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Mustapha Hadji, le lion rugit encore

Source : Le Matin

Il appartient à cette race de stars que la vie n'a pas gâtées mais qui n'ont à aucun moment abdiqué. Ils sont tellement fiers car confiants en leurs possibilités et ont surtout la foi. Ils s'atteignent à la volonté du destin qui les guide quand bien même ils disposent d'arguments pouvant leur donner l'illusion de pouvoir le domestiquer. Les grands ont cette qualité rare à savoir la patience et la faculté d'adaptation ô combien indispensables dans les méandres de la carrière !


Les Hadji appartiennent donc à cette espèce traquée par cette main invisible qui les attend par intermittence au tournant.


En effet, si ce n'est pas la blessure, ce sont les coaches qui s'en mêlent pour perturber une évolution pourtant vouée à être normale au sein de leurs équipes. Mais une chose reste vraie : ces prodiges n'admettent pas le piétinement de leur dignité, ce qui leur permet de bénéficier de la considération d'autrui, leurs détracteurs compris.


Mustapha Hadji est le premier de ces Marocains de souche à avoir décliné les offres alléchantes et le miroir aux alouettes que représente le port du maillot du pays hôte (France) pour crier haut et fort leur attachement au pays d'origine. Elevé dans la pure tradition berbère du sud marocain, Hadji a étoffé sa personnalité par une éducation occidentale en y puisant ce qu'elle a de mieux et rejetant tout ce qui serait de nature à le … dénaturer.


Mustapha est né au Maroc, en novembre 1971, au sein d'une famille conservatrice comme toutes celles qui habitent la partie sud du Royaume. Il s'est imprégné de la ténacité d'une maman alerte qui a géré la famille pendant l'absence du père parti chercher un emploi en France. La famille quitta un jour le pays pour s'installer à Saint-Etienne, Monceau, puis Creutzwald. Le père était absent quand même toute la journée. Il travaillait dans une mine. Mieux que rien, somme toute, même si ce travail n'est pas dénué de risques, notamment ces coups de grisou qui ne préviennent jamais et qui ont laissé sur le carreau de nombreuses familles.


Comme le sport est son hobby, Mustapha s'est inscrit au Centre de Formation du club de l'ASNL. Il y signa sa première licence en cadets. Sa bonne tenue, son assiduité et son talent étaient autant de facteurs qui lui ont valu des dividendes d'admiration du directeur du Centre, Alain Perrin. Celui-ci n'hésita pas à le faire signer aspirant à Nancy. Cette reconnaissance motiva davantage le jeune prodige qui frappait chaque jour à la porte du monde pro. Mais il sera confronté au premier handicap de sa carrière : le trop plein en joueurs étrangers ! Mustapha est contraint alors de patienter dans l'antichambre.


Ses débuts en équipe première ont pris beaucoup de temps. Mais tout arrive à point à qui sait attendre, dit-on. Il sera enfin aligné, à quelques encablures du baisser de rideau de la saison. C'était suffisant pour gagner sa titularisation, pour de bon. Les échos qui parvenaient au Maroc au sujet de la nouvelle étoile, ne faisaient qu'augmenter la curiosité du public marocain et l'envie des responsables à lui faire appel en ce terme crucial où les pattes magiques se comptaient sur les bouts des doigts. Son rappel en Equipe Nationale était donc plus que souhaitable. Il venait de souffler ses 23 bougies.


Une aubaine inespérée pour le coach national, en quête justement du maillon manquant dans son montage de la sélection qui était en pleine course au mondial américain 1994. Le public local a pu apprécier le réalisme dans le jeu de joueur façonné dans un Centre de Formation, qui a apporté également une nouvelle façon de se coiffer et une barbiche qui a fait des milliers d'imitateurs parmi la jeunesse marocaine.


Fin dribbleur, altruiste, doté d'un bon coup d'œil et d'une bonne frappe de balle, Mustapha s'affirmait au fil des matches internationaux jusqu'à faire les manchettes de la presse internationale. En 1996, le fameux Sporting du Lisbonne ne pouvait résister au charme de “ Mousse ”. Il réussit à l'avoir dans son écurie, déjà bien étoffée. S'il savait ! S'il savait qu'il allait faire les frais des jaloux et des racistes, il n'aurait jamais dit oui. Mustapha est tout sauf un lèche-botte. La franchise est l'une de ses
“ défauts ”. Cela lui a valu une parenthèse portugaise mi-figues, mi-raisins.



Il décida alors de changer de cap l'année suivante (1999), sans le moindre regret. Bon vent! Il franchit la frontière lusitanienne, pour atterrir à la Corogne. Le Deportivo ne sera pas non plus un paradis ni un terrain propice pour exhiber ses capacités. Salheddine Bassir en sait quelque chose. Ironie du sort ou ingratitude humaine, Mustapha était à cet instant au summum de ses moyens et de sa popularité. Il est sacré Ballon d'Or africain. Durant son long périple à travers les pays d'Afrique de l'Ouest, en compagnie du président de la Confédération Africaine, il a pu s'en rendre compte de l'admiration dont il bénéficie de la part de la jeunesse des pays subsahariens.


Le beau rêve africain prit fin après le retour au vieux continent. Il franchit la manche pour s'arrêter à Coventry (1999/2001) qui a accepté de payer le prix fort afin s'adjuger ses services (5,5 millions Dollars). Le club anglais gardait en mémoire le mémorable but de Hadji contre la Norvège au mondial français 1998. Là encore, le club anglais qui comptait revenir à la D1, n'a pas profité de l'apport de Mustapha, mis sur le banc de touche par l'entraîneur Graham. On n'y comprenait rien. La détérioration des relations entre Mousse et Graham présageait d'un divorce imminent avec son nouveau club.


Ce sera fait. Aston Villa, en D1 (2001/2003) le reçoit avec les honneurs. Chimère. Ce sera tout simplement un bis repetita. Outré, Hadji n'y alla pas par quatre chemins. Il dénonça l'animosité manifestée contre lui par l'entraîneur David O'Leary. Est ce à cause de l'âge (32 ans) ou du salaire consistant ? En tout cas, personne ne pouvait l'obliger à déposer le tablier. Mais, comme Mustapha joue pour le foot plutôt que pour l'argent, il retourne en Espagne, pour porter le maillot de l'Espanyol de Barcelone (2004). Après une saison très moyenne, son esprit est orienté vers le Nord, l'Allemagne plus exactement, surtout après que le Herta (D1) se dit prête à le recevoir.


L'entraîneur du Herta, Huub Stevens, ne tarit pas d'éloges le lion. Mais aux dernières nouvelles, Saarbrücken (D2) serait sa prochaine destination (2005/2006). Mustapha semble opter, lui aussi, pour le Saar et ce, pour des raisons de proximité avec sa famille installée à Metz.


Mustapha aura 34 ans. Ne craint-il pas le poids de l'âge ? Cet élément ne va-t-il pas servir de paravent pour des coaches capricieux, souvent dérangés par la présence d'un joueur au palmarès éloquent ?

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