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Paroles de gamins

Source : Le journal

Par Yassine Zizi



Je m'amuse beaucoup avec les gosses d'Al Qadam Addahabi. Venus au Havre pour effectuer un stage de foot avec la plus vieille équipe de France, ils passent leur temps à faire des découvertes et, par la même occasion, à faire marrer tous ceux qui les accompagnent. A Orly par exemple, et après un long moment de silence passé à scruter les lieux, un gamin finira par faire le premier commentaire : « C'est plus grand que Hay Mohammadi ». Suivront d'autres commentaires comme : « Nari, si quelqu'un hreg ici, pas la peine de sortir de l'aéroport. Il peut très bien rester ici pendant vingt ans en gagnant bien sa vie et sans jamais s'ennuyer » ou « Si on en avait un comme celui-là chez nous, il y aurait des bidonvilles tout autour »…


Dans une aire de repos où le bus s'est arrêté pour que les jeunes se dégourdissent les jambes, on entend soudain : Waaa drari, venez voir, il y a un distributeur de boissons sur lequel il y a écrit « je rends la monnaie ». Et un autre : ça doit être interdit chez nous ce genre de machines. Au bled, une machine qui rend la monnaie est une machine défectueuse ». Moi, çà me rappelle une traversée entre Tanger et Algesiras. Dans le bateau, je voulais changer des euros en dirhams et le type de la banque m'a dit « Voilà, ça vous fait 586 DH, mais je vous donne 580 car je n'ai pas les six dirhams en monnaie ». Je n'ose même pas imaginer ce qu'ils se font comme argent de poche pendant l'été. Ailleurs, la monnaie c'est la monnaie et quand il faut rendre ne serait-ce qu'un centime d'euro, on remue ciel et terre pour trouver de la monnaie, car dans la mentalité des autres, c'est hram de garder la monnaie des autres. Combien de 20 centimes de dirham on ne m'a pas rendu chez moi…


A un moment, il était question qu'une partie des joueurs aillent sur le plateau de Thierry Ardisson pour « Tout le monde en parle ». Dans le hall de l'hôtel, quelqu'un croise Hamadi Hamidouch, ancien entraîneur de l'équipe nationale, consultant sportif à la TVM et coach d'Al Qadam et lui dit : « Toi, tu ne devrais pas passer chez Ardisson. Si au Maroc on te voit, tout le monde va zapper parce qu'ils vont croire qu'ils regardent Al Alam Arriyadi ».


Toujours à l'hôtel, une femme de chambre casse par mégarde un flacon de parfum appartenant à l'un des accompagnateurs. Elle le signale à la réception et quelques minutes plus tard, un responsable propose à l'ex-propriétaire du flacon d'aller acheter le même parfum et de présenter la facture pour que l'hôtel le rembourse. Stupéfaction générale et le client n'en revient pas. « Ce n'est pas grave monsieur, de toute façon il ne me restait que deux ou trois pssshhht… pssshhht dans ce flacon ». « Mais si, mais si, allez l'acheter, comme ça, ça vous fera un flacon tout neuf ». Le soir, quelqu'un dira : « C'est ici en France qu'en 2010 il y aura 10 millions de touristes. En plus des autres bien entendu ». Un autre aura cette réflexion : « Si c'était arrivé chez nous, au meilleur des cas et si la femme de ménage ne nie pas sa responsabilité, tu auras droit à un Smehliya, je ne l'ai pas fait exprès ». C'est un peu comme à Fès en juin dernier. J'étais au Sheraton et, une nuit dans le parking de l'hôtel, ma voiture a été déplacée par plusieurs individus qui l'ont soulevée et qui l'ont cognée contre le trottoir. L'aile arrière-gauche était un peu défoncée et quand le matin j'avais voulu comprendre ce qui s'était passé, personne n'avait rien vu et on a même essayé de me persuader que ma voiture était comme ça quand j'étais arrivé à l'hôtel. L'histoire est un peu longue mais au commissariat où je me suis retrouvé pour déposer plainte, le directeur du Sheraton est venu et m'a proposé de payer les dégâts. J'ai refusé et je lui ai dit que je retirais ma plainte si on m'expliquait ce qui s'était passé et il m'a promis de me rappeler le lendemain pour me donner tous les détails. J'attends toujours.


Toujours à l'hôtel avec les gamins. Au restaurant un gosse prend une salière et assaisonne son plat. Il y goutte et crache le tout. « Awwaaaah, le sel est plus salé ici que chez nous ». Et son voisin de table : « C'est pour ça qu'ici ça s'appelle le sel et que chez nous on dit lmelha ». A quelques tables de là, une autre discussion animée : « Dites-moi, en 56, on était vraiment obligés d'avoir notre indépendance ? » « Mais qui te dit qu'on l'a eue ? Tu crois que Vivendi, Lydec, Amendis sont là pour passer 15 jours de vacances ? ».

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