La splendide salle des congrès de Skhirat a abrité une sympathique réception organisée par la FRMF en l'honneur de nos Lionceaux après un parcours de rêve lors de la récente Coupe du Monde juniors abritée par la Hollande. L'ensemble du Bureau Fédéral et son président étaient présents, outre un parterre de personnalités du monde du football et de la presse nationale.
La parole est donnée d'emblée au coach national Fathi Jamal qui, pondéré dans son discours comme à l'accoutumée, prononça une allocution concise et précise. Comme pour dépassionner le débat autour de l'accueil froid réservé à l'équipe nationale le jour de son retour au Maroc, Fathi Jamal loua le geste de la Fédération « qui témoigne de l'intérêt qu'elle porte au football national et particulièrement aux catégories jeunes ». Cela sous-entend que le geste est mérité tout de même au vu de la prestation des lionceaux qui ont réussi un critérium mirobolant durant la CAN béninoise et pendant la Coupe du Monde hollandaise. Un exploit que Fethi Jamal tient à partager avec notre communauté en Europe :
« Je rends hommage surtout aux habitants de la ville d'Ultricht qui ont fait preuve d'une grande sportivité après les matches perdus ; un comportement que nous souhaitons voir dans nos stades. Sachez que cette catégorie de jeunes ne peut évoluer que si elle joue beaucoup de matches et si elle en perd un grand nombre, car c'est de la défaite qu'on tire souvent les enseignements ».
Le capitaine de l'équipe, Youssef Rabah, a été chargé de couper le gâteau frappé des couleurs nationales, offert en l'honneur de ses coéquipiers et le staff. Il exécuta la tâche avec brio, sous le regard intéressé du président Hosni Benslimane. Alors que l'assistance se régalait devant les tables fournies de gourmandises, M. Benslimane prodiguait ses conseils aux joueurs, insistant surtout sur le comportement.
Faisait-il allusion au geste antisportif de Yajour qui nous rappelle le tristement célèbre Fabien Barthez ? Non. Le Rajaoui semble avoir réalisé après coup la gravité de son « hors-jeu », avouant au Matin du Sahara qu'il avait commis une erreur grave et qu'il est prêt à en assumer les conséquences. Fathi Jamal n'écarte pas la possibilité d'une sanction de la part de la RMF mais s'attend à ce que le fautif bénéficie de circonstances atténuantes vu son âge. « La sanction est inévitable car c'est dans l'intérêt du joueur lui-même. Franchement, Yajour m'a surpris car il a été toujours l'exemple du joueur discipliné. C'est la vie et ça arrive même aux plus grands ». Yajour semble avoir regretté profondément son attitude et tient à présenter ses excuses au public marocain.
Pour l'autre vedette de cette finale, Tareq Bendamou, l'exploit était attendu, malgré les critiques contre l'équipe lors de sa concentration à la Maamora : « Nous savions que notre parcours serait formidable. C'est une réponse à ceux qui ne cessaient de nous critiquer. Nous leur disons aujourd'hui que nous aurons d'autres occasions pour les démentir encore».
Malgré son exploit, Bendamou ne figure pas sur la liste des joueurs rajaouis appelés à participer à la Champion's League ! Il n'a pas de réponse à la remarque mais n'en tient pas rigueur pour autant. Il répétait calmement que cela relève du pouvoir discrétionnaire du bureau dirigeant. En fait, ce que cache Bendamou est son transfert certain à un autre club. Il nie avoir reçu des offres mais se rétractera par la suite tout en se refusant de révéler le nom du club demandeur. C'est également le cas du capitaine Youssef Rabeh qui avoue rêver d'embrasser une carrière professionnelle en France. Il s'agit d'une éventualité réalisable car son manager, nous a-t-il confié, est en pourparlers avec des clubs français.
Sbaï, sociétaire de Charleroi, a failli être absent de la messe footballistique hollandaise. Son club était contre sa participation à la CAN après l'accident de son coéquipier, Oulmers, lors du match Maroc-Guinée comptant pour les éliminatoires de la Coupe d'Afrique et le mondial allemand. « Au début, j'étais déçu mais j'ai été finalement autorisé à rejoindre l'équipe à Ultricht. Nous avons réalisé un exploit et mon président m'a téléphoné pour me féliciter ». Sbaï n'est pas déçu par l'élimination en demi-finale. « Il faut dire simplement que nous n'avons pas su gérer la rencontre contre le Nigeria et cela est dû à plusieurs facteurs dont notamment la fatigue.
Le moral n'a pas suivi, non plus. Il faut dire aussi que nos n'avons pas bénéficié d'une période de préparation suffisante. Nous sommes entrés en concentration juste une semaine avant le coup d'envoi du Mondial. En demi-finale, nous n'avons pas été au niveau souhaité par notre coach ». Ce natif de Sidi Kacem qui a regagné la France à l'âge de 6 ans, a débuté en catégorie jeunes à Nîmes avant de se joindre à Laval puis Charleroi en tant que pro. Tiberkanine, lui, a retrouvé ses marques et son poste de titulaire à partir du match contre le Japon. Il n'est pas trop déçu : « Il faut tourner la page.
Nous avons retenu une leçon, celle de ne jamais baisser les bras et de rester solidaire. C'étaient les ingrédients de notre réussite ». Ce sociétaire de l'Ajax d'Amsterdam est parmi ces éléments qui ont préféré jouer sous les couleurs marocaines en dépit des offres faites par les pays d'accueil.
Ce qui n'est pas le cas pour certains joueurs comme Aquelay qui s'est trouvé devant un dilemme : jouer au PSV et pour la Hollande ou bien subir les conséquences de « l'aventure » d'arborer le maillot marocain. « A vrai dire, il n'avait pas le choix ».
Bref, les lionceaux ont été dignement fêtés avec, comme cerise sur le gâteau, une enveloppe symbolique de 80.000 DH chacun.
Brahim Oubel
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