Marouane Chamakh fêtera en janvier ses 21 ans. Pourtant, ses jeunes épaules portent déjà le poids de toutes les espérances marocaines.
Ce week-end, un nouveau but capital de l'attaquant a permis aux Lions de l'Atlas d'arracher un précieux point dans la course à la qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA 2006.
Grâce à leur bon 1-1 à Conakry, contre la Guinée, les Marocains restent en effet dans le wagon de tête, alors même que l'on en est presque à la moitié de la compétition préliminaire.
Du haut de ses 20 printemps, Chamakh assume désormais le rôle de premier attaquant de la formation nord-africaine.
Aux pieds bien nés…
La bonne période traversée en L1 par l'attaquant n'a fait que renforcer sa réputation et les attentes qui vont avec.
Si les Marocains se sont qualifiés pour deux des trois dernières Coupes du Monde de la FIFA, ils ont mal digéré le fait de se faire doubler par le Sénégal pour une place à Corée/Japon 2002.
Cette déconvenue a été le point de départ d'une vaste refonte de la fédération et de la sélection nationale. Le phénomène s'est accompagné du lancement dans le grand bain de jeunes talents très prometteurs, parmi eux l'attaquant bordelais.
C'est avec une formation expérimentale que le sélectionneur Badou Ezaki, impressionnant dans les cages marocaines lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Mexique 1986, s'était rendu au début de l'année en Tunisie pour la Coupe d'Afrique des Nations. L'objectif : apporter à ses joueurs une bonne expérience de la scène internationale avant le début des éliminatoires au mois de juin.
La réussite de la CAN
Même au plus profond de lui-même, Ezaki n'attendait guère plus. Ces trois semaines, il voulait les consacrer pleinement à préparer l'avenir.
D'où sa surprise, et celle de tous les observateurs, lorsque ses hommes se sont hissés en finale, une finale qu'ils n'ont d'ailleurs perdue que de justesse (2-1) contre les hôtes tunisiens, au Stade du 7 novembre de Radès.
Aligné régulièrement tout au long de la compétition (il a joué les 90 minutes dans cinq des six rencontres du Maroc), Chamakh, deux buts, a confirmé sur le sol tunisien tout le bien qu'Ezaki pensait de lui en lui offrant son baptême du feu six mois plus tôt.
A cette époque, il y a bien longtemps déjà que les Marocains avaient un œil sur le surdoué. Seulement voilà, Chamakh devait d'abord choisir entre la formation nord-africaine et la France, son pays de naissance.
Le choix
"A l'âge de 19 ans, j'ai dû choisir entre le Maroc et la France, confie le jeune homme. Au début, j'ai hésité, parce que ce sont les Français qui m'ont contacté en premier, pour un match amical avec les moins de 19."
Néanmoins, Chamakh tient à préciser qu'il n'a plus jamais douté de sa décision une fois que le Maroc lui a fait part de son intérêt.
"Toute ma famille vit là-bas. Et puis cette équipe, je la supportais depuis la Coupe du Monde 98. Depuis, j'ai toujours préféré la sélection marocaine aux Bleus. Je me devais d'écouter mon cœur."
Né à Tonneins, le 10 janvier 1984, Chamakh, repéré par Marius Tresor, est à Bordeaux depuis l'adolescence. Ses débuts avec les Girondins, en février de l'an passé, ont précipité son apparition sous le maillot marocain.
Des débuts précoces et prolifiques
Après l'avoir fait rentrer trois minutes pour un match de qualification à la CAN disputé en juin 2003 contre la Sierra Leone, Ezaki a été immédiatement convaincu des qualités du bonhomme. Avant même la fin de l'année, Chamakh avait déjà marqué son premier but international, à l'occasion d'un match amical contre Trinidad & Tobago (septembre). Il avait aussi fait trembler pour la première fois les filets de L1, devenant ainsi petit à petit un titulaire à part entière sur les deux tableaux.
Chamakh totalise aujourd'hui cinq buts en 16 sélections. En 14 mois à peine, il est passé du statut d'adolescent prometteur à celui de star incontournable. Une facilité qui a ses conséquences : plus que jamais, le Maroc compte sur lui pour aller à Allemagne 2006.
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