Tout le monde en est convaincu. Particulièrement au niveau des responsables du dossier de la candidature du Maroc à l'organisation du Mondial 2010. De fait, il n'est un secret pour personne que jamais le Maroc n'a été aussi prêt de l'objectif qu'il ne cesse de poursuivre depuis les années 80 .
Avec constance et persévérance, il est allé au charbon. Sans résultat, les trois premières fois, mais avec énormément d'atouts cette fois-ci. La raison ? les fois précédentes, nous avions affaire à forte partie. La Fifa ne voulait pas qu'alternance il y ait. Elle n'avait d'yeux que pour les monstres sacrés du football, Europe et Amérique en tête. Depuis l'élection de M. Joseph Sepp Blatter à sa tête, les choses ont changé. Pour l'édition 2010, il n'y a de candidats qu'Africains.
Des cinq pays en lice, deux ont de fortes chances d'en abriter les phases finales : le Maroc et l'Afrique du Sud. S'étant déjà livré bataille pour l'organisation du Mondial 2006, chacun d'entre eux a concocté un plan différent.
Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour que leur ultime prestation devant le comité exécutif de la Fédération internationale de football clôture, en apothéose, leur action et leurs contacts. C'est le Maroc qui interviendra en premier, le 14 mai prochain à Zurich, pour exposer son dossier. Il sera suivi, une heure plus tard, par la Tunisie (16h00), l'Afrique du Sud (17h00), la Libye (18h00) et l'Egypte (19h00).
Chaque candidat aura une demi-heure pour convaincre de ses capacités à accueillir cette échéance planétaire. Dix minutes seront, par la suite, consacrées aux questions-réponses. Le lendemain, le 15 mai, ce sera le tomber de rideau. Le comité exécutif dira, par vote à bulletins secrets, pour qui son cœur balance. Le hasard du calendrier a voulu que M. Blatter qui a visité dernièrement le Maroc dans le cadre du projet Goal, soit reçu le 25 avril par le Président Thabo Mbeki .
Selon l'agence de presse de ce pays, cette audience permettra, entre autres, d'«évaluer la candidature de l'Afrique du Sud pour abriter les phases finales de la Coupe du monde 2010». Une audience, somme toute, protocolaire et qui ne peut avoir d'impact sur la décision finale de la FIFA. Il est de tradition, en effet, que le secrétaire général de la FIFA soit reçu, au plus haut niveau, chaque fois qu'il visite l'un des pays qui brigue l'organisation du Mondial. Il l'a clairement dit à Genève au début de ce mois. «Personnellement, je suis déjà très heureux que l'Afrique ait enfin la possibilité d'organiser la Coupe du monde. Pour moi, c'est déjà une victoire. Quand à savoir qui est le meilleur candidat, ne comptez pas sur moi pour vous le dire». Et d'ajouter, avec humour : «Permettez-moi de me cacher derrière ma neutralité de Suisse pour ne pas avoir à répondre à cette question». Il l'a réitéré, moins d'une dizaine de jours plus tard à Rabat. «J'observe une totale neutralité et je suis le vainqueur de cette opération parce que la Coupe du monde vient finalement en Afrique».
De ce côté là, les choses sont claires. Nul engagement public n'est à attendre du secrétaire général de la Fifa. Même si, en sous mains, il a non seulement voix au chapitre, mais celle-ci est d'une importance capitale. Restent les autres votants.
Là, il est d'habitude au sein des comités ou associations nationales chargés des candidatures de tirer des plans sur la comète. Avec forces arguments, ils préjugent des votes éventuels de chaque membre en s'appuyant sur les positions officielles du pays auquel il appartient. Ce tableau de bord est pratique pour plusieurs raisons.
Il permet un suivi quotidien du dossier et de la stratégie de communication mise en œuvre. Il a néanmoins quelques limites.
Il ne tient pas compte des spécificités organisationnelle du gouvernement footballistique mondial, ni de la prééminence de certaines confédérations régionales sur leurs représentants au sein du comité exécutif ou de leur faiblesse devant eux.
Il ne tient pas compte, non plus, de l'impact des sponsors de cette multinationale du sport-roi sur des décisions qui sont concoctées dans le secret des lambris zurichois.
Il n'en demeure pas moins qu'il permet de maintenir vivace l'espoir et d'aiguiser les volontés dans l'attente du jour « J». Aussi est-ce avec énormément de plaisir qu'on a pu lire la récente déclaration accordée à un confrère par l'ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, et dans laquelle M. Thomas T. Riley a affirmé que «Washington soutiendra la candidature du Maroc à l'organisation du Mondial 2010».
Une déclaration qui a fait suite, entre autres, à celles de la France, de l'Arabie Saoudite, de l'Espagne, des Emirats Arabes Unis, du Koweit et du Sénégal, et qui indique que les chances du Maroc pour l'organisation des phases finales de la Coupe du monde n'ont jamais été aussi grandes.
Ahmed Saâïdi
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Aloulou promet un vote maghrébin
A noter que le même jour a connu l'organisation d'une cérémonie en hommage à Abdellatif Semlali, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports. Il avait piloté les deux premières candidatures du Maroc à l'organisation de la Coupe du monde. Le président de la Confédération africaine de football et membre du comité exécutif, de la FIFA, Issa Hayatou, a pris part à cette cérémonie. Le Tunisien Slim Aloulou, autre membre du comité exécutif, y a également participé. Une présence très remarquée même si les membres de la FIFA se sont refusés à toute déclaration concernant la candidature Maroc et ont préféré garder une attitude de réserve. Mais en coulisse, le Tunisien Aloulou promet un vote maghrébin.
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