Après avoir été vice-champion d’Afrique à Tunis 2004, le Onze national n’a pu aller au-delà du tour inaugural de la 25ème CAN qui se déroule actuellement en Egypte. Défaits d’entrée par la Côte d’Ivoire (1-0) et accrochés par l’Egypte (0-0), les Nationaux ont raté, faute de qualification tant que les dés ont été jetés, l’occasion de pouvoir se rattraper et de boucler leur parcours, plus ou moins, sur une bonne note en croisant le fer avec la Libye.
L’heure a été à la mauvaise prestation, au zéro pointé pour que la sélection marocaine quitte ce tournoi continental par la petite porte sans le moindre succès ni le moindre but.
En football, il ne faudrait pas se leurrer ou nourrir de faux espoirs, tant que le désordre est semé, l’on ne peut récolter que les déconfitures. Faire porter le chapeau à l’entraîneur et aux joueurs, c’est se moquer du monde et prendre le public marocain pour un candide gobant toute explication manquant de sens, proférée par un fédéral.
Limoger un sélectionneur, le faire remplacer par un autre qui, lui aussi, sera remercié pour confier les commandes à un autre coach à la veille d’une compétition majeure, c’est de l’absurde. Fakhir appelé à la rescousse ne pouvait guère refuser et comme il le dit, son engagement était par “devoir national”. Pris au dépourvu, il n’avait qu’à faire dans la continuité et convoquer des joueurs, certes, expérimentés, mais en grande partie blessés ou manquant de compétition. Une fois dans le bain, la descente au gouffre a été en continu pour que cette débâcle égyptienne soit une issue conforme à la logique.
M’Hamed Fakhir a raison de parler qu’en héritant d’une équipe nationale meurtrie, il a eu droit à une “bombe” qu’il devait désamorcer. Il n’a pu le faire et sa part de responsabilité, il faut le dire, reste limitée. Les vrais artisans de cette déroute ne sont autres que ces membres fédéraux qui résistent au temps et sans avoir froid aux yeux, ils sont toujours là en dépit des multiples déboires qui ont ponctué les parcours des équipes nationales et le fonctionnement du football marocain. Pour eux, tout baigne dans l’huile, tant qu’une qualification à une échéance est perçue tels un exploit.
Le remue-ménage s’impose, même si ce n’est pas évident au sein d’un appareil fédéral où les béni oui oui sont légion. Ça sera en tout cas difficile de “chasser” un dirigeant qui s’accroche à son poste et de façon légitime selon la règle de nos archaïques assemblées générales. Le bonhomme non grata aux yeux de l’opinion publique marocaine trouvera toujours le moyen de revenir à la demeure fédérale, tant qu’il est “élu” par les adhérents de son club et tant que les bonnes compétences continuent à déserter le champ de la gestion du football.
Le salut et le lendemain enchanteur ne pointent pas, hélas, à l’horizon. Grâce à leur verve et art de parler, nos fameux dirigeants s’appliqueront à débloquer la situation et à faire tourner la page de cette CAN. Pour qu’il y ait un seul perdant : le public.
Le Caire : Mohamed Bouarab
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