On a enfin eu droit à quelques petites images, vingt quatre heures plus tard. Ne faisons pas la fine bouche, parce qu’elles étaient particulièrement édifiantes. Et ma foi, Zaki a parfaitement raison de crier au hold-up arbitral. On le ferait pour moins.
Le joueur marocain qui tentait d’avancer, en milieu de terrain, balle au pied, se fait sèchement, sauvagement agresser. Tous les joueurs alentours s’arrêtent net. Le ballon échoue chez un coéquipier. Celui-ci regarde du côté du joueur aussi bestialement descendu quand il se fait agresser à son tour. Personne ne pense à continuer. Même des joueurs guinéens tentent de venir au secours des victimes. Mais ayant remarqué que l’arbitre ne s’était pas manifesté, le deuxième agresseur sert un coéquipier avancé…Et malentendu Kharja-Myaghri- aidant, la Guinée obtient son égalisation.
C’est aussi cruel, aussi bête et stupide que cela. Et c’est à l’image de la partialité et l’incompétence de certains arbitres africains tel cet énergumène capverdien qui sévit impunément depuis des lustres. Et sur ce coup-ci, la complicité, la préméditation étaient flagrantes. Certes, c’était un match dépendant également de la FIFA, mais la CAF n’a sûrement pas à être fière de ses referee.
On ne peut mettre sur un même pied, les fraudeurs ou faiseurs des résultats parmi ceux-ci. Car s’il y en a qui se font manifestement graisser le sifflet, d’autres doivent s’en faire plutôt pour leur peau. Arbitrer correctement sur un terrain africain ne va pas toujours de pair avec sortir indemne de ce même terrain.
Un entraîneur national a vécu dernièrement une expérience pour le moins insolite chez un adversaire du même groupe en éliminatoires (…). Ledit adversaire a opté pour l’astuce de l’éclairage. Devant les buts marocains, la visibilité était quasi-nulle. «Jouez», disait l’arbitre. Et devant les protestations répétées de l’entraîneur national, celui-ci se fait interpeller par son nom, par l’officiel, qui lui signifie clairement : «M……laissez-moi faire, laissez-nous sortir sains et saufs de ce guêpier. Vous serez qualifiés au bout, soyez-en sûrs».
Il est vrai que les nôtres avaient, heureusement, largement scoré à l’aller. Partant de là, l’arbitre a sorti un scénario tel que les uns et les autres étaient satisfaits au coup de sifflet final!. Et lui, la «conscience» tranquille. Ou plutôt le physique intact.
Pour son premier match international, un arbitre marocain s’est vu proposer une coquette somme (qui ferait tourner pas mal de têtes) par le club hôte dépendant d’une puissantissime personnalité, trop mordue de football. L’arbitre en question a eu trop de mal à convaincre ses soudoyeurs que son non était catégorique, malgré leurs menaces à peine voilées. “De toute façon, on le gagnera ce match, coûte que coûte”. Et heureusement qu’ils l’ont gagné, leur match, sans que l’arbitre ait eu à s’impliquer. C’est là une pratique répandue sur le continent, commune à bien de clubs et d’équipes nationales et à laquelle bien d’artibres marocains ont contribué.
Des “as”, surtout, qui étaient au faîte des méandres continentaux. Il y a aussi des dirigeants connus, pour cela. Mieux, ils ne sont retenus dans certains comités, que pour cela.
L’on a en mémoire une déclaration faite en privé et plutôt sur un air triomphaliste : “Il s’agit surtout de les pousser à ne pas nous priver de notre droit, à officier dans les règles de l’art”. Eux, ce sont les arbitres du football du continent. Et les règles de l’art, ce ne sont pas forcément les dix-sept lois régissant le football tel qu’il est universellement conçu.
Il est vrai que les magouilles arbitrales ne sont pas l’apanage de la seule Afrique, mais ailleurs, on pourrait parler d’exception.
Et ce n’est pratiquement jamais aussi scandaleux, aussi criant, aussi flagrant et aussi … sans scrupules. Comme cela a été le cas dimanche à Conakry.
Comme cela a été le cas, il y a quelques années à Tunis quand, devant tout l’état major de la fameuse CAF, un arbitre trop “sous influence”, a tout tenté, tout fait pour que le Raja perde la finale du championnat des clubs champions.
Et pour revenir à Conakry, Zaki, lui qui a sillonné, (au gré de la multitude de matchs auxquels il a pris part), en long et en large la jungle arbitrale et arbitraire africaine, se doit de mettre en garde ses joueurs. Il se doit de leur rappeler qu’une faute aussi cruelle, aussi sauvage et aussi flagrante soit-elle n’est jamais faute que quand l’arbitre a bel et bien sifflé et à pleins poumons … Et encore!
Face à la Guinée et à part ceux qui étaient à terre et pour cause, les autres, tous les autres, devaient être là, vigilants, sur leurs gardes et continuer à disputer le ballon aux vilains agresseurs.
C’est malheureusement, cela le football africain.
Mohamed BENARBIA
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