Un demi-siècle après l'indépendance du royaume, le football marocain en est toujours à former des commissions pour étudier et faire des propositions "quant aux mesures et dispositions à prendre pour améliorer les conditions d'accueil des spectateurs et des sponsors" à un match international.
On croit rêver mais c'est écrit dans un communiqué de la FRMF émanant de son Bureau Fédéral pour débattre de la question.
Car le dernier Maroc-Guinée au complexe Prince Moulay Abdellah à Rabat a ressemblé à une véritable foire avec une pagaille indescriptible à l'intérieur et des milliers de gens, ticket en main, restés dehors.
On a beau connaître nos limites en matière d'organisation, mais il y a tout de même des lignes et des barrières à ne pas franchir, comme celles de respecter les pauvres bougres qui se sont acquittés de leurs droits d'entrée à pénétrer dans le stade et d'aller à la recherche d'une place libre. Et à ceux qui ont payé le prix fort des places dites d'honneur de disposer d'un siège assuré.
Mais voilà que tout ce beau monde est bloqué aux portes du stade au motif que l'on affiche complet avec prière manu militari de déguerpir si l'on ne veut pas repartir avec quelques brutalités.
Le problème, hélas, n'est pas nouveau et ne saurait être circonscrit aux seules rencontres des sélections nationales puisqu'il concerne toutes les équipes.
C'est même devenu une réalité du football national au premier choc drainant une grande foule.
Si rien n'est maîtrisé dans l'organisation d'un match, c'est qu'il existe des "impondérables" dont personne n'arrive à s'en débarrasser et qui vont des préposés aux différentes portes d'accès du stade aux responsables financiers du club, de la ligue ou du Groupement voire de la FRMF sans parler, évidemment, des autres auxiliaires censés assurer la sécurité.
Tous ces agents n'ont qu'un but et une hâte : créer la pagaille aux portes pour s'adonner à leur commerce : la resquille.
Pas étonnant que la resquille atteigne des proportions alarmantes dans notre football, de 30 à 50% du public !...
Maroc-Guinée a laissé une recette de 140 millions de centimes. Il aurait pu engendrer 2Mdh. Mais le plus grave, c'est que des spectateurs se soient déplacés avec leurs enfants, qu'ils aient payé leur ticket et se voir repousser à la porte comme des malpropres. Inquiétant?
Non, désespérant.
AHMED BELKAHIA
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