On s'attendait à une partie tactique et forcément serrée, mais on ne pouvait soupçonner que les acteurs allaient descendre si bas dans le comportement au vu de ces milliers de jeunots qui les idolâtrent. Mais derrière tous ces péchés se cache l'éternel grand Satan : l'arbitrage ! A l'unanimité de l'assistance, M. Machmour a gâché la fête. Un après-midi de tous les malheurs en fait car déjà à l'entrée, des milliers de spectateurs ont souffert le martyre avant de franchir le grand portail.
Une bonne partie est restée bloquée, faute de billets. Et pour cause, une organisation anarchique. Personne n'a compris pourquoi les guichets de la partie sud sont restés fermés, obligeant le magma humain à envahir le trou de souris de l'aile nord. La déferlante déborda au grand bonheur des … resquilleurs. Un manque à gagner qui pouvait être évité surtout qu'une partie des recettes serait versée à la famille de Feu Hicham Zérouali.
Dans le grand stade, une ambiance sud-américaine animée par les 35.000 spectateurs commença très tôt. Les deux protagonistes foulèrent le gazon, visiblement tendus sous l'effet de la hantise de la victoire. Les FAR devaient en plus laver l'affront de l'année précédente quand elles furent privées du sacre par ce même adversaire. Le match démarra sur les chapeaux de roue. Les hostilités sont ouvertes dès la 2e mn par Bendriss dont le boulet passa à côté, faisant exploser les gradins surchauffés par les brimades réciproques. L'engagement à l'aveuglette et la fébrilité de l'arbitrage incapable de tempérer les ardeurs, laissaient craindre les dérapages. Zakaria Aboub, qui fit sa première apparition à Rabat au sein des FAR, reçoit le carton. On rivalise en prouesses, au rythme des millions de décibels.
Le jeu restait concentré au milieu du terrain, ponctué par des rushs intermittents notamment du côté des militaires, dominateurs au niveau du milieu orchestré par les deux turbos : Aboub et Abdessadeq. Mais c'est quand même le Raja qui eut la première occasion du but suite à une erreur défensive des FAR (22e). La réplique est donnée par Armoumen qui mit dans les nuages à 6 m de la cage (33e). Et puis, c'est Bendriss qui éloigne un ballon chaud de Aboucherouane (36e). Les locaux auraient achevé le premier half par un but d'avance sans la nonchalance de Ouadouch qui s'attarda à convertir le caviar offert par Kaddioui (45e). Une mi-temps très disputée mais cruellement stérile.
Les Rajaouis abordèrent la seconde manche avec la nette intention de forcer le score. Déstabilisées, les FAR subirent le pressing jusqu'à offrir l'occasion du but à Aboucherouane qui rate maladroitement (50). L'ultimatum est pris au sérieux. Les locaux puisèrent au fond d'eux-mêmes, faisant jeu égal avant d'instaurer une légère domination qui finit par être féconde. Ce fut au terme d'une prouesse de Kaddioui qui offrit le ballon à Ouaddouch lequel n'hésita pas à soulever les filets et les cœurs des milliers des fans (62e).
Touchés dans leur amour propre, énervés par un arbitre omettant de sanctionner le jeu dangereux de certains joueurs militaires, les Rajaouis ne retrouveront jamais leur inspiration. Pire encore, ils vont perdre Fofana qui a redonné la vitalité requise à la ligne médiane casablancaise après avoir suppléé Nater. Il est expulsé pour cumul de cartons. Mesloub resta orphelin certes mais le collectif a décidé de ne pas abdiquer. Le Raja frôla même l'égalisation à la suite d'une bévue de Ouchla (73e).
Les Verts se découvraient dangereusement en défense. Ils n'avaient pas le choix. L'option jusqu'au-boutiste donna l'effet pervers. Les FAR vont doubler la mise par l'entremise d'El Mouaataz (86), après le raté flagrant d'Armoumen, une minute plus tôt. La majeure partie du public rajaoui avait déjà déserté le terrain après le 1er but, convaincu que les dés étaient jetés.
Les quatre minutes supplémentaires n'apporteront rien de nouveau. L'arbitre Machmour quitta la pelouse sous bonne escorte, sous un déluge de protestations des Casablancais. Stambouli, le coach rajaoui, s'est refusé de tout commentaire à la presse écrite avant de céder sans la moindre hésitation à la sollicitation de la caméra de télévision ! Dommage.
Brahim Oubel
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