Le Maroc se livre une lutte acharnée avec son grand rival tunisien dans la course à la qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006. Il n'en attendait du reste pas moins lorsqu'il avait été versé dans le Groupe 5 de la compétition préliminaire de la zone africaine, un tirage qui avait conduit le sélectionneur national, Badou Ezaki, à voir large dans sa fourchette de sélection.
Ces dernières décennies, les Marocains ont quitté leur pays en masse, créant d'importantes communautés en Belgique, en France, en Espagne, en Allemagne et, plus particulièrement, aux Pays-Bas, où ils ont eu un gros impact sur le football local.
Les footballeurs d'origines marocaines sont désormais monnaie courante dans pratiquement tous les clubs du championnat néerlandais. Khalid Boulahrouz, qui évolue désormais en Allemagne, à Hambourg, est même devenu le premier d'entre eux à évoluer avec les Oranje.
En juin, au cours du Championnat du Monde Juniors de la FIFA qu'ils hébergeaient, les Pays-Bas ont utilisé les services du prometteur Ibrahim Afellay, sociétaire du PSV Eindhoven. Ce dernier a en effet décidé de représenter son pays de naissance plutôt que celui de ses parents. Malheureusement, il n'a pas produit l'impression qu'il espérait, la faute à une blessure contractée au premier tour.
Si Afellay a choisi de passer à l'orange, d'autres joueurs dans sa situation ont jeté leur dévolu sur le pays de leurs racines. Tous trois nés en Hollande, Ali Boussabon, Khalid Sinouh et Tarek Sektioui ont récemment fait leur baptême du feu avec les Lions de l'Atlas, sans compter que les Nord-africains ont eu le droit d'utiliser deux anciens Juniors néerlandais, Said Boutahar et Mounir El Hamdaoui.
De ce point de vue, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a clairement bénéficié de la modification du règlement de la FIFA, qui autorise désormais un joueur ayant représenté un pays en Juniors à évoluer sous d'autres couleurs en Seniors – à condition, bien entendu, de prouver son éligibilité.
Henri Michel a été le premier sélectionneur national marocain à pousser ses recherches au-delà des frontières nationales. C'était pour renforcer ses troupes dans l'optique de la Coupe du Monde de la FIFA, France 1998. Ali El Khattabi est ainsi devenu le premier footballeur né aux Pays-Bas à porter les couleurs marocaines, lui qui a participé à France 98. Mais sa peur de l'avion a eu raison de sa carrière internationale et le joueur est resté scotché sur le Vieux Continent.
Quant à Yassine Abdellaoui, un temps considéré comme l'un des plus grands espoirs du championnat néerlandais, il n'a pas décollé ses fesses du banc au cours des éliminatoires de la compétition française, pour laquelle il n'a finalement pas été retenu.
En 2001, Sektioui et Nourdin Boukhari avaient été ajoutés à cette liste, mais n'avaient pas trouvé grâce aux yeux du sélectionneur. De fait, le premier cité n'avait pas encore fait ses débuts pour le Maroc avant d'être rappelé par Ezaki l'année dernière.
De bonnes recrues
Quant aux deux nouveaux venus, Boussabon et Sinouh, ils pourraient rendre de fiers services à des postes clés. Sinouh a fait son baptême du feu en novembre dernier. Ezaki, qui l'a titularisé lors de quatre des cinq derniers matches, est en train de jauger s'il est capable de résoudre l'éternel problème du Maroc au poste de gardien. En fin de contrat avec le RKC Waaljwik, le portier a été lancé dans la cage des Lions peu avant son trentième anniversaire. Une expérience qui, de son propre aveu, lui a laissé "la gorge serrée".
De son côté, Boussabon, toute nouvelle recrue du Feyenoord, pourrait bien être l'artilleur que le Maroc attend depuis bien longtemps. Ancien international U-18 avec les Pays-Bas, il a débuté en mars contre la Guinée, dans le cadre des éliminatoires pour Allemagne 2006. Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître puisqu'il offrit le but de la victoire à Youssef Hadji en milieu de seconde période. "C'est un jour que je n'oublierai jamais. Jamais vous ne pourrez m'enlever cette expérience", a-t-il déclaré.
Avant-dernière échéance dans le Groupe 5 pour le Maroc : face au Botswana en septembre. Mais c'est bien au mois d'octobre que Ezaki aura le plus besoin de son contingent néerlandais : son équipe se déplacera en effet en Tunisie pour y disputer un dernier match décisif.
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