Sortir notre football de l’ornière passait inéluctablement par l’adoption d’un nouveau plan d’action mais aussi par la recherche des moyens pour le concrétiser. La FRMF s’est inscrite alors dans cette dynamique en signant le 07/06/05 avec le gouvernement et les collectivités locales le contrat-programme pour la mise à niveau du football national.
Il faut signaler que plusieurs projets de réforme ont déjà été entrepris auparavant sans être menés à terme. Cette fois-ci, la cote d’alerte a été franchie et il était impératif d’amorcer réellement une vraie action de salubrité sportive. Notre football s’appuie sur des fondements obsolètes et la loi sur l’Education physique et le Sport n’a fait qu’empirer les choses en introduisant il y a plus d’une dizaine d’années la notion d’adhérent. Un choix qui s’est avéré non payant dans la mesure où il n’a pas recueilli les suffrages des supporters pour se transformer en adhérents en réglant des cotisations excessives pour le citoyen marocain dont chacun connaît le pouvoir d’achat. Il y a des dirigeants qui ont élevé outrageusement la barre (qui atteint parfois les 10.000 dh) dans un but purement dissuasif afin de fermer la porte à tous les supporters indésirables. La plupart des clubs sont devenus des tours d’ivoire où se sont retranchés des comités pour mener la barque comme ils l’entendaient. Il est vraiment navrant de voir des clubs d’élite comptant moins de 10 adhérents. En GNF II, il y a des équipes, ne disposant d’aucun adhérent, qui peuvent tenir leur assemblée générale annuelle et prendre part au Championnat d’une manière légale. Et de la même manière, on ne prête aucune attention aux finances des clubs endettés jusqu’à ne plus pouvoir payer joueurs et staff technique.
L’actuelle réforme permettra enfin de finir avec un amateurisme débutant qui ne générait rien et mettre un terme à une crise, qui n’a que trop duré et qui a profité à des parasites, à un football médiocre et à des dirigeants qui ne connaissent le football ni d’Eve ni d’Adam !
L’Etat a donc décidé dans un premier temps d’injecter les fonds de mise à niveau, nécessaires et indispensables, il reviendra ensuite aux décideurs sportifs de voler de leurs propres ailes et de gérer des profits, en investissant dans le football et son image. Il ne faut pas avoir peur mais il s’agit bel et bien de professionnalisme avec un cahier des charges obligatoire et opposable à tous les clubs du GNF1 et GNF2, car autrement, c’est la dégringolade dans les divisions amateurs qui, elles aussi, seront tenues par des cahiers des charges. L’essentiel est qu’il n‘y aura plus d’improvisation et qu’on institutionnalisera le football en une pratique d’élite. Car c’en est fini de l’Etat-providence, qui se satisfait de la charité, sans rien réclamer en échange de ceux qui se suffisent de se servir, sans jamais rendre compte.
L’argent qui circule dans le domaine footballistique au niveau international donne le tournis alors qu’on continue à réduire, dans notre pays, le football à son seul aspect de pratique de loisir. En France, à titre d’exemple, CANAL PLUS a acheté les droits de retransmission des matchs de LIGUE 1 à 600 millions d’euros.
La réussite de cette reforme permettra la mise sur pied d’une véritable élite, avec les cadres appropriés et des statuts ad hoc et notre football pourra enfin décoller. Malheureusement, il existe encore des foyers de résistance qui ne veulent pas de cette réforme et particulièrement de la transparence qu’elle va générer au niveau de la pratique footballistique dans notre pays. Ce refus émane de certains milieux qui devaient être les premiers à la défendre. On peut se demander, par exemple, pourquoi une partie des dirigeants des clubs ou même des entraîneurs marocains conteste la relégation de 4 équipes cette année et l’année prochaine alors que le passage à un GNF1 à 12 équipes est plus qu’un choix rationnel qui doit être soutenu normalement par tous ceux qui veulent que notre football puisse connaître un développement harmonieux et durable (prenons l’exemple d’un pays riche comme la Suisse où il y a que 10 équipes en première division professionnelle) .
Ce système élitiste devant dégager en fin de Championnat des équipes qualifiées pour disputer un play-off et un paly-out. Le niveau de la compétition en serait relevé et l’attrait du spectacle suffirai alors à attirer les sponsors pour s’investir durablement et fortement dans le football national.
La restriction du nombre des équipes d’élite permettra aussi de générer d’autres compétitions au niveau de l’élite. Le GNF peut ainsi organiser une deuxième Coupe qui peut être disputée par les clubs d’élite (GNF1 et GNF2) à l’instar de la Coupe de la Ligue disputée en France et en Grande-Bretagne. Pendant le Ramadan, le GNF peut décréter une trêve et organiser une Coupe de mini-foot (football en salle) entre les clubs d’élite vu la particularité du mois sacré au niveau de la pratique sportive pour les professionnels, c’est le cas d’ailleurs en Europe lors de la trêve hivernale.
On pouvait bien dire qu’il s’agit encore une autre fois de vœux pieux et qu’il faut rester prudents et circonspects et surtout attendre le début de la concrétisation de tous ces changements maintes fois promis mais jamais réalisés. Cependant, le fait que c’est le secrétaire général de la FRMF, Ahmed Ammor qui s’est fait le porte-parole de toutes les bonnes résolutions de la nouvelle réforme et connaissant le sérieux, la rigueur et la loyauté de ce serviteur de la cause du ballon rond, on ne peut que croire en la « solidité » des multiples projets de la Fédération.
Notre pays connaît plusieurs chantiers de réforme dans des domaines différents et une ouverture démocratique irréversible, le football national ne peut plus donc échapper à cette dynamique.
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