Chacune des jambes de Nourredine Naybet vaut son pesant d’or. L’inamovible marocain du Déportivo la Corogne, du haut de ses 1,83 mètres, pèse beaucoup plus que ses 82 kilos. Son salaire mensuel est de 80.000 euros exempts d’impôts et d’aléas. De quoi faire pâmer de jalousie nos députés qui, tous comptes faits, gagnent dix fois moins que ce footballeur. Naybet compte aussi sur de substantielles primes indexées sur le résultat, le rendement et la régularité.
Portant le brassard du Dépor, une équipe qui fait partie des quatre qui font la loi au pays de Cervantès, les émoluments du marocain atteignent la petite misère de 300.000 euros par mois, sponsoring et droits télés compris. Loin, très loin de son petit salaire quand il jouait au Wydad et même quand il est passé au FC Nantes. Contrairement à la plupart des joueurs marocains qui, à peine la carrière entamée ou les crampons raccrochés, convertissent les millions dans les restaurants et les cafés, le défenseur central du Deportivo a préféré faire confiance au béton. C’est dans les BTP qu’il a investi. D’autres voient son empreinte derrière Caterpillar Maroc.
Dans le continent africain, Naybet est, avec des vétérans comme Augustine Okacha, l’un des africains les mieux payés en Europe. L’ex Wydadi est sûrement plus riche que son ami du Bolton, récemment victime de la faillite d’une banque nigériane où il avait, dit-on, placé tout son argent. Ne dit-on pas qu’il ne faut pas mettre ses œufs dans le même panier ?
Agé de 34 ans, le défenseur de l’équipe nationale règne toujours au sommet du classement des footballeurs marocains les mieux payés, mais il est plus que jamais talonné par un certain Talal Karkouri. L’ex-Rajaoui, désormais ex-Parisien, vient d’être transfèré à un club anglais avec dès sa première prise de balle, un salaire plus élevé que celui de son capitaine. Il est vrai, qu’avec 60 matchs révolus cette saison, et un statut de titulaire indétrônable, Naybet, qui a rarement fait banquette, a encore du champ devant lui.
Avec le Supor Depor, il s’est incliné cette année aux portes de la finale de la ligue des champions, se consolant par ailleurs par la coupe du Roi et ajoutant à sa carrière déjà riche, la médaille d’argent de vice-champion d’Afrique et sûrement quelques petits millions de dirhams en plus dans son compte.
Footballeur de talent, Naybet aurait encore gagné plus s’il n’était pas ce taciturne que l’on connaît, homme sérieux et sans histoires qui fait chavirer le cœur des supporters mais rarement ceux des sponsors. Ils étaient nombreux à courir derrière la queue de cheval de Moustapha Hadji qui a beaucoup arrondi ses gains de ce côté-là que dans le rectangle vert. Une piste à creuser sans doute pour Naybet.
Par : Adam Wade
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