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Walid Regragui, de la cité aux étoiles

Source : Liberation fr

Marocain, il a grandi en banlieue parisienne, multipliant les tournois de rue. Avant de se hisser en équipe nationale et en 1re division espagnole.


Ce dimanche, Walid Regragui, international marocain, né et formé à Corbeil-Essonnes, entamera le championnat espagnol avec son équipe, le Racing de Santander. L'an dernier, pour sa première saison dans la Liga de las Estrellas (la ligue des étoiles, L1 espagnole), il avait dû patienter jusqu'aux matchs retour pour découvrir la compétition ibérique. «Quinze jours avant le début de la saison, je me suis blessé gravement et j'ai dû batailler pour revenir pour la seconde partie du championnat. Pour une première expérience à l'étranger, les débuts furent difficiles. Là-bas, tu n'es rien, il faut que tu prouves sans arrêt, être fort dans ta tête. Ensuite, quand tu joues au Camp Nou ou à Bernabeu, ce sont de grands moments. Je me revoyais dans mon quartier avec mes potes et là, j'étais dans le tunnel avec toute la clique du Barça ou du Real Madrid», rappelle-t-il en préambule.


Issu de Montconseil, une des trois grandes cités de Corbeil-Essonnes (avec la Nacelle et les Tarterêts), Walid Regragui n'aura jamais rien fait comme les autres. Très jeune, il alterne le foot de la rue et celui, plus domestiqué, du club local, l'ASCE. Avec une forte prédilection pour le premier. «Le jeu de la cité apporte l'intuition, le beau geste et les dribbles. J'ai dû faire 3T000 tournois en quatre ans (sic). On jouait tous les week-ends contre les autres cités de l'Essonne. Il suffisait de parler foot à quelqu'un de ton collège et ensuite, on se testait. C'était le terme. Au début, on pariait du Coca et des gâteaux puis, en grandissant, de la maille. Chacun donnait 30 balles et l'équipe gagnante raflait la mise et allait acheter des pizzas. Pendant longtemps, j'ai préféré la cité au club.»


«Rapide». Le futur international marocain, pas encore latéral droit, finit néanmoins par attirer l'attention de Rudi Garcia, l'entraîneur de l'équipe première de Corbeil à l'époque. L'actuel coach de Dijon (L2) se souvient : «Un jour, par hasard, je suis allé voir les juniors, l'équipe 3, et j'ai vu ce joueur longiligne, rapide, adroit, avec du tempérament. Et je me suis demandé ce qu'il faisait dans cette équipe... Je l'ai pris avec les seniors et ensuite il n'a plus quitté l'équipe. Il a fait deux saisons avec nous et il est parti voler de ses propres ailes.»


Ses propres ailes l'emmènent en 1998, à 23 ans, au Racing CF 92 de Colombes, en National (le troisième niveau). Il n'y stationnera qu'un exercice. Avant de mettre le cap sur Toulouse, en deuxième division. «J'ai toujours procédé par étapes. Je rêvais de National, d'un petit contrat fédéral. Tout le monde me disait que c'était trop tard pour une carrière pro. A chaque palier, il me fallait digérer la préparation physique. Je devais travailler plus que les autres mais avec de l'envie...» Après une saison, il touche enfin au Graal : la montée en L1 avec Toulouse et l'appel dans la sélection marocaine, les Lions de l'Atlas.


Les ennuis ne font pourtant que commencer. A la fin du championnat, le «Téfécé» est rétrogradé administrativement en National et Walid Regragui est au chômage. «J'étais international et j'étais libre, je ne demandais pas la lune.» Le salut viendra de Corse et de Rolland Courbis. L'ex-coach phocéen lui fait l'article et lui explique que, si Ajaccio ne monte pas en L1, il se fait fort de lui trouver un club l'année d'après. «Je me suis dit qu'il était fou, monter en L1 avec Ajaccio... Il a rappelé pour me proposer de venir passer trois jours en Corse, j'y suis allé et j'ai eu le coup de coeur. On a fini champion de L2 avec des installations de CFA.» Walid Regragui restera trois saisons en Corse et conservera sa place dans la sélection marocaine.


Six mois difficiles. Finalistes de la dernière coupe d'Afrique des nations (CAN), les Lions de l'Atlas s'apprêtent à vivre six mois difficiles. Ils doivent vaincre en Tunisie pour espérer apercevoir le Mondial allemand de juin 2006. Dans l'hypothèse contraire, «on jouera la prochaine CAN (en Egypte en janvier, ndlr) pour la gagner. Enchaîner les deux sera difficile.»


Mais c'est ce week-end, contre le FC Séville, que le Marocain, 30 ans en septembre, débute la saison de toutes les espérances. Elle le mènera peut-être au Caire, à Munich et dans les grandes métropoles espagnoles. Des voyages qui ne l'empêchent pas de retourner régulièrement à Montconseil, où il conserve l'acuité oblique des banlieusards : «Parfois, il y a trop de fierté dans les quartiers. J'essaie d'être ouvert mais je décèle chez certains comme de l'amertume. Avant, j'étais un peu dans cet état d'esprit. Il y a tellement de rage dans la cité que même celui qui réussit... ou tu l'aimes, t'es fier de sa réussite et ça prouve... ou, au contraire, t'as la haine contre lui, t'as envie qu'il reste dans le béton avec toi.»

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