Pour les deux grands perdants des demi-finales de mardi dernier, le Brésil et le Maroc, le premier problème consiste avant tout à trouver les ressources physiques et morales pour aborder cette ultime rencontre avec toute la motivation nécessaire.
René Weber, le sélectionneur brésilien, le reconnaissait d'ailleurs lui-même après la défaite 1:2 concédée par ses joueurs devant le grand rival argentin : "Je vais avoir du mal à trouver les mots pour les remobiliser". Il faut dire que, pour une équipe aussi ambitieuse que le Brésil, seule la victoire importe. Tout autre résultat est généralement considéré comme un échec cuisant.
Côté marocain, après la lourde défaite 0:3 concédée au Nigeria à Kerkrade, l'ambiance n'est pas non plus au beau fixe. Ce revers est d'autant plus difficile à accepter pour Jamal Fathi et ses hommes qu'ils sont parfaitement conscients de ne pas avoir été à la hauteur de l'événement. Malheureusement, face à des Nigérians très bien préparés, les Marocains n'ont que trop rarement trouvé les enchaînements susceptibles de mettre leurs adversaires en danger.
"Evidemment, nous sommes très déçus car nous avions démontré auparavant que nous étions capables de pratiquer un bien meilleur football. Nous avons beaucoup progressé tout au long de la compétition et je pense même que notre première mi-temps face au Nigeria a été d'un bon niveau. Hélas, après avoir encaissé le deuxième but, nous sommes partis à la dérive", résume le technicien marocain.
Fathi doit sévir
La première exigence de Fathi vis-à-vis de ses joueurs concerne la discipline. C'est un point sur lequel il avait particulièrement insisté avant la demi-finale, aussi a-t-il été cruellement déçu de voir deux de ses protégés, le buteur Mousshine Iajour et Rida Doulyazal, se faire expulser par l'arbitre. "C'est la première fois que mon équipe viole ouvertement les règles du fair-play et de l'esprit sportif. J'ai décidé de sanctionner les deux fautifs d'une amende de 5T000 euros, qui sera reversée à un orphelinat. A cet âge, il est important qu'ils retiennent la leçon."
Deux jours plus tard, Fathi n'en démord pas : ses joueurs ne peuvent en aucun cas céder de la sorte à la pression. "Toutefois, je suis conscient que ce genre de problème peut toujours arriver. Même les plus grands ont parfois perdu la tête." Car ces incidents regrettables ne doivent pas faire oublier que le Maroc dispose d'une excellente équipe, qui a souvent brillé tout au long de la compétition par sa sportivité.
Le sélectionneur marocain saisit également l'occasion pour s'excuser du comportement de certains supporters. "Nous regrettons profondément les incidents qui ont eu lieu à Kerkrade. Dans l'esprit du comité d'organisation NeXXt 2005 et de la FIFA, ce Championnat du Monde Juniors devait avant tout être une grande fête, pour les joueurs comme pour les spectateurs. Nous ne pouvons absolument pas cautionner l'attitude de ceux qui ont endommagé une partie des équipements du stade. Souhaitons qu'au prochain match, nos supporters montrent au monde entier le vrai visage du football marocain."
Quoi qu'il en soit, l'absence de Iajour, déjà auteur de trois buts depuis le début de la compétition, risque de se faire cruellement sentir contre le Brésil. Quant au défenseur Salah Sbai, de retour après avoir purgé un match de suspension, il se veut combatif au moment de se mesurer aux champions du monde en titre, et ce malgré la déception : "C'est toujours un honneur de jouer contre le Brésil et, cette fois encore, nous donnerons notre maximum".
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci d'ajouter votre commentaire ici