Dans le cadre de la promotion de la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du Monde 2010, le Comité chargé de cette candidature a planifié toute une série de visites au profit de la presse internationale et nationale. Ces visites ont pour but de faire découvrir aux médias étrangers les possibilités et les capacités de notre pays à accueillir cet événement mondial.
Quatre média-tours ont été déjà organisés ces dernières semaines. Ils ont permis à la presse étrangère de constater de visu les grands chantiers déjà entamés dans les principaux sites désignés, pour abriter les compétitions du mondial à savoir Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir, El Jadida, Tanger, Fès et Meknès.
Plus de 70 journalistes internationaux se sont rendus sur ces lieux et ont pu s’encquérir des travaux en cours de réalisation.
Pour que la presse nationale ne soit pas en reste, le Comité de la candidature Maroc 2010 a tenu à ce qu’elle soit associée à ce formidable défi. C’est ainsi qu’une quarantaine de journalistes marocains ont été conviés 4 journées durant (du jeudi 18 au dimanche 21 mars) à se rendre-compte d’eux-mêmes des avancements des travaux de construction de certains stades, notamment ceux de Tanger, Fès (déjà terminé) Marrakech, ainsi que du centre hospitalier de Fès ainsi que la station des télécommunications à Shoul (Rabat).
Après une nuit à Tanger dans le superbe hôtel Mövenpick, la presse nationale s’est rendue sur les lieux du stade de Tanger où les travaux vont bon train et seront, nous assure-t-on, terminés dans les délais. Ensuite, départ sur Fès en bus pour une randonnée des plus agréables à travers de beaux paysages où tout est d’un vert agréable et reposant.
C’est durant ce trajet qu’a été improvisée une sorte de conférence de presse fort riche en informations. Pendant quatre bonnes heures et demie, MM. Benchekroun Youssef, responsable sécurité et infrastructure, M. Saïd Nejjar, responsable communications et Zghari M’hamed, responsable de la mobilisation autour du dossier 2010 accompagné de Bachir Thiam attaché de presse à 2010 vont nous affranchir en large et en long sur ce dossier que le Comité de candidature 2010 a bien cerné et ce à tous les niveaux.
C’est donc dans un souci d’informer nos concitoyens que nous leur relatons ci-dessous l’essentiel du contenu de cette conférence-bus.
Q : Nous voudrions connaître le coût de la campagne des média-tours et le nombre de journalistes étrangers et marocains qui y ont participé (Jamal Edine Harradi « L’Economiste »).
M. Benchekroun : Nous avons déjà organisé quatre média-tours avec des journalistes étrangers dont le total s’élève à quelque 70, en plus de celui que nous faisons avec vous et vous êtes 36. Il reste encore un autre à faire avec les journalistes africains (une vingtaine). Ça fera en tout 120 à 130. L’essentiel, c’est que ces média-tours se fassent pour expliquer et montrer à l’opinion publique nationale et internationale qu’un travail se fait, qu’il est là et que notre dossier est solide.
Q : Pourquoi des villes comme Oujda ou Nador n’ont pas été choisies et ont été négligées ? (Adil Ben Malek « Journal du sport »).
M. Benchekroun : C’est une question fort importante. Premièrement, nous n’avons pas négligé ces villes comme nous n’avons négligé aucune région d’ailleurs du Maroc et cette Coupe du Monde si nous l’organisons (In Cha Allah) sera bénéfique à tout le pays. Le choix des sites a nécessité une réflexion profonde. Cette réflexion nous a mené à choisir des villes éligibles et dans un périmètre qui permettrait un déplacement (pour les participants et les supporters) facile et rapide. Car nous avons procédé à une répartition des sites par binôme ou bipôle. Au Nord nous avons Rabat-Tanger, au Sud Marrakech-Agadir, au centre Meknès-Fès et à l’Ouest Casa-El Jadida. Une concentration de sites où existent des autoroutes, des trains et autres infrastructures de base (hébergement, hôpitaux, etc.). Chaque bipôle va abriter deux groupes qui vont se déplacer d’une ville à l’autre , exemple : si le Maroc se trouve dans le bipôle de Rabat-Casa, il aura à jouer un ou deux matches dans une ou l’autre ville. Il lui sera donc plus facile ainsi qu’à ses supporters de se déplacer. Croyez-moi le choix des sites nous a pris beaucoup de temps de réflexion et nous avons opté pour ce qui est le plus pratique. D’ailleurs, ce choix a été bien apprécié par les membres de la FIFA qui ont rendu visite au Maroc.
Dans un deuxième temps nous avons pensé construire des stades « utiles », c’est-à-dire qui serviront même après le Mondial et cela aussi est apprécié par la FIFA dont le but est de promouvoir le football. Nous ne voulons pas faire comme en Corée du Sud qui ont détruit des stades après le Mondial 2002 car ils se sont avérés inutiles.
