Hamadi Hamidouch, ex-entraîneur de l'équipe nationale, consultant auprès de la TVM et membre du jury d'Al Qadam Addahabi
"L'idée de la caravane est assez originale car c'est la première fois que cela se fait au Maroc et en Afrique. Les instances nationales n'y ont malheureusement pas pensé et je peux vous assurer que sur les 6.000 candidats que nous allons croiser, 200 au moins ont une chance de devenir de grands joueurs. Malheureusement, deux jours par ville sont insuffisants pour dénicher tous les talents, mais ce n'est que la première expérience et nous avons déjà des joueurs qui peuvent faire honneur au football marocain. L'année prochaine, nous ferons mieux".
Abderrahim Taleb, ex-entraîneur du WAC et membre du Jury
"Alors que la caravane avait commencé sa tournée, j'ai été contacté par plusieurs clubs nationaux pour entraîner leur équipe, mais j'ai refusé. Ce que je suis en train de vivre en ce moment est intense. J'ai même entraîné bénévolement les jeunes de 19 ans qui évoluent au WAC pour me préparer à Al Qadam Addahabi. Dans les villes où nous sommes allé, nous avons mis la main sur des jeunes très brillants et je suis surpris que personne n'ait jamais fait attention à eux. Les futurs joueurs de l'équipe nationale existent et je lance un appel au ministère de la Jeunesse pour lui dire que c'est l'occasion ou jamais de créer des centres de formation dans lesquels on pourra transformer un joueur de quartier en un talent international".
Mohamed Najib Boutayeb, arbitre national (GNF 1 et GNF2), arbitre d'Al Qadam Addahabi et membre du jury
"J'essaie, avec l'accord de la Fédération, d'arbitrer les matchs du championnat en fonction des villes où se trouve Al Qadam Addahabi, mais quand cela n'est pas possible, je fais des allers-retours éclairs et je rejoins au plus vite la caravane. Le jour de la grande finale à Casablanca, les téléspectateurs, les dirigeants des clubs et les membres de la Fédération vont découvrir des joueurs de très grand niveau. C'est une ambiance de fous que nous sommes en train de vivre depuis plus d'un mois. Tout le monde est fatigué après seulement 4 villes parcourues et j'ai déjà perdu 5 kilos à force d'arbitrer des matchs où il faut faire jouer 500 candidats en un seul jour. Mais quel bonheur !".
Larbi Chafiq, encadreur du centre de formation du Raja.
"C'est une belle initiative car on parle déjà d'éléments brillants détectés par la caravane. En effet, ce serait mieux si cela était suivi par la prise en charge de ces talents par les clubs, et en ce qui me concerne, je ferai mon possible pour soutenir des joueurs issus de cette grande aventure. Le seul problème avec les jeunes talents habitués à évoluer dans leur quartier est le suivant : dès qu'ils intègrent un club, il y a un changement brutal par rapport à l'environnement auquel ils étaient habitués. Le vécu change, la personnalité change, le régime alimentaire, la fréquence et l'intensité des entraînement, aussi. Mais si le jeune réussit à s'adapter à ce changement, il ne peut que réussir".
Mohamed Moufid, membre de la Fédération royale de football et membre du comité directeur de l'équipe des FAR
"Le don ou le talent ne suffisent pas pour jouer dans la cour des grands. Tout le monde sait que le joueur marocain est doué, mais ce n'est pas suffisant car il faut d'autres ingrédients pour en faire un joueur confirmé. La matière première existe, certes, mais il faut savoir comment la modeler. Il y a 25 ans, la France créait les centres de formation et on voit le résultat aujourd'hui. Même l'échec de Séoul n'a duré qu'un mois ou deux, car l'équipe n'a pas tardé à rebondir. Chez nous, cela a toujours été par-à-coups. Après 1986, il a fallu attendre 1998 avant d'avoir une bonne équipe et nous savons tous que, pour avoir une bonne équipe qui dure, ce n'est pas sorcier et pas besoin d'innover. Il n'y a qu'à voir ce qui se fait ailleurs et s'y conformer. Juste donner à notre football les moyens dont il a besoin et qui ne sont pas si pénalisants que cela. Ce n'est sûrement pas d'argent que nous avons besoin, mais d'infrastructures et de centres de formation".
Mohamed Timoumi, ex-international, ballon d'or africain et membre du jury
"Une opération à caractère social et humain et, encore une fois, ce genre d'initiative devrait être pris en charge par les clubs et la Fédération. Il se trouve que c'est une bande de jeunes qui y a pensé avant et je suis fier d'y avoir été invité. Si on veut faire évoluer le football marocain, c'est à la base qu'il faut chercher. Cette base, nous sommes en train de la rassembler et il faudrait que quelqu'un la prenne ensuite en charge. Aujourd'hui, quand un père inscrit son fils dans un club, ce n'est plus le talent qui compte, mais les 700 ou 800 dirhams que le club perçoit à chaque inscription".
Y.Z.
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