international.


Cependant, il est demandé à ce footballeur de corriger certaines erreurs dans l’organisation du jeu, dont la principale est la conservation du ballon, car le joueur marocain aime, à l’excès, conserver le ballon.


Il manque au joueur marocain la stature internationale. Cela est dû essentiellement au système de la pratique footballistique du Maroc mais cela n’empêche pas le joueur et le football marocain de briller dans les rencontres internationales. Le Mondial 1986 au Mexique reste une étape importante où ils ont enregistré des résultats positifs qui ont confirmé leur évolution ».

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