Q : Pourquoi ce tour-média ne va pas jusqu’à Agadir ? (Mohamed Najib « Bayane Al Yaoum »).
M. Benchekroun : Il est difficile de faire en même temps Tanger et Agadir vu la grande distance qui sépare les deux villes, d’autant plus que le temps presse un peu. Mais je peux vous dire que les travaux sur le stade d’Agadir avancent quoique difficilement, car le site se trouve sur une zone rocheuse et donc l’excavation est dure. On est obligé des fois d’utiliser la dynamite. Sur le plan architectural et esthétique c’est un très beau stade. Et sur ce plan (architectural et technique), c’est une réussite du dossier 2006 celui de M. Benhima.
Q : Où en est-on pour l’instant et qu’est-ce qui reste à faire (Ben Arbia Mohamed « Libération » et Belftouh « Al-Alam »).
M. Benchekroun : On avance très bien.
En ce qui concerne la réalisation du dossier, ça a été fait comme nous l’avions prévu et je pense que sur ce plan là on n’aurait pas fait mieux, on a fait ce qui devait se faire et nous sommes confiants. La seconde étape, celle qui concerne la visite technique de la FIFA, s’est déroulée normalement. Nous avons entamé depuis janvier 2004 la 3ème phase, celle du lobbying, c’est-à-dire la promotion internationale et nationale de notre dossier. Nous avons initié des contacts avec les membres de la FIFA. Tout se passe comme nous l’avons souhaité.
Q : Quelles sont les personnalités sportives et politiques étrangères qui soutiennent la candidature du Maroc ? (Lamchakah « Al Ayam »).
M. Benchekroun : De nombreuses personnalités nous soutiennent. Je laisse la parole à M. Mhamed Zeghari qui nous en parlera mieux.
M. Zeghari : Nous avons établi un planning pour cette campagne de lobbying qui comprend 3 stations.
La première concerne la visite qu’effectuera MM. Blatter en compagnie de M. Ben Hammam (Qatar) entre le 7 et le 8 avril et nous devons essayer d’être convaincants. Ensuite, il y a la rencontre amicale contre l’Argentine le 28 avril, et ce sera une occasion de promouvoir notre candidature auprès du votant argentin mais aussi auprès des deux autres sud-américains. Entre temps, nous allons travailler au niveau de la mobilisation nationale. L’enthousiasme engendré par l’équipe nationale après la CAN de Tunisie a démontré l’amour que porte le peuple marocain au football. Nous avons comme projet d’organiser des soirées et des meetings pour mobiliser plus les Marocains à cette candidature. Puis enfin en 3ème lieu nous irons à Zurich le 15 mai pour défendre crânement nos chances. Quant à ceux qui nous soutiennent, nous avons la France, l’Espagne dont le président de la Fédération M. Villar a défendu avec beaucoup d’énergie notre candidature il y a de ça quelques jours, malgré ce qui s’est passé à Madrid et que nous condamnons tous. On peut citer aussi le Costa-Rica, le Paraguay et l’Argentine.
Q : Quel est l’impact de ce qui s’est passé en Espagne (attentats terroristes) sur notre dossier ? (Hassan Basri (Al Mountakhab) et Mohamed Zamane TVM)
M. Zghari : Le terrorisme est devenu international et l’Espagne qui en est la première victime, défend notre candidature avec une fougue extraordinaire. C’est là un témoignage qui nous réconforte.
Q : Avez-vous réfléchi à une solution pour permettre aux Marocains de suivre les matchs de la Coupe du Monde, vu leur faible pouvoir d’achat ? (Fadwa Ghannam « Aujourd’hui le Maroc »)
M. Zghari : Nous avons plusieurs scénarii dont la création d’une caisse-épargne, à partir de juin 2004 (si nous avons la Coupe du Monde 2010) pour épargner d’ici 2010 de quoi suivre les matches. Nous avons pensé à un prix qui prendra en considération ce faible pouvoir d’achat. Le billet coûtera peut-être entre 100 et 150 dh par match.
Q : Vous avez invité des membres de la FIFA à venir visiter le Maroc, avez-vous reçu des confirmations ou non ? (Saïd Yassine « Assahifa »
M. Zghari : Jusqu’à aujourd’hui, 6 membres sont venus, d’autres ont refusé toute visite à un pays candidat. Nous nous sommes rendus dans les cinq continents pour essayer de convaincre les membres pour voter pour nous et aussi promouvoir notre dossier.
