Il était ici au Caire pour suivre et soutenir l’Equipe nationale. Il est arrivé directement de Bordeaux pour un séjour avec son fils. El Mostafa Chamakh, père de Marouane, la coqueluche du public marocain et de celui de Bordeaux, est installé dans un hôtel à l’autre bout de la ville, loin de son fils de quelque 50 kms. Il ne le voit qu’une fois par jour le soir. Le téléphone il ne faut pas compter sur Marouane pour vous répondre, il ne le fait que très rarement.
Nous avons rencontré le père Chamakh qui a bien voulu répondre à nos questions
Q : Que pensez-vous de votre fils Marouane ?
R : Comme tous les parents, je suis fier de lui ainsi que de ses frères et de la petite Amal. Je leur souhaite de réussir ainsi d’ailleurs qu’à tous les enfants des Marocains.
Q : Est-ce vous qui avait poussé votre fils à pratiquer le football ?
R : Bien que j’ai été un footballeur au sein de l’équipe du Difaâ Aïn Sbaâ, je n’ai jamais décidé pour lui. Il a toujours aimé jouer au football. Déjà à 9 ans, il était sélectionné par l’école de formation Lot et Garonne à Aiguillon où nous habitons. A 14 ans, il est sélectionné pour un grand nombre de tournois nationaux.
Puis il a été choisi pour faire partie de l’équipe de France des 14 ans, tournoi qui se déroulait à Nantes avec des équipes du Brésil, d’Argentine entre autres. Durant ce tournoi, il a été sacré meilleur buteur et meilleur joueur.
A ce moment là, les équipes de Bordeaux, Lyon, Lens et d’autres commencèrent à s’intéresser à lui. Nous avons choisi bien sûr Bordeaux car c’était près de chez nous.
Il a donc rejoint le centre de formation des Girondins.
Q : Et ses études ?
R : Il a pu les poursuivre et obtenir son bac comptable.
Q : Est-ce que cette réussite dans les études et le football a changé la famille ?
R : Le succès d’un de ses enfants change tout. Je n’ai pas réussi là où il a réussi c’est en quelque sorte une revanche. Il est aimé par tous à Bordeaux,ici dans la petite ville d’Aiguillon, tout le monde l’aime beaucoup.
Q : Les relations avec les autres membres de la famille...
R : Son frère aîné Salah Eddine le conseille, s’occupe de lui, avec Anouar et Yacine ses cadets, c’est une grande complicité. Ils adorent tous le football. Le plus jeune Yacine (18 ans) est lui aussi promis à une belle carrière (In Chaâ Allah). Mais la star de la famille c’est Amal leur petite sœur de 8 ans. Avec elle, Marouane oublie tout, il l’adore, il lui amène des cadeaux, il la gâte. Al Hamdoulilah.
Nous vivons dans une ambiance et ma femme Fatiha veille à ce que ce bonheur dure, un bonheur que je souhaite à tous les Marocains. Wa Al Hamdou Lillah.
Q : Est-ce que Marouane vit avec vous ?
R : Non, il a un appartement à Bordeaux à 120 kms de chez nous, mais dès qu’il a du temps il vient à la maison.
Q : Que vous a procuré son appel en équipe nationale ?
R : Beaucoup de fierté. Mais c’était en même temps assez dur à vivre, car il venait de jouer un match avec l’équipe nationale espoir, de France contre les Tchèques, c’était un match amical. Et quand Madih m’avait appelé pour que Marouane rejoigne l’équipe du Maroc espoir, je lui ai répondu que si c’est pour un match amical, c’est oui, si c’est pour un match officiel on allait réfléchir. Je pensais à son avenir car à ce moment-là il allait jouer en équipe de France.
Puis Zaki m’a appelé. Alors on s’est réuni tous ses frères et sa maman pour prendre une décision. Et nous sommes très contents d’avoir fait ce choix.
Q : Que pensez-vous du onze National et de la prestation de Marouane dans cette CAN-2006 ?
R : Je suis triste pour le Maroc, je le suis encore plus quand je vois et j’entends les supporters marocains insulter leur équipe. Cela fait mal.
Pour ce qui est de la prestation de Marouane, vous avez vu, il était très étroitement marqué tout le temps par 2 ou 3 joueurs. Il a reçu peu de ballons, j’ai vu qu’il se battait, qu’il luttait, qu’il se tuait au travail.
Q : Son avenir et celui de l’Equipe nationale ?
R : Je souhaite à tout le monde bonne chance. Ils seront meilleurs à l’avenir In Chaâ Allah. Je vais vous dire, il y a d’autres joueurs qui jouent mieux que Marouane, je les ai vu près de la place Jamaâ El Fna (NDLR : Le père Chamakh est natif des environs de Marrakech, sa mère est Doukkalie). Je leur souhaite de réussir. Il faut seulement qu’on s’occupe d’eux.
Q : Et ce transfert à Lyon ?
R : Lyon a proposé 17 millions d’euros à Bordeaux, puis dans un 2ème temps 34 millions, mais le président des Girondins répondaient : « Ce que vous voulez, mais pas Chamakh ».
Q : Pour finir où en est la valise de Marouane ?
R : Toujours rien, on ne l’a pas encore retrouvé. Mais ce qui a fait le plus de mal à Marouane, c’est le fait d’avoir ramené des chaussures Nike (5) pour ses copains de l’équipe nationale, comme il le fait souvent, mais il n’a pas pu les leur offrir et cela l’a beaucoup contrarié. Pour ses vêtements, il ne s’en fait pas trop, il préfère ses vêtements de sport ou un jean’s.
NDLR : Marouane Chamakh avait perdu sa valise lors du voyage Casa-Le Caire.
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