Par Driss Bennani
1972: Naissance à Casablanca
1995: Champion du Maroc avec le Raja
1996: Champion d'Asie avec le Hilal saoudien
1998: Marque deux buts contre l'Ecosse en France 98
1999: Champion d'Espagne avec le Deportivo
Mohamed ben Mohamed Belfqih.
Smyet mok ?
Idrissi Moudiâ Fatima.
Nimirou d’la carte ?
BE 63T1962.
Quand vous n'êtes pas dans votre café, comment remplissez-vous vos journées depuis que vous ne jouez plus ?
Je m'investis de plus en plus dans le travail associatif et gère mes affaires personnelles. J'étudie les langues également. Après le français et l'espagnol, j'attaque l'anglais. Maintenant que j'ai le temps, j'essaie de me rattraper.
En un laps de temps très court, vous êtes passé d'un véritable mythe à M. Tout-le- monde. C'est dur ?
Dans le milieu, on dit souvent que “lkoura madaymach” (le foot n'est pas éternel). La carrière d’un footballeur a une durée limitée, comme d'autres professions d'ailleurs. Avant, j'étais très bien accueilli partout où j'allais, j'étais adulé. Aujourd'hui, c'est fini.
Les Marocains sont donc si ingrats ?
Jamais. Mais pour passer cette épreuve, il faut avoir de la patience et du courage. Je m'y suis toujours préparé parce que j'ai vu comment d'autres grands joueurs ont fini leurs vies dans l'oubli.
C'est peut être pour ça que vous n'avez pas fait long feu. à peine entamée, vous prépariez déjà la fin de votre carrière ?
Ma carrière a pris fin à cause d'une blessure récidivante au genou. Malgré cela, j'ai reçu plusieurs offres que j'ai déclinées. Je n'aime pas tricher. Plusieurs de mes amis m'ont conseillé de me la couler douce dans un championnat du Golfe. J'ai refusé.
C'est pourtant là que vous avez commencé votre carrière ?
Par accident. J'avais des offres de clubs français que mon agent n'a pas traitées à temps et que j'ai donc ratées. En même temps, je commençais à avoir des ennuis avec le Raja quand le Hilal m'a fait une offre intéressante. 60.000 DH par mois au lieu des 3000 du Raja pour une durée de deux ans. J'ai foncé pour deux raisons : d'abord, assurer un équilibre matériel à ma famille puis mettre un pied dans le monde professionnel.
Et sans l'intervention de Hassan II, vous auriez moisi en Arabie...
Exactement. Après notre qualification en Coupe du monde, Hassan II a donné une réception au palais en notre honneur. Le Hilal a refusé de me libérer. Remarquant que je n’étais pas là, le roi a demandé après moi. Quand il a su les motifs de mon absence, il a demandé au général Housni Benslimane de me faire sortir d'Arabie Saoudite. Des contacts à haut niveau ont ensuite eu lieu et j'ai pu quitter le club après avoir payé une somme importante.
Vous avez eu une courte carrière professionnelle. Vous n'avez pas su vous préserver ?
Les deux premières années au Deportivo se sont bien passées. Mais à partir de la troisième, j'ai été souvent malade ou blessé et j'ai perdu ma place au sein de l'équipe.
Avouez que vous n'avez pas su gérer votre carrière !
Peut-être. J'étais niya (naïf), et je l'ai payé. J'acceptais avec plaisir de disputer un match d'équipe nationale un dimanche, au Nigeria, par quarante degrés, et d’enchaîner des entraînements le lundi après-midi en Espagne par moins dix degrés. Ça m'a certainement épuisé. Mais jusqu’à aujourd'hui, je ne me suis pas encore expliqué le secret de mes blessures systématiques, la veille des grands matchs.
Laâyn (le mauvais œil) ?
Peut-être, je n'exclus pas cela.
Vous rêviez d'une carrière à la Naybet ?
Bien sûr, et même à la Dino Zoff. Mais on n'est pas toujours maître de sa carrière. Malgré tout, j'estime avoir quand même eu mon quart d'heure de gloire, hamdoullah.
Pourquoi, vous autres footballeurs, ouvrez-vous systématiquement des cafés après votre retraite ?
Je crois avoir été le premier à le faire, avant Zaki et Lakhlaj. J'ai demandé autour de moi et j'ai réalisé que c'était un bon investissement.
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