Q : Rothenberg est-il toujours au comité Maroc 2010... si oui quel est son apport à notre candidature ? Quel impact a eu l’incident Maroc-Suisse sur notre dossier ? (M. Koraïche « L’Opinion »)
M. Benchekroun : « M. Alain Rothenderg a une expérience dans ce domaine, il a organisé la Coupe du Monde 94 aux U.S.A, il nous a apporté cette expérience pour confectionner notre dossier, il continue à travailler avec nous, c’est un élément très important, il connaît la FIFA et ses rouages, il nous est très utile ainsi d’ailleurs que Bob Stiles (pour la sécurité et Jim Elis pour le volet santé). Alain Rothenberg va nous aider beaucoup vis-à-vis des votants Nord-Américains. C’est toujours un soutien très important. Quant à l’impact de l’incident qui eut lieu lors de Maroc-Suisse, je peux vous dire qu’il n’était pas négatif.
Q : Quelles sont les chances du Maroc ? (Rachid Labchir « Al Bayane »
M. Benchekroun : In Chaâ Allah on va gagner, on fait tout pour. On aura fait ce qu’il fallait.
Q : Pouvez-vous nous expliquer les systèmes d’urgence dans les hôpitaux lors de la Coupe du Monde 2010 et comment vous allez traiter ce volet santé ? (Mohamed Sakim « Al Ahdate Al Magribia »
M. Benchekroun : Ce volet santé est un volet que nous avons pris très au sérieux comme tous les autres volets d’ailleurs dans notre dossier. Le Maroc se distingue des autres candidats par son environnement sanitaire favorable. D’abord nous ne connaissons pas à ce jour de maladies infectieuses ou d’épidémie. Nous avons des systèmes de sécurité et de contrôle (en eau potable par exemple). Nous avons une infrastructure et des ressources médicales appréciables, dans la mesure où le Maroc bénéficie d’une santé publique, semi-publique, privée et militaire. Additionnez tous ces services de santé et vous allez constaté que sur ce plan (infrastructure et ressources humaines ou autres) nous n’avons rien à envier aux autres candidats sérieux. De plus chaque ville sera équipé d’un centre hospitalier. Sur le terrain de compétition, il y aura une couverture sanitaire à la hauteur de l’événement. Chaque stade sera doté de centre de soins immédiats (intervention en cinq minutes) pour les joueurs, les organisateurs ou les spectateurs. Des F.A.C (First Aid Center) seront installés pour répondre à toute urgence et pour répondre à un pronostic vital. A un niveau supérieur,le patient sera acheminé vers un hôpital qui sera à proximité du stade (10 mn environ), ensuite si le besoin s’en ressent il le sera sur un établissement spécialisé qui se trouvera dans cette ville. Et enfin, il y aura le rapatriement sanitaire. Ce système médical sera valable et pratiqué dans toute zone d’accumulation de populations (campings, avenues, parcs, etc...)
Q : Quelle sera la capacité d’accueil de Tanger ? (Mustapha Berrada « Maroc-Azur »)
M. Benchekroun : En 2010, 33.000 lits. Nous avons développé un autre concept d’hébergement : Bateaux-croisières, cités universitaires, Ryads et maisons d’hôtes, résidences, des établissements publiques.
Q : Peut-on avoir une idée-estimation du nombre d’emplois que peut générer la Coupe du Monde ? Et comment va-t-on se comporter avec tous ces milliers de gens qui seront dans les rues à vivre leurs joies à leur façon surtout les touristes ? (Mehdi Laâboudi « La Nouvelle Tribune »)
M. Benchekroun : Ce ne sera pas un remède contre le chômage, mais ce sera un moyen inouï, incroyable, une étincelle qui va réveiller les Marocains et les pousser à travailler plus. Ce sera un impact psychologique considérable qui consolidera la stratégie de développement actuel et le renforcera. C’est aussi la certitude que de grands projets vont se réaliser dans notre pays.
M. Zghari : Ce sera magnifique pour l’image du Maroc à travers toute la planète. Avec la retransmission télévisée 30 milliards de personnes cumulées vont faire connaissance avec le Maroc. C’est extraordinaire.
M. Benchekroun : Quant aux milliers de gens qui seront dans les rues, il faudrait préparer la population locale à ça. D’autre part, il faudrait être très strict sur certains comportements qui toucheraient à la liberté d’autrui. Il faudra aussi trouver la bonne frontière dans ces rapports avec les faits et user de tolérance quand c’est mérité. Il faut aussi combattre toute sorte de hooliganisme et nos forces de sécurité savent ce que c’est, ils ont eu des expériences dans ce sens notamment en France en 98. De plus la sécurité se fait avec plusieurs pays, tous y participent. Dans ce domaine nous avons des conseillers notamment Bob Stiles qui s’est occupé de la sécurité lors de la finale U.S de Super Bowl.
Q : Est-ce que vous avez profité des points faibles de nos concurrents ... ? (Saïd Cherrat Al Alam Riadi)
M. Benchekroune : Tous ont leurs chances, nous défendrons nos points forts et nous ne nous occupons pas des points faibles des autres.
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