Par Belaïd BOUIMID
La clôture de la saison en championnat du GNF I appelle un certain nombre de remarques, destinées à renforcer la réforme prévue, depuis la dernière AG de la FRMF et le choix de M. Ahmed Ammor comme animateur du projet du professionnalisme à la marocaine.
Il est vrai que beaucoup reste à faire, pour assurer une réforme structurelle, à un moment où nous avons honte au vu des réalisations réussies par le Portugal, hissé au rang de grande nation footballistique, après être passé par l'une des dictatures les plus archaïques et goûté au sous-développement et à la misère.
Comment expliquer que ce pays ait réalisé un décollage impressionnant, sur le plan du football, au moment où nous avons régressé, que ce soit sur le plan infrastructurel ou du capital de joueurs, puisque le Maroc est obligé, désormais, de recourir à l'apport de nos compatriotes émigrés, pour la constitution de l'équipe nationale, sans se soucier du championnat national et des joueurs locaux ?
Il est vrai que nous sommes fiers de nos compatriotes émigrés, qui donnent l'exemple et qui savent ce que défendre les couleurs nationales veut dire, mais cela va-t-il durer éternellement, avec des équipes européennes qui n'admettront pas toujours qu'on forme des joueurs de haut niveau, dans des centres de formation européens, pour les voir ensuite déferer les couleurs d'un pays qui reste étranger bien qu'il soit le pays d'origine de citoyens condamnés, à long terme, à l'assimilation.
Le meilleur exemple de ces assimilations réussies à cent pour cent est le cas de Platini, italien d'origine ou maintenant Zidane et tous deux ont en commun d'avoir porté le brassard de capitaine de l'équipe de France.
Comme l'a fait un Benazzi, en rugby, par exemple!
Daniel Cohen Bendit, l'un des animateurs du mouvement étudiant en 1968 et qui est, aujourd'hui député européen et militant écologiste, assure une chronique hebdomadaire au profit du journal " Le Monde ", sur l'Euro 2004 de football.
Et Cohen Bendit a lié la faiblesse et la régression de l'équipe d'Allemagne au fait que le pays de Beckenbauer accorde difficilement la nationalité allemande, basée sur le droit du sol, ce qui empêche les petits turcs, les Africains et autres latino-américains de jouer pour leur pays d'adoption où ils sont nés, dont ils parlent la langue mais où ils sont exclus, à propos de leur sélection au sein de la Mannschaft.
Les émigrés sportifs les plus méritants rêvent donc de défendre le maillot de leur pays d'origine, ou plutôt celui de leurs parents et savent qu'ils n'ont aucune chance de figurer en sélection allemande.
Cela ne durera pas éternellement et on finira, à long terme, par assimiler ces joueurs, comme l'ont fait les Français, avec Zidane et " les bleus, blanc, beurres " cette équipe bigarrée qui fait le bonheur de la France et qui a tombé Le Pen, beaucoup plus que ses opposants politiques libéraux ou de gauche.
A ce moment-là, on éprouvera énormément de difficultés à faire venir un joueur émigré, pour porter les couleurs des Lions de l'Atlas, quand il est sollicité en équipe de France, d'Allemagne ou en Hollande où, déjà, des Marocains d'origine ont porté les couleurs oranges au pays de Van Gogh.
Le problème, c'est maintenant qu'il faut l'aborder et prévoir le désistement des meilleurs joueurs, ceux qui ont leur place dans des équipes compétitives au plus haut niveau, pour être plus que champions d'Afrique, mais leaders en Europe ou des champions du Monde !
Avec beaucoup d'argent en prime et une carrière professionnelle garantie.
Voilà qui devrait amener M. Ahmed Ammor à tout faire pour préparer la reconversion professionnelle, en vue de la formation de joueurs de haut niveau et la mise sur pied d'un championnat compétitif, qui nous rappelle, chez nous, l'infrastructure et le beau football disputé au…Portugal.
Le titre du fair-play aux FAR
Et que dire de nos médias, ceux qui font preuve de supportisme à la limité du primaire, d'aucuns en regrettant que l'ASFAR n'ait pas remporté le championnat et que le Raja ait "volé" (sic et resic et c'est dans le texte!) le titre à l'équipe chère à M'Hamed Fakhir?
Que dire de tout ça, à un moment où ce qu'il fallait relever, c'est "le FAR-play" de l'équipe des FAR, très fair-play et qui a donné une leçon de sportivité à ses détracteurs, ceux qui, il n'y a pas longtemps accusaient le club militaire de faire pression sur les arbitres ?
Oui, cela, aussi, a été écrit et on avait semé le doute et la suspicion au sein de l'opinion sportive.
Mais voilà que l'ASFAR et ses dirigeants, tous anciens sportifs et beaucoup ont été footballeurs de haut niveau, nous donnent une très bonne leçon où l'esprit sportif est revalorisé et où les autres, beaucoup d'autres parmi les vrais tricheurs, qui ne sont pas inquiétés ceux-là, devraient prendre exemple sur l'équipe militaire qui mérite le titre du fair-play.
On ne l'a pas relevé et on s'est surtout préoccupé du résultat, au moment où peu de clubs ou aucun n'aurait agi comme l'a fait l'ASFAR.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci d'ajouter votre commentaire ici