Grave. Pis, la situation a été catastrophique. Même si la presse n'en a pas fait état, il y a eu mort d'homme, dimanche dernier, à Tanger. En l'occurrence, un supporter qui n'avait commis d'autre délit que de se trouver là où il ne fallait pas au moment où il ne fallait pas. Un jeu de hasard malencontreux, en quelque sorte. Voire une véritable roulette russe à ciel ouvert.
Sous ses airs de ville paisible, la capitale du Détroit ne l'est pas. A preuve, le drame qui s'y est produit. Flash Back ! On est le dimanche 6 juin 2004. En ce jour du Seigneur, le choc IRT– FAR est tellement attendu par tous les "aficionados" qui a agrémenté toutes les discussions, une semaine durant. D'aucuns, qui ne sont pas particulièrement friands du sport-roi et qui n'aiment pas faire la queue, se sont même dégotés leurs billets au marché noir, tellement l'affiche était alléchante et tellement son résultat était redouté.
L'équipe locale, l'Ittihad de Tanger, est non seulement en mauvaise posture, mais elle ne peut nullement se permettre un quelconque faux-pas. Si elle trébuche, la chute risquerait de lui être fatale. D'où sa minutieuse préparation et les grosses primes qu'elle a promises à ses joueurs.
Consciente des enjeux, sa rivale, l'équipe des FAR a décidé de lui barrer le chemin. Elle s'est donc préparée à faire assaut de tous ses moyens pour revenir, coûte que coûte, victorieuse de Tanger. Il en allait de sa réputation et de son positionnement au sein de l'élite nationale. Deux formations, donc, et une même prétention : la victoire et rien d'autre. Tel a été l'enjeu mis à l'encan ce dimanche. Un enjeu de taille autour duquel toutes les passions se sont cristallisées. Particulièrement celles des supporters de l'une ou de l'autre de ces deux formations au passé glorieux et aux ambitions dévorantes.
Aux premières lueurs de la journée, la capitale du Détroit s'est donc parée des atours nécessaires à pareilles occasions. Le plus visible d'entre eux fut le service d'ordre imposant qui s'est déployé autour du stade et sur ses abords immédiats. Toutes les mesures ont été prises pour qu'il n'y ait aucun incident sérieux. Le hasard en a néanmoins décidé autrement. Tair Mohamed, un jeune homme de 18 ans en a fait les frais. Il a été si sauvagement et si durement frappé qu'il en a perdu la vie. Ses agresseurs ont été identifiés et arrêtés. Habitant le quartier de Youssoufia à Rabat, le regretté s'est toujours fait le devoir d'accompagner son équipe favorite partout où elle se rendait. Il ne pourra désormais plus le faire.
Emus par le drame, les Militaires ont organisé récemment une cérémonie à sa mémoire et ont pris à leur charge les frais occasionnés par son inhumation. Promesse a également été faite à certains membres de sa famille de leur chercher du travail. Un geste de compassion qu'il faut souligner et dont il faut se féliciter.
Ahmed Saâïdi
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