Si on instaurait, comme dans les festivals de cinéma, le prix du meilleur footballeur, Ali Boussaboun aurait toutes les chances d'être sélectionné. Le jury ne récompenserait pas le physique du joueur. Ni le fait qu'il évolue dans l'un des meilleurs championnats d'Europe en l'occurrence le championnat hollandais, ni le club pour lequel il joue : Feynoord Rotterdam, fondé en 1908 et considéré comme l'un des meilleurs aux Pays-Bas. Ce qui retiendrait l'attention du jury, c'est le talent de ce jeune joueur, qui, il y a quelques années, était méconnaissable pour le public marocain.
Lorsque Baddou Zaki était à la tête du Onze national, il avait compris que les Marocains résidant à l'étranger pourraient très bien prendre la relève et constituer avec leurs coéquipiers installés ici au Maroc, une équipe homogène, capable de relever les défis et surtout de faire renaître l'âge d'or du football national. Chamakh, Yaacoubi, Zaïri, Boussaboun et bien d'autres se sont vu investis de cette lourde tâche. Ils n'ont, à aucun moment, déçu les férus du sport le plus populaire au Maroc. Au contraire, ils ont défendu avec amour et abnégation les couleurs de leur pays. On les a découverts lors de la CAN 2004. Ils étaient les outsiders de cette manifestation sportive.
Malheureusement, Ali ne faisait pas partie de cette équipe de « rêve » qui a représenté le Maroc lors de la Coupe d'Afrique des Nations. Mais juste après, le coach national de l'époque, Baddou Zaki a fait appel aux services de Boussaboun.. Trapu, talentueux, courageux. Ali est un joueur modèle. En équipe nationale tout le monde l'a adopté. Il est très apprécié pour ce qu'il fait sur le terrain. Ses passes, ses feintes, sa technique du jeu, sa vision des choses… Autant de qualités qui font de lui un joueur particulier. Ses coéquipiers sont conscients qu'il demeure l'homme des situations difficiles.
Quand Zaki a convoqué Ali Boussaboun pour devenir un « Lion d'Atlas », le joueur a bien compris que sa mission serait des plus épineuses. Il devrait d'abord montrer au staff technique de notre équipe nationale ce qu'il sait faire.
Et par conséquent, se faire une place parmi le Onze du Maroc. Petit à petit, Boussaboun est arrivé à gagner la confiance de Zaki et ses assistants. On le voyait presque dans tous les matchs disputés par l'équipe marocaine. Lors des éliminatoires de la Coupe du monde et de la Can 2006, il était parmi ces joueurs sur lesquels on peut compter. C'est ainsi que Ali Boussaboun, s'est démarqué par rapport aux autres. Espiègle et vif, il peut tout changer à n'importe quel moment de la rencontre. D'ailleurs c'est là où réside sa force. Depuis qu'il est avec l'équipe nationale, Boussaboun n'intervient qu'à la fin. Il ne joue que les 15, 20 dernières minutes.
A tel point qu'on a collé à Ali l'étiquette de l'homme de la dernière minute. La dernière et indubitablement la bonne carte. M'hammed Fakhir, le nouveau coach national, lui aussi, est tombé sous le charme du jeu de ce footballeur hors-pair. Après un seul match amical contre le RDC, Fakhir a décidé de garder Boussaboun parmi ses protégés. Une décision qui n'est point fortuite.
Au contraire, fidèle à lui même, Ali a une nouvelle fois séduit et les responsables et le public. Après l'élimination de l'équipe du Maroc de la Coupe du monde, l'Egypte est devenue le point de mire de tous les Marocains. Là bas, où une nouvelle page de l'histoire du football marocain va être écrite. La vie de Boussaboun l'a conduit au football. Il en est fier. Il serait peut-être l'une des stars de cette CAN. Ou encore l'ultime carte…
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