Devant près de 50.000 spectateurs enthousiastes à Blyantre, ville située à 140 km de la frontière de l’Afrique du Sud, le Onze national de football a été tenu en échec par le Malawi (1-1) lors du premier match du groupe V dans le cadre des éliminatoires tant de la Coupe du monde que ceux de la Coupe d’Afrique qui vont avoir lieu respectivement en Allemagne et en Egypte en 2006.
Il est vrai que les Lions de l’Atlas étaient privés lors de cette rencontre de leurs deux joueurs vedettes, en l’occurrence le capitaine et défenseur Noureddine Naybet et l’attaquant Jawad Zairi, qui n’ont pas été sélectionnés pour cause de blessures. Mais, l’état lamentable du terrain, le mauvais arbitrage et, surtout, le manque de fraîcheur des joueurs dû à la fatigue du long voyage de près de 20 heures de Casablanca à Blyantre après deux escales à Bamako et à Libreville, ont fini par faire perdre au onze national deux précieux points qui risquent de s’avérer décisifs lors du décompte final en octobre 2005. Car, dans chacun des cinq groupes, seul le premier aux points se qualifiera pour le mondial allemand de 2006 alors que les deux premiers vont s’adjuger le ticket de la CAN 2006.
Or, avec des équipes de la taille de la Tunisie, champion d’Afrique, et la Guinée, outre le Malawi, le Botswana et le Kenya, il faut s’attendre à ce que le moindre point gâché puisse avoir des conséquences fâcheuses sur le classement des Lions de l’Atlas. Déjà lors des éliminatoires du mondial asiatique en 2002, on avait raté la qualification à cause, justement, du premier match nul concédé en déplacement face à la Namibie au moment où le Sénégal, lui, est allé s’imposer là bas.
Malgré tous ces aléas, en principe prévisibles dans ce genre de rencontres se déroulant dans les pays de l’Afrique centrale et australe, les nationaux avaient bien débuté le match parvenant, tout d’abord, à contrer la furia des locaux avant de donner l’estocade à la suite d’un bolide de près de 35 m de Youssef Safri dès la 25e minute de jeu. Bien que timides dans leur jeu et leur prestation, les Lions de l’Atlas réussirent quand même à calmer le jeu pour préserver le score qui leur était favorable jusque-là surtout que le temps était quelque peu clément avec un temps printanier d’après le correspondant de la RTM sur place.
Mais, contre toute attente, le Malawi allait exploiter judicieusement un mauvais placement des défenseurs marocains dans les arrêts de jeu pour égaliser à la 45e minute par Moutaly qui venait de rentrer.
En seconde mi-temps, Youssef Mokhtari a relevé Moha Yacoubi pour donner plus de jus au milieu du terrain mais en vain. Les joueurs du Malawi appuyèrent davantage sur l’accélérateur en dominant copieusement le match avec plusieurs corners qui auraient pu faire mouche et ce grâce à un jeu réaliste à la manière des anglo-saxons aux dires de Cherrat de la RTM. Aussi, l’entraîneur Baddou Zaki se devait de remettre de l’ordre dans sa défense qui donnait des signes de fébrilité et d’affolement avec, surtout, une mésentente manifeste entre Lahcen Ouaddou et Abdelilah Fahmi. Ce dernier avait pour mission de remplacer Noureddine Naybet dans l’axe central.
Baddou Zaki fit entrer Tarik Chihab à la place de Abdelilah Fahmi. Mais, le Onze national a continué à subir le pressing des locaux sans réagir dans la mesure où ses attaquants mal appuyés par le milieu du terrain ne sont parvenus même pas une fois à inquiéter le gardien du Malawi pendant toute la première demi-heure de la seconde période. D’ailleurs, selon le correspondant de la RTM, le portier du Malawi était au repos durant toute cette période.
Il a fallu attendre la 75e minute pour voir Chamakh, lancé par El Mokhtari, tenter un lobe. La rentrée de Houssine Kharja à la place de Youssef Safri allait donner plus de mordant aux nationaux qui inquiètent une deuxième fois le gardien adverse à la suite d’une tête de Marouane Chammakh. L’équipe nationale se permit même le luxe de bénéficier de deux corners consécutifs avant d’être privée d’un penalty après le fauchage de Youssef Hadji en pleine surface de réparation. Mais, pour l’arbitre Zimbaween, il y a eu simulation avec un carton en plus à l’international marocain.
Les joueurs du Malawi firent le forcing en fin de match mais la défense marocaine quoique submergée ne céda pas. Ce sont même les nationaux qui auraient pu marquer le but de la victoire à la suite d’un coup franc direct à l’entrée de la surface de réparation. Mais, l’arbitre de la rencontre siffla la fin du match sans même faire jouer les arrêts de jeu.
Pour information, les Lions de l’Atlas avaient disputé ce match comme suit : Fouhami, Ouaddou, Talal, Fahmi (Chihab, 62e), Regragui, Kaissi, Safri (Kharja, 76é), Kacemi, Yacoubi, El Mokhtari, 46é), Hadji et Chammakh.
Déclaration de Zaki
A la fin de la rencontre, Baddou Zaki, tout en félicitant ses joueurs, s’en est pris à l’arbitre qui a privé son équipe d’un penalty indiscutable et qui a écourté la partie. Il a déclaré à la RTM que son équipe a certes gagné un point mais, l’arbitre lui a fait perdre deux.
Il a imputé la prestation moyenne de ses joueurs à l’état catastrophique du terrain et à l’arbitrage mais, aussi, au manque de fraîcheur de ses joueurs laminés par la fatigue du voyage de 20 heures entre Casablanca et Blyantre, malgré l’escale d’une journée à Libreville. L’arrivée tardive 24 heures avant le match a aussi pesé lourd, dit-il, sur ses joueurs qui manquaient manifestement de fraîcheur physique. Baddou Zaki a, enfin, demandé à la FRMF de faire pression sur la FIFA pour s’assurer si le match du Kenya à Casablanca est maintenu ou non et ce, suite à la décision de l’instance internationale de suspendre ce pays de toutes les compétitions internationales.
Car, conclut-il, si le match ne va pas avoir lieu, il faut libérer les joueurs au moins pour une semaine afin de leur permettre de se reposer avant une nouvelle concentration en prévision du match contre le Botswana début juillet prochain.
Khalid Souaïdi
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