Inhumé dimanche 17 octobre au cimetière Ar-Rahma à Casablanca en présence de nombreux sportifs et de personnalités de tous bords, notamment de Sidi-Kacem, sa ville natale, Driss El Garti aura marqué à jamais l’histoire du football national.
Driss El Garti est mort, samedi 16 octobre, à 74 ans. La nouvelle a été ressentie comme une grande perte pour le sport national. Voire continental.
Driss Garti a joué en tant que gardien de but, dans les années 40-50. C’était l’époque du protectorat et les gardiens de but rivalisaient de force, de technicité et de maîtrise de leur aire de jeu. Nous citons pour rappel feu Soupisse, Old Aïcha ou encore le toujours dynamique Mohamed Mjid. Feu El Garti a pu se frayer son chemin parmi ces grands puis il est parvenu à s’imposer comme l’un des keepers les plus convoités.
Joueur international jusqu’au début des année soixante, il s’est reconverti dans la gestion du football, en tant que dirigeant à l’USK, dont il assumera la présidence, après le départ de Hadj Lahcen Dlimi. Il y est resté une quinzaine d’années.
C’est le grand amour d’El Garti, sa passion a un nom et un seul: l'USK, cette équipe, créée en 1935 sous le nom de l'Union Sportive Petit Jean (USP). Une équipe qui a gravé son nom en lettres d’or dans l’histoire du football marocain et que M. El Garti n’a jamais voulu abandonner.
Compétences
En 1998, l’USK jouait pour la montée en première division. Mais des coups bas qui visaient le club et son président El Garti ont créé un climat de crise aigue. M. El Garti a alors décidé de se retirer de la gestion du club. «J'ai décidé de me retirer en douceur, sans heurts, ni polémique pour ne pas aggraver la situation de l'USK. Mais cela ne m'empêchera pas de continuer à aider cette équipe où j'ai passé toutes mes classes de footballeur, puis de dirigeant», nous avait-il déclaré à l’époque. C’était juste après son retour de Burkina Faso après avoir accompagné l’équipe nationale de football à la coupe d’Afrique des Nations. «Je suis formel», nous avait-il dit.
Prendre cette déclaration pour argent comptant, c’était mal connaître l’homme et son faible pour le club cherradi. Il est revenu à la tête d’un comité provisoire. Jusqu’en 2001 quand il a quitté la présidence du club et l’arrivée d’une nouvelle génération de dirigeants du football kacémi.
Membre du bureau de la fédération marocaine de football, M. El Garti a été par la suite trésorier du Groupement national de football (GNFI).
Dire que l’Afrique a perdu un dirigeant sportif remarquable n’est pas une affaire de chauvinisme. Ses compétences sont unanimement reconnues à l'échelle continentale : il est commissaire à la CAF depuis 1986 et membre de sa commission financière depuis 1994. Il a été aussi président de la commission des statuts et règlement, et membre de celle de l’arbitrage, entre autres charges que feu El Garti a assumées au sein de la confédération africaine de football.
Trésorier du GNF1, cela n’étonne personne quand on sait que M. El Garti est un féru des métiers de la banque. D’ailleurs, sa vie professionnelle, il l’a passé, à la banque. C’est l’autre facette de ce joueur de football qui est le premier Marocain à avoir rejoint, dans les années quarante, la Caisse marocaine du crédit et de la banque (CMCB). Cet établissement qui allait devenir par la suite Wafabank. Un seul Maghrébin l’avait précédé dans cette banque : feu Belahcen, alias Père Jego, d’origine tunisienne, mais qui a servi le football marocain et notamment le Raja de Casablanca. Quelle coïncidence!
Driss El Garti avait débuté sa carrière en tant que chef d’agence de la CMCB au Maârif, à Casablanca. Ne se sentant plus à l’aise, il choisit de quitter la CMCB alors qu’il était directeur général adjoint. Il rejoint la Caisse mutualiste interprofessionnelle marocaine (CMIM) en tant que directeur général. Poste qu’il a occupé une quinzaine d’années durant. Jusqu’à son départ à la retraite au début des années quatre-vingt.
Inhumé dimanche 17 octobre au cimetière Ar-Rahma à Casablanca en présence de nombreux sportifs et de personnalités de tous bords, notamment de Sidi-Kacem, sa ville natale, Driss El Garti aura marqué à jamais l’histoire du football national.
Noureddine Jouhari
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