Par: Mohamed Benchrif (MAP)
L'exploit des "Lions de l'Atlas" lors de la Coupe d'Afrique des Nations à Tunis et le doublé historique de Hicham El Guerrouj aux JO d'Athènes constituent incontestablement les principaux événements sportifs nationaux de l'année 2004 qui a été marquée également par l'échec, pour la quatrième fois, de la candidature du Maroc pour l'organisation du Mondial de football.
Les "Lions de l'Atlas" ont donné une impulsion au sport national en débutant en fanfare l'année avec la finale de la CAN perdue face à la Tunisie, pays organisateur (2-1). Une défaite qui, bien qu'amère, a fait grandir le onze marocain qui a forcé le respect en ne déméritant point et en achevant le tournoi avec tous les honneurs alors que d'aucuns ne lui prédisaient pas un parcours aussi brillant.
Après l'audience que leur a accordée SM le Roi Mohammed VI au Palais royal d'Agadir à leur retour de Tunis, un accueil populaire sera réservé aux "Lions de l'Atlas", une fête grandiose et enthousiaste à l'honneur de ces héros qui ont écrit une nouvelle page de l'histoire du sport national par leurs belles prestations. Depuis Addis Abeba (1976) et l'épopée glorieuse des coéquipiers de Faras, aucune sélection nationale ne s'est illustrée en compétition continentale comme l'ont fait les hommes de Badou Zaki qui ont buté tout près du but.
Et encore une fois, le hasard du tirage au sort met les deux finalistes face à face dans les éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2006. Un derby maghrébin toujours indécis et dont la première partie s'est terminée, le 4 septembre dernier, sans vainqueur (1-1) dans l'attente du verdict du 9 octobre prochain à Tunis qui sera décisif pour le ticket mondialiste.
Autres faits marquants de 2004, les exploits inscrits en lettres d'or par l'athlète mondial Hicham El Guerrouj dans les annales de l'athlétisme national.
En effet, El Guerrouj a réalisé à Athènes un exploit historique avec l'or du 1.500m et 5.000m rejoignant dans le panthéon de l'olympe le légendaire athlète finlandais Pavoo Nurmi, seul à avoir signé ce doublé en 1924 à Paris.
Pour la première fois depuis les jeux de Los Angeles (1984), l'hymne national sera entonné à deux reprises et le drapeau marocain flottera haut dans le ciel athénien.
A ces deux couronnes s'ajoutera l'argent de Hasna Benhassi sur le double tour de piste. La championne marocaine est devenue ainsi la troisième athlète féminine à monter sur le podium olympique après Nawal El Moutawakel et Nezha Bidouane.
Toutefois, la moisson n'a pas été à la hauteur des aspirations. Sur les neuf disciplines représentant le sport national aux 28èmes olympiades, seul l'athlétisme a défendu sa réputation (2 or et 1 argent) réussissant la meilleure récolte des marocains dans les différents JO et classant le Royaume en 36ème position.
Ces podiums portent à dix neuf le nombre des médailles enlevées par les Marocains depuis Rome en 1960 dont seize pour le seul athlétisme alors que les trois autres, toutes en bronze, sont l'oeuvre de boxeurs. Les autres disciplines (tennis, boxe, natation, haltérophilie, judo, escrime, football et taekwondo) sont rentrées avec le profil bas et bredouilles.
Un mois plus tard, la participation marocaine aux jeux panarabes à Alger n'a pas répondu aux attentes du public avec seulement un quatrième rang au classement général derrière le pays organisateur, l'Egypte et la Tunisie.
Ces résultats démontrent que plusieurs disciplines en dépit de leurs participations régulières aussi bien aux compétitions internationales que régionales ne font que de piètres apparitions parfois furtives et nullement des progrès entre les différentes éditions.
2008 n'est pas si loin que ça. Les quatre années avant les prochains Jeux olympiques et panarabes risquent de se révéler insuffisantes. D'où la nécessite d'évaluer de manière objective les engagements d'Athènes et d'Alger afin d'en retenir les leçons qui s'imposent pour mieux s'affûter et pour que les disciplines sportives nationales ne se limitent plus à faire de la figuration, à défiler lors des cérémonies d'ouverture et à participer pour la simple participation.
Les préparations doivent être méthodiques à commencer par la participation des nationaux aux prochains jeux méditerranéens de juin prochain à Alméria (Espagne).
Au Plan des déceptions, l'année 2004 marquera le souvenir de l'échec de la candidature du Maroc pour abriter la Coupe du Monde de football. Le 15 mai à Zurich, le verdict est tombé comme un couperet: la FIFA décide de confier l'organisation de la coupe du Monde à l'Afrique du Sud, décevant les attentes du Maroc comme ce fut le cas pour les Mondiaux en 1994, 1998 et 2006.
Si l'organisation du mondial lui est passé sous la main pour la quatrième occasion, le Maroc a eu le mérite d'avoir persévéré jusqu'à contraindre la FIFA à adopter le principe de la rotation continentale, convaincu de la légitimité de sa candidature en puisant ses motivations des valeurs et principes de solidarité prônés par l'instance internationale.
La détermination du Royaume pour relever ce défi émane de sa conviction de traduire dans la réalité ce rêve légitime qui est également celui de tout un continent. En prenant à bras le corps et en nourrissant ce projet, le Maroc a fait de sa candidature celle de l'Afrique et comme l'avait souligné SM le Roi Mohammed VI, dans un message de félicitations au président Thabo Mbeki après la décision de la FIFA d'octroyer le mondial à l'Afrique du Sud, l'Afrique est le grand vainqueur.
Loin de les décourager, cette ''déception'' n'ébranlera pas la détermination des Marocains à maintenir les chantiers programmés conscients en cela que l'avenir du sport et des sportifs nationaux dépend largement de la concrétisation de ces infrastructures, de la réalisation des exploits et des victoires sur les scènes sportives internationales.
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