Par Mohamed Benchrif
La coupe du monde pointe à l'horizon avec un périple africain de près d'un an et demi (juin 2004 à octobre 2005) qui ne sera pas une sinécure mais un long chemin vers la gloire parsemé d'embûches.
Moins de quatre moins après son excellent parcours et une finale à Tunis, les lions de l'Atlas replongent dans la compétition avec son stress, ses calculs, ses déceptions ou ses joies. Et c'est face à la sélection du Malawi que les hommes de Zaki débuteront ce long voyage entrecoupé de huit étapes au lieu des dix prévues puisque le groupe 5 ne compte plus que cinq formations, à la suite de la suspension de toute compétition internationale du Kenya décidée, mercredi, par la FIFA en raison de l'ingérence du gouvernement dans la Fédération kenyane.
Le derby maghrébin contre la Tunisie sera, certes, déterminant dans l'issue de ces éliminatoires sans pour autant oublier que cette course se déroule en championnat et que toute victoire est bonne à prendre. Toutefois, la Guinée, le Malawi et le Botswana ne se présentent nullement en simples figurants ou des spectateurs attentifs de cette lutte mais auront l'envie et l'ambition de s'y mêler.
Le football africain, qui a connu ses dernières années un grand essor, a souvent apporté son lot de surprise avec des équipes qui ont chamboulé la hiérarchie longtemps respectée.
Le champion africain en titre, la Tunisie, et son dauphin, le Maroc, sont conscients de la difficulté de leur mission et feront des larcins pour prendre un avantage dans les duels à distance avant leur double confrontation. Sur le papier, le groupe 5 paraît à la portée des Marocains et Tunisiens mais la réalité du terrain est toute autre.
Il n'y a plus de petites ni de grandes équipes et il ne faut pas trop verser dans l'outrecuidance en se barricadant derrière un statut le plus souvent illusoire car in fine la désillusion et l'amertume ramèneront à la dure réalité, celle d'une élimination pour cause de mauvaise gestion d'un parcours pourtant accessible.
A égalité de points avec le onze sénégalais mais avec une meilleure différence de buts pour les coéquipiers de Hadji Diouf, les lions de l'Atlas avaient été écartés du mondial asiatique en ayant mal entamé leur safari avec le nul en Namibie (0-0) qui se révélera lourd de conséquence.
Zaki est conscient de cette certitude en déclarant que chaque rencontre a sa propre réalité et ne sous-estime pas son adversaire de samedi prochain.
"Nous travaillons dans les meilleures conditions et nous allons gérer ces éliminatoires avec le plus grand sérieux en vue d'atteindre notre objectif: arracher le billet du mondial d'Allemagne et de la CAN 2006", a indiqué à la MAP l'ancien capitaine des lions de l'Atlas.
La première escale dans ce voyage pour enlever le sésame de leur cinquième qualification pour le mondial débutera face au Malawi, une équipe que les Marocains avaient poussé vers la porte de sortie lors des éliminatoires du mondial mexicain de 1986 (Rabat 2-0 sur deux réalisations de Mutapha Haddaoui et Saad Dahane et 0-0 au retour).
La 106-ème place du Malawi au classement de la FIFA de mai dernier ne le catalogue pas en tant que faible du groupe, bien au contraire. Ses derniers résultats sont révélateurs : une victoire sur le score net de 2-0 ramenée de Lusaka face à la Zambie mais aussi l'élimination au tour préliminaire de son homologue éthiopienne après les trois points empochés à Addis Abeba (1-3).
Depuis la dernière CAN au cours de laquelle les lions de l'Atlas, version Badou Zaki, qui avaient sublimé par leur jeu chatoyant, plaisant et efficace, ont gagné une rencontre face à l'Angola à Rabat (3-1), perdu devant l'une des meilleures équipes au monde l'Argentine (0-1) et fait match nul en déplacement à Bamako la semaine passée.
Cette dernière sortie a permis à Zaki de lancer et de tester des éléments, qui n'ont pas eu l'opportunité de défendre les couleurs nationales, pour se jauger dans un contexte continental et acquérir la nécessaire expérience.
Ces éliminatoires de la campagne mondiale ne seront pas balisées mais longs et pénibles pour une jeune génération de joueurs qui ne sont pas au fait des réalités des safaris continentaux et qui vont essayer avec le désir de mener à bon port le navire marocain et avec un succès qui fera oublier la défaite en finale de la CAN tunisienne.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci d'ajouter votre commentaire ici