Plus que quelques semaines nous séparent du verdict tant attendu. Et la grande question qui taraude les esprits de tout un chacun est: est-ce que l’honneur d’abriter les phases finales du Mondial 2010 reviendra de droit au Maroc ou à un autre pays du continent africain? Le 15 mai est si proche et si loin à la fois, mais en attendant, où en est la candidature marocaine et quelles sont les chances de notre dossier?
Notre candidature est sur la bonne voie et les signes manifestement encourageants ne manquent pas. Toutes les composantes de la société marocaine croient dur comme fer en nos réelles chances du fait que la concurrence pour ravir ce rendez-vous planétaire se limite aux cinq pays africains en lice (Tunisie, Libye, Egypte, Afrique du sud et Maroc), conformément au principe de rotation entre les continents. Donc, l’on est bien loin des précédentes campagnes où le Maroc avait affaire à de puissantes nations, comme les Etats Unis (1994), la France (1998) et l’Allemagne (2006).
Pour l’édition 2010, tout le monde s’accorde à dire que c’est jouable. ça sera une affaire afro-africaine, et c’est pour cette raison d’ailleurs qu’il faut faire valoir toutes ses cartes.
Le dossier marocain vaut ainsi non pas par le nombre de pages qu’il compte, mais s’il est impressionnant, c’est qu’il répond minutieusement aux dix huit points arrêtés par la FIFA. Un dossier solide et concret, fait pour convaincre de la légitimité et du sérieux de la candidature marocaine, ne ressemblant en rien aux précédents qui furent, hélas, ponctués par d’inénarrables maquettes.
En tout cas, l’heure est à l’optimisme mesuré du côté de l’Association Morocco 2010. Son président, M.Säad Kettani, qui a sillonné le monde entier pour vendre au mieux l’image du Royaume et promouvoir sa candidature, a affirmé à la chaîne britannique, la BBC, que "le dossier marocain est techniquement et financièrement solide". Et d’ajouter que "les choses ont changé maintenant et qu’un Maroc nouveau a émergé sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI", faisant ainsi état des réformes entreprises dans différents domaines et mettant en relief les efforts de libéralisation économique déployés par le Royaume.
Dans le registre des bonnes nouvelles émanantes, toujours, de Grande Bretagne, le quotidien "The Daily Telegraph" a rapporté que le Maroc dispose d’un léger avantage sur l’Afrique du sud dans la course pour l’organisation de cette coupe du monde qui aura pour sol l’Afrique. Cette thèse est prônée par de nombreux responsables de la FIFA qui "ont été surpris par la solidité du dossier marocain", indique le journal.
Toujours dans ce cadre, il y a lieu de souligner la déclaration faite par M.Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football (CAF), qui a fait savoir dans un entretien accordé à notre confrère "L’Opinion" que "je sais que les Marocains ont tiré profit des erreurs des précédentes éditions, et il y a des choses nouvelles intéressantes dans le dossier 2010 du Maroc". Et de surenchérir que "certains pays ont eu le courage de se présenter quand il y avait de gros concurrents en face". M.Hayatou, l’un des 24 votants, a tenu à préciser que la CAF ne pourra donner aucune consigne de vote, sachant que l’Afrique compte quatre membres au sein du comité exécutif de la FIFA.
A propos du vote, dont le mode de scrutin est à deux tours, aucune voix n’est gagnée d’avance. Seule la France, par le biais de son représentant au comité exécutif, Michel Platini, a coupé court aux rumeurs, tonnant à qui veut l’entendre que sur son bulletin figurera le candidat Maroc. L’Espagne, le Mali et le Qatar devraient suivre, a priori, l’exemple français. Le voisin ibérique s’était déclaré en faveur de la candidature marocaine bien avant que Jose Maria Aznar ne cède la Primature à son rival socialiste Jose Luis Zapatero, alors que le Mali a manifesté clairement son soutien à travers les joueurs de son équipe nationale première, portant des t-shirts frappés du logo Maroc 2010. Quant au Qatar, l’avis favorable de Mohamed Bin Hammam au dossier marocain peut se percevoir comme une voix mi-acquise. Le président de la fédération qatarie et de la Confédération asiatique de football devra certainement prendre en considération le soutien solennel et sans équivoque des autres pays du Golfe: Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Koweït et Bahreïn, à la candidature marocaine au détriment des dossiers tunisien, libyen et égyptien. Pour les autres voix, non acquises ou à récupérer au second tour, il serait difficile d’avancer le moindre pronostic.
Dans l’attente d’un verdict qui comblera de bonheur tous les Marocains, il convient de rappeler qu’un Mondial chez soi est un véritable stimulateur de l’économie nationale. En chiffres, et au cas où le Maroc serait désigné pour abriter cette manifestation, les investissements atteindraient 2,15 milliards d’euros, dont ceux liés directement à l’organisation de cet évènement s'élèveraient entre 540 et 750 millions d’euros. Les autres investissements estimés entre 1,2 et 1,4 milliard d’euros doivent être effectués quoi qu’il arrive, mais ils seront augmentés si le Maroc est désigné. Enfin, le Mondial doit générer un bénéfice de plus de quatre milliards d’euros et permettre la création de 400.000 postes d’emploi.
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