Une éducation sans faille
Abdal Basser le père de Michael
"Aux tests de sélection pour entrer au centre de préformation de Madine, les jeunes footballeurs devaient partir du centre de terrain en jonglant puis marquer un but le tout le plus rapidement possible, se souvient Abdal Basser, le père de Mickaël Chrétien. Je ne pensais pas mon fils spécialement doué pour ce genre d'épreuve et il m'a vraiment surpris. J'étais loin de l'imaginer jongler aussi vite et avec une telle aisance."
Mickaël s'en souvient lui aussi et admet avoir toujours été à l'aise dans le maniement du ballon. Certainement grâce aux longues heures passées à taper le cuir dans l'arène du city-stade de son quartier de Vandoeuvre mais aussi grâce à son père qui lui a toujours demandé de s'appliquer et de jouer simple. "Il m'a appris à utiliser le plat du pied pour délivrer des ballons propres, explique Mickaël. Il n'y a souvent pas besoin de cinquante contrôles pour effectuer le geste juste et l'enchaînement contrôle-passe peut être très efficace".
Mais là où il faut souvent plusieurs années pour faire comprendre ce principe à un gamin, Mickaël l'a assimilé et mis en pratique immédiatement. Le secret de sa réussite se trouve certainement dans cette grande capacité d'écoute et de compréhension. Son père n'y est pas étranger. "Quand il était gamin, je lui ai demandé de toujours être attentif à ce que disent les gens et il a parfaitement retenu la leçon. C'était vraiment un enfant facile car nous n'avions pas besoin de répéter dix fois la même chose."
"Mickaël est un bosseur"
Abdal évoluait en D4 à l'US Vandoeuvre et rêvait de voir son fils atteindre le même niveau. Mickaël avait la même ambition et a finalement dépassé ses espérances. "Ce n'est pas un joueur doué comme peuvent l'être certains mais c'est un bosseur et quelqu'un de très sérieux, analyse son père. Son parcours a également été jalonné de coups de pouce du destin comme par exemple l'ouverture du centre de Madine l'année où il devait entrer en 4ème."
Mickaël est lui aussi conscient d'avoir été jusqu'alors épargné par les coups durs. Des copains à lui ont manqué certaines étapes importantes de leur formation en raison de blessures et n'ont jamais vraiment réussi à rattraper le retard. "J'ai toujours fais mon maximum pour réussir mais il est certain qu'il faut un peu de chance pour aller au bout. C'est indispensable".
Il analyse son arrivée à l'ASNL en 15 ans nationaux comme une autre chance, celle de pouvoir rester aux cotés de sa famille dans une région qu'il connaît bien. "C'est important de les avoir à mes cotés. Mon père m'a toujours suivi de près et a même arrêté de jouer au football pour venir me soutenir tous les week-ends. Je ne m'en rendais pas compte à l'époque mais cela m'a énormément aidé de le savoir au bord de la touche puis d'écouter ses conseils."
Son père lui sera aussi précieux lorsqu'il passera en quelques mois de l'anonymat des 18 ans à la Ligue 2 après seulement quelques matchs en CFA. Un parcours idéal que Mickaël souhaite poursuivre à son rythme, sans brûler les étapes. "Ma formation n'est pas encore terminée car je dois encore prendre du volume physiquement et progresser dans mon placement. Quand je serais prêt et que j'aurai renvoyé l'ascenseur à l'ASNL qui m'a formé, le moment sera venu de regarder plus haut".
"Mon père est soulagé"
Aujourd'hui, le football n'est plus au centre de leurs discussions. Mickaël vient de signer son premier contrat professionnel et profite désormais de l'expérience de ses coéquipiers ou de ses entraîneurs pour continuer à progresser. "Je pense que mon père est soulagé car il a vraiment eu peur que je ne réussisse pas et que je tombe de haut, souligne-t-il. C'est pourquoi il m'a toujours poussé à continuer mes études et ainsi obtenir mon baccalauréat. Il aurait même aimé que je poursuivre après mais c'était difficilement conciliable avec le football de haut-niveau. Son aide m'est toujours aussi précieuse aujourd'hui mais concerne d'autres domaines comme par exemple la gestion de mes salaires afin de préparer mon après-football. "
Mais Mickaël n'en est pas encore là et une longue et prometteuse carrière s'annonce à lui. "Je lui souhaite d'évoluer en professionnel le plus longtemps possible et d'accéder un jour à la Ligue 1" annonce son père. Pour cela, après l'avoir déposé à l'hôtel pour la mise au vert, il n'oublie jamais de lui glisser : "Sérieux, il faut que tu sois sérieux".
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci d'ajouter votre commentaire ici