Après le KACM en 1996 et le RCA en 2003, les FAR ont à leur touroffert au Maroc le trophée de la CAF, 20 ans après avoir été le premier club marocain à obtenir un sacré continental, des clubs champions. Cet exploit a été attendu après la belle opération réussie au match «aller», bravant les velléités de provocation, la médiocrité de l'aire du jeu et surtout la partialité de l'arbitre gambien.
Les FAR avaient fit montre d'une grande maturité à laquelle faut-il ajouter le métier d'un coach futé qui a su éviter à ses joueurs des cartons qui auraient conduit à l'absence de pas moins de 8 éléments au match «retour». Il avait maintenu au repos son joker, Kaddioui. Autant dire que la victoire des FAR n'était nullement improvisée. Cela a été démontré également samedi, grâce à un schéma tactique qui a dérouté tout le monde.
Les FAR ont en effet fait par moment le mort pour surprendre l'adversaire à … trois reprises. Personne ne trouvait rien à dire à la fin du match, pas les Nigérians, joueurs et journalistes confondus. On pouvait par ailleurs lire les signes de contentement dans le regard de Issa Hayatou, président de la CAF, séduit par la qualité du jeu, de l'organisation et surtout du fair play.
Un score large mais laborieux quand même face à des Nigérians échaudés par leur presse et qui avaient la lourde responsabilité de faire atténuer la déception laissée par l'élimination de leur sélection nationale de la Coupe du Monde 2006. On leur a promis monts et merveilles en cas de victoire finale. Pour cela, Daulphin a campé à Rabat depuis mardi après un séjour en Espagne.
Comme on pouvait le constater au début du match, ils n'étaient nullement impressionnés par les 40.000 fans déchaînés ni par l'adversaire d'en face qui a failli les forcer à la parité au match “ aller ”. Ils optèrent pour l'offensive, question de chercher le but libérateur ou au moins maintenir les militaires loin de la cage de Chijoke. La vivacité de leurs joueurs et leur grande technicité étaient autant de problèmes à surmonter pour Fakhir. Difficile mais impossible vu que les FAR étaient au grand complet.
Il leur a fallu 10 minutes de manœuvres et un moment d'inattention de la défense nigériane pour que les militaires ouvrent la marque par Seraj, laissé seul sur le flanc droit. Ce n'était que justice après trois opportunités chaudes. Le stade s'enflamma, ivre de bonheur, trop même car une pluie de bombes fumigène allait s'abattre sur le tartan et provoquer un brouillard londonien. Une ambiance qui n'était pas sans rappeler les années fastes. Les compteurs étaient remis à zéro. Le public poussait les siens vers un second un but. Ajraoui l'aurait réussi si la passe de Kaddioui était assez ajustée (19e).
Curieusement, les FAR vont débrayer, se repliant en défense, donnant ainsi l'occasion aux visiteurs de respirer et surtout de manœuvrer dans les parages de Jermouni. Plus encore, ils passèrent à côté de l'égalisation à deux reprises. Et puis, c'est la défense qui repousse en catastrophe un ballon brûlant (24e). Ragaillardis par la baisse de régime des nôtres, les visiteurs se portèrent encore plus en attaque, pour instaurer une légère domination due à leur supériorité au milieu. Contre le cours du jeu, un rush éclair mené par 5 militaires contre 3 défenseurs mais Ajedou trouva le moyen de dilapider l'opportunité franche en rajoutant un drible de trop (35e). Inacceptable ! Mieux encore, une prise de bec allait éclater entre deux joueurs.
Les FAR avaient tout simplement perdu leur sérénité devant Fakhir qui s'agitait sur le banc de touche. Mais les Marocains finiront par revenir, grâce à l'appui des gradins. Ces derniers seront récompensés de nouveau par l'inévitable Serraj qui mit dans la lucarne le retrait de Ajedou (45e). Un but qui vient à un moment psychologique important.
Les coéquipiers de Kaddioui rejoindront les vestiaires sous les applaudissements. Ils en reviendront avec un moral gonflé à bloc, comme en témoignage cette reprise tonitruante qui finit par énerver l'adversaire. En conséquence, l'arbitre tunisien, Hicham Guirat brandit le premier carton de la partie sous le nez du libero Goldwin Emmah avant de faire de même à l'attention de Yassine Naoum. L'entraîneur Mussa Abdullah effectua deux changement d'un seul trait (53e). Il n'avait plus le choix, il devait chercher l'égalisation car, même avec deux goals d'avance, les FAR n'étaient pas encore qualifié définitivement. L'engagement physique des visiteurs, à la limite du tolérable, servait les nôtres qui gagnaient du temps. Fadli eut le but du KO, mais son heading passa légèrement au-dessus (60e).
Ce n'était que partie-remise car Ajraoui allait dévier victorieusement de la tête une longue ouverture de Ajedou (63e). Echec et mat. Le match était plié en dépit du sursaut d'honneur de l'adversaire car lui fallait-il encore déjouer la vigilance d'une défense intraitable, orchestrée par Fadli en l'absence du capitaine Ouchela. N'empêche que les Nigérians s'offrirent une occasion de but quand la transversale a supplé Jermouni, battu (68e). Ce dernier sauvera miraculeusement un boulet (76e). Les FAR ne seront plus inquiétés car ayant pris les commandes au niveau la ligne médiane. Ils auraient ajouté un 4e but si l'arbitre n'avait préféré accorder une faute à Kaddioui au lieu de donner l'avantage à Ajedou qui s'était envolé vers le gardien (80e).
Fakhir procéda à deux nouveaux changements, incorporant Benkassou et Maaroufi, question de boucler les quelques avaries saillantes. Il fit entrer Ouchla, pourtant blessé. Très clair, il voulait que son capitaine fasse partie du groupe auréolé.
Trois minutes supplémentaires n'auront aucun effet sur le résultat. Le coup de sifflet retentit subitement pour annoncer la consécration finale des FAR. Une apothéose plus que méritée vu le parcours sans faute des miliaires qui ont terminé à la tête de leur groupe, avec 5 victoires et un nul. Une consécration qui leur permet de faire banco, enlevant les 400 millions de centimes mis en jeu par la CAF.
Brahim Oubel